A Rabat, Ciné Atlas enregistre une forte augmentation de la fréquentation

Ouvert depuis mi-août, l’ex-cinéma Colisée transformé en multiplex de 4 salles a publié d'excellents chiffres de fréquentation mensuelle depuis sa création. En seulement trois mois, le nombre de spectateurs a triplé alors que les autres salles de la capitale sont désertes. Une bonne nouvelle pour le patron du CCM, qui veut reconquérir le cœur des cinéphiles marocains. Selon lui, le pari est presque gagné sachant que le promoteur du Ciné-Atlas a lancé un projet similaire à El Jadida et que d’autres investisseurs comme le groupe Pathé Gaumont s’installent au Maroc.   

A Rabat, Ciné Atlas enregistre une forte augmentation de la fréquentation

Le 4 novembre 2018 à 10h40

Modifié 11 avril 2021 à 2h49

Ouvert depuis mi-août, l’ex-cinéma Colisée transformé en multiplex de 4 salles a publié d'excellents chiffres de fréquentation mensuelle depuis sa création. En seulement trois mois, le nombre de spectateurs a triplé alors que les autres salles de la capitale sont désertes. Une bonne nouvelle pour le patron du CCM, qui veut reconquérir le cœur des cinéphiles marocains. Selon lui, le pari est presque gagné sachant que le promoteur du Ciné-Atlas a lancé un projet similaire à El Jadida et que d’autres investisseurs comme le groupe Pathé Gaumont s’installent au Maroc.   

Passée de 30 millions de spectateurs dans les années 80 à 1,5 million aujourd’hui, la fréquentation des salles de cinéma connait un développement inattendu si l’on se réfère au nombre de cinéphiles qui se rendent dans les 4 salles de l’ancien cinéma Colisée, complètement rénové, qui a ouvert ses portes le 15 août dernier.

A l’ouverture de ses portes, le multiplex Ciné-Atlas a en effet commencé par recevoir 5.000 spectateurs entre le 15 et le 30 août dernier. Cette fréquentation a doublé fin septembre avec 10.000 visiteurs puis triplé à la fin octobre avec plus de 16.000 personnes ayant acheté leur ticket.

Afin d’en savoir plus, nous avons interrogé le porteur de ce projet risqué qui nous expliquait en janvier dernier qu’il serait très vite fixé sur la pertinence et la rentabilité de son modèle économique.

"Nous avons trouvé notre marché"

«Nous sommes très contents car le nombre de nos visiteurs se situe sur une courbe ascendante quasi-exponentielle. D’autant plus que le risque de mettre la clé sous la porte n’était pas négligeable sachant que la profession de gérant de salles de cinéma est sinistrée au Maroc.

«La saisonnalité nous a cependant aidés car la haute saison pour voir des films s’étend de septembre à mars et que la fréquentation diminue avec le retour des beaux jours», se félicite Pierre-François Bernet, à l’origine de la rénovation de l’ancien cinéma mythique de Rabat.

Prudent, notre interlocuteur préfère ne pas avancer des estimations du nombre de visiteurs dans les mois à venir sachant qu’en deux mois et demi, il a été multiplié par trois.

«L’essentiel est d’avoir trouvé notre marché et que les gens adhèrent de plus en plus à l’idée de sortir de chez eux pour se faire une toile. Ca m’a l’air bien parti pour durer», précise Bernet

Interrogé sur sa visibilité en termes de seuil de rentabilité, le gérant du Ciné-Atlas révèle que, pour l’instant, les recettes de la billetterie et de confiserie couvrent (déjà) l’’intégralité des charges et que la marge bénéficiaire est réalisée grâce aux écrans publicitaires.

Précisons que selon Mounir Jazouli, président du Groupement des annonceurs du Maroc (GAM), les recettes publicitaires brutes (hors remises) captées par les salles de cinéma sont de 36 MDH pour les neuf 1er mois de 2018. Ce volume ne concerne que les grands multiplex et notamment ceux du Mégarama (Casa, Marrakech, Tanger).

«Je ne sais pas quand le seuil de rentabilité sera atteint mais pour l’instant, ça marche très bien. Hormis une programmation de qualité, nous avons les meilleures technologies au monde qui coûtent très chère.

Un multiplex à El Jadida, un pari risqué

«Ce succès nous encourage à poursuivre l’aventure avec l’ouverture prochaine d’un multiplex de 3 salles qui sera localisé à El Jadida. Les travaux viennent de démarrer et devraient s’achever au 1er trimestre de l’année 2019», poursuit notre interlocuteur.

Sur le choix risqué de cette ville, il se veut optimiste en affirmant que sa décision d’y investir a été dictée par une localisation dans un endroit magnifique (complexe culturel) et dans un désert culturel

«Certes le pari est risqué mais tout comme le Colisée que nous avons ressuscité, nous comptons donner de la vie à El Jadida où les jeunes et moins jeunes s’ennuient à mourir.

«En effet, le complexe culturel où le multiplex sera installé comprend une bibliothèque, une salle qui peut faire office de théâtre et un grand jardin pouvant accueillir des spectacles ou des projections», ajoute l’entrepreneur qui se veut optimiste et n'exclut pas d'autre investissement dans le même secteur. 

Sarim Fassi Fihri: Le cinéma retrouve des couleurs

Pour Sarim Fassi-Fihri, directeur du Centre cinématographique marocain, l’expérience réussie du complexe Ciné-Atlas n’est pas surprenante et serait même en train d’être dupliquée à travers tout le territoire avec plusieurs nouvelles installations.

«Contrairement à ce que certains pensent, le cinéma n’est pas mort au Maroc car à chaque festival, les salles sont pleines. Il y a deux raisons principales à la désaffection des cinéphiles marocains.

«D’abord, les gens veulent toujours voir des films mais le plus souvent, les salles ne sont pas bien placées géographiquement car les populations se sont déplacées.

«L’autre problème est que les grandes salles de 1.000 places héritées du protectorat (comme l’ancien Colisée) mal entretenues ne font plus recettes car partout ailleurs, ce sont désormais les petites salles qui cartonnent.

«Pour moi, il y a donc eu une césure qui a entrainé la désaffection car malgré la demande, l’offre cinématographique était en total décalage avec les besoins des amateurs de cinéma.

«Il faut saluer l’initiative du promoteur du Ciné-Atlas, car le risque n’était pas nul mais je suis très optimiste car il a enchainé sur un nouveau projet de multiplex à El Jadida.

«Si le cinéma était vraiment mort, il n’aurait pas investi à nouveau d’autant plus que les Mégarama se multiplient au Maroc et que le groupe Pathé Gaumont a lui aussi démarré les travaux d’un nouveau multiplex à Casablanca", conclut le directeur général du centre cinématographique marocain.

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