Au parlement, Amzazi veut éteindre définitivement la polémique sur la Darija

LIVE ECRIT. Le ministre de l'Education nationale a été auditionné ce mardi matin à la Chambre des représentants, par la commission de l'Education, de la Culture et de la Communication. A l'ordre du jour: les problèmes du secteur, la rentrée scolaire 2018-2019 et l'usage de la Darija dans des manuels scolaires.

Au parlement, Amzazi veut éteindre définitivement la polémique sur la Darija

Le 25 septembre 2018 à 11h26

Modifié 11 avril 2021 à 2h48

LIVE ECRIT. Le ministre de l'Education nationale a été auditionné ce mardi matin à la Chambre des représentants, par la commission de l'Education, de la Culture et de la Communication. A l'ordre du jour: les problèmes du secteur, la rentrée scolaire 2018-2019 et l'usage de la Darija dans des manuels scolaires.

Voici un suivi en live écrit de cette réunion:

>Présence du ministre de l'Education et du secrétaire d'État chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. 

>Les échanges commencent sur la Darija, avec une sorte de surenchère entre des partis désireux de se positionner sur ce créneau providentiel.

> Un député PJD ouvre le bal. Il  qualifie "d'inacceptable l'introduction de mots en Darija dans des manuels scolaires, ajoutant qu'il s'agit d'une transgression de la Constitution qui reconnaît seulement l'arabe et l'amazigh en tant que langues officielles". 

> Un député Istiqlal lui succède. Il enfonce le clou sur la Darija.

>La représentante du Rassemblement constitutionnel (groupe commun RNI-UC) interroge le ministre sur la véracité des informations véhiculées sur les réseaux sociaux à propos de la Darija dans les manuels scolaires, sur son origine, le processus de l'introduction de termes en Darija, les "dessous idéologiques" derrière cette introduction, le contrôle et les mesures prises pour éviter que cela se reproduise.

Pour elle, il s'agit d'une atteinte "à notre identité nationale".

> Une députée du PAM critique une rentrée scolaire "agitée et tendue". Elle fustige la flambée des prix des manuels, livres et cahiers scolaires ainsi que l'absence d'un contrôle rigoureux sur les manuels. 

>Un député du PPS accuse: En recourant aux marchés publics concernant les manuels, le ministère a renoncé à son rôle stratégique consistant à élaborer lui-même les programmes scolaires.  Une démarche qu'il qualifie de "purement commerciale". 

Cette nouvelle méthode, dit-il, donne lieu à des disparités au niveau des programme scolaires, qui peuvent différer d'une région, ville voire dans certains cas, d'une commune à une autre. 

Il a appelé à une unification des programme à l'échelle nationale. 

Les manuels doivent être élaborés sur la base d'un programme quinquennal ou décennal. Leur contenu ne doit pas changer tous les trois ou deux ans. 

>Amzazi: Cette rentrée est exceptionnelle pour trois raisons principales: les discours du Roi (du Trône et du 20 août) qui ont donné la part belle à l'Education. La prochaine discussion parlementaire de la loi-cadre sur l'Education, approuvée en conseil des ministres

Et le lancement de la rentrée scolaire par le Roi. 

En allusion à la probèmatique autour de la Darija:  Les polémiques qui ont coïncidé avec la rentrée est une perturbation préméditée contre notre travail. Nous y avons répondu dans la foulée en étant clairs sur le caractère mensonger de certaines informations.

Le ministre revient sur les mesures prises pour préparer cette rentrée scolaire, déjà présentées devant le Roi. Amzazi déroule les mêmes chiffres.

Une licence professionnelle pour les futurs enseignants du préscolaire

>Soutien social, préscolaire, gouvernance et formation... le ministre revient sur les chantiers prioritaires et présente son plan d'action. 
Il annonce le lancement d'une licence professionnelle dédiée aux futurs enseignants du préscolaire
Aujourd'hui, plus de 700.000 inscrits au préscolaire, soit un taux de 49% par rapport à la population cible. 
Il y aura davantage de contrôle sur les établissements du préscolaire. L'ouverture de ces établissements sera soumise à des autorisations délivrées selon des conditions rigoureuses. 
Sur l'appui social, le ministre évoque le programme Tayssir (les chiffres ont déjà été publiés).
Le nombre des bénéficiaires du programme Tayssir passera pour cette année à 2,1 millions personnes. Le budget annuel sera désormais de 2,17 MMDH qui seront répartis directement entre les familles des zones rurales et urbaines, et ce en attendant la mise en oeuvre du registre social unifié pour un ciblage plus précis. 
 
Abandon scolaire: un niveau "alarmant" au collège 
 
Les objectifs du programme Tayssir: pour le primaire, réduire le taux d'abandon scolaire à 2,5% en 2021-2022 et à 1% en 2025. Aujourd'hui, ce taux est de 5,7%.
Pour le collège, le taux d'abandon scolaire est actuellement de 12%. Le ministère a pou robjectif de le ramener à 6% en 2021 et 3% en 2025. Le chiffre actuel est "alarmant", commente le ministre.
>Surpeuplement des classes: 
Dans le cadre de la future loi de Finances, le ministre réclame un minimum de 26.000 nouveaux postes d'enseignants. Sauf que le ministère des Finances ne lui en propose que 15.000, sachant que 13.000 enseignants partiront la même année en retraite. "C'est très insuffisant pour faire face au problème de la surpopulation des classes", ajoute-t-il.
 
>Au niveau pédagogique, le ministère va adopter de nouvelles méthodes d'apprentissage de la langue arabe et veillera à renforcer la position de la langue amazigh (8.000 enseignants de cette langue recrutés).
La langue française sera utilisée dans les matières scientifiques. 
Le ministre veut mettre fin définitivement à la polémique sur la Darija. " Il n'existe absolument aucune volonté, ni politique ni scientifique, d'introduire cette langue dans les manuels scolaires".
Il reconnaît: "Nous avons identifié 3.000 manuels scolaires qui circulent sur le marché. Ce marché n'est pas du tout réglementé. Nous devons examiner chacun de ces livres. Cela va prendre du temps".
En parallèle, nous allons modifier la loi encadrant le secteur privé dans le sens d'un contrôle plus rigoureux. Le secteur privé doit être un prolongement du secteur public. 
Formation professionnelle: 
Deux instituts des métiers de la santé (aides soignants) seront créés à Rabat et Casablanca. Un institut des métiers du tourisme de haut niveau sera créé à Marrakech.
Pour la première fois de l'histoire du Maroc, création du Centre des formateurs et conseillers. Une sorte d'école de "formation des formateurs".
 
Les chiffres de l'abandon universitaire son "atterrants"
 
>Enseignement supérieur: Le ministère compte adopter pour le modèle des campus universitaires, l'objectif étant de créer un climat propice à la recherche scientifique tout en rationalisant les dépenses. 
Les chiffres de l'abandon universitaire sont atterrants: 40 %! "Des étudiants passent trois, quatre années sans obtenir ni licence ni même un deug", s'exclame le ministre. 
Ils quittent l'université sans diplôme.
>Le ministre annonce des programmes de formation afin d'accueillir ces 40% qui quittent l'université sans le moindre diplôme. C'est une décision du Roi. 

1.370 professeurs universitaires s'apprêtent à partir en retraite. Or, le projet de loi de Finances 2019 prévoit la création que de 700 postes. 700 autres postes seront disponibles dans les transferts. 
Le ministre a une position défavorable quand au recours aux transferts. 
"On doit encourager la création de nouveaux postes au lieu d'opter pour les transferts". 
En optant pour les transferts, on disqualifie les titulaires de doctorats qui ambitionnent de se lancer dans une carrière dans l'enseignement supérieur, tout en privant d'autres administrations de ces cadres transférés.
 
>Le ministre a bouclé sa présentation. M. Amzazi a été généreux en informations et celà lui a pris plus de 2 heures. Des députés protestent. Fatigués, certains réclament le report du débat. 
Une députée PJD refuse le report. Le président de la commission annonce que la réunion continue.
>La réunion se poursuit. 
Une députée PJD s'attaque à la communication "condescendante" et "incompréhensible" du MEN. Pour elle, c'est mal engagé pour regagner la confiance du public en l'école marocaine.

Elle n'a pas goûté le fait que le ministre ait traité de "perturbateurs" les personnes qui ont critiqué la présence de mots en Darija dans des manuels scolaires. 
Le PJD et Istiqlal ont été les plus virulents sur le sujet. 
 

>Intervention énergique d'Abouzaid El Idrissi, autre député  PJD. Il s'inquiète du retrait futur de la langue arabe des matières scientifiques.
"Dites-le nous directement, le français remplacera-t-il l'arabe dans les cours de physique, de sciences et de mathématique?  Si oui, ce serait "la mort du système éducatif". 
"Toutes les grandes nations adoptent leurs langues officielles dans matières scientifiques", dit-il, citant l'exemple des États-Unis. 
Pour lui, "langue et identité nationale sont consubstantielles".

 
>Après la pause déjeuner qui dure une heure trente, la réunion reprend.
La langue revient constamment dans les débats. "Nous hésitons toujours sur la question de la langue d'enseignement. Nous devons faire preuve d'audace en instaurant l'arabe dans toutes les matières", lance un député de l'Istiqlal.
 
>Le ministre annonce la fin de la réunion car il doit quitter la salle pour après un appel urgent.

 

 

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