EXCLUSIF. Les premiers détails concernant le projet irakien de reprise de la Samir

C’est une offre inédite et inattendue qui va être faite pour la reprise de la Samir. Le chef de file de cette offre est l’Etat irakien. Médias24 a pris connaissance des grandes lignes du montage envisagé par ce candidat. Révélations.

EXCLUSIF. Les premiers détails concernant le projet irakien de reprise de la Samir

Le 15 avril 2018 à 18h55

Modifié 11 avril 2021 à 2h45

C’est une offre inédite et inattendue qui va être faite pour la reprise de la Samir. Le chef de file de cette offre est l’Etat irakien. Médias24 a pris connaissance des grandes lignes du montage envisagé par ce candidat. Révélations.

Le chef de file est donc l’Etat irakien, comme l’avait révélé un article récemment publié sur le Dow Jones Newswires, l'agence du Wall Street Journal. L’article indiquait que l’Irak s’est rapproché des Marocains en vue d’une éventuelle reprise de la Samir.

Médias24 a rencontré une source sûre et proche du dossier irakien. On apprend ainsi que le chef de file est bien l’Etat irakien. Avec deux partenaires, dont BB Energy, le trader bien connu. Le troisième partenaire n’a pas encore été identifié par nos soins. Ce que nous savons, c’est qu’il s’agit d’une société européenne travaillant dans le conseil, ayant une expertise certaine dans le domaine du pétrole, et qui connaît très bien l’outil industriel que représente la Samir.

Le projet d’acquisition de la Samir s’explique par la volonté de l’Etat irakien d’augmenter sa production pétrolière. La Samir permettrait alors de stocker une partie du pétrole et produire 200.000 barils/jour de pétrole raffiné qui seraient exportés en Europe de l’Ouest.

Le montage qui sera proposé n’est pas finalisé dans ses détails. Mais ses grandes lignes sont les suivantes:

Trois entités seraient créées: 1. une structure de défaisance; 2. une SPV pour gérer le foncier (les 240 hectares sur lesquels est construite la raffinerie); 3. une société d’exploitation de la raffinerie.

-la structure de défaisance va réaliser les actifs qui ne sont pas indispensables à l’activité industrielle de raffinage et utiliser le produit des cessions d'actifs pour désintéresser les créanciers. Selon l’expertise qui avait été réalisée début 2017 à la demande du syndic, la raffinerie avait été évaluée à 15 milliards de DH et les autres actifs à 6,5 MMDH. La structure de défaisance s’intéressera à ces actifs.

-une SPV foncière (special purpose vehicle, qu’on appelle également fonds commun de créances), sera propriétaire du terrain de 240 hectares sur lequel est construite la Samir. Elle effectuera un lease back et disposera immédiatement de cash. Ce cash pourrait servir à désintéresser des créanciers et/ou payer une partie de l’acquisition (in fine, cela revient au même).

Cette SPV va louer ce terrain à la troisième société qui va exploiter la raffinerie. La SPV aurait pour actionnaires les principaux créanciers de la Samir et, ce qui est considéré comme “hautement souhaitable“, l’Etat marocain. Les créanciers effectueraient ainsi un swap d’une partie de leurs créances en actions.

Au bout de 25 ans, l’une des options envisagées est de restituer gracieusement le terrain de 240 hectares super bien situé, à l’Etat marocain, après l’avoir dépollué.

De toutes les manières, ces candidats à la reprise souhaitent d’emblée placer le terrain sous la tutelle de la SPV pour rassurer les pouvoirs publics quant à son sort final et prendraient l'engagement de le céder à l'Etat marocain.

-une société d’exploitation dont les actionnaires seraient l’Etat irakien, BB Energy et la troisième société européenne. Elle se chargera uniquement de l’exploitation, paierait d’emblée un montant à définir dans le cadre de cette reprise, et prendrait en charge la mise à niveau industrielle et le redémarrage de la raffinerie.

Des experts irakiens ont effectué une visite des lieux et ont trouvé la raffinerie dans un état “aussi bon que possible“ pour un outil qui est à l’arrêt depuis près de trois ans.

Les montants de l’offre irakienne n’ont pas encore été fixés mais la finalisation “se fait aussi vite que possible“. Selon notre estimation, l’offre finale pourrait être déposée dans un délai de deux à quatre semaines.

Nos interlocuteurs précisent que l’emploi serait préservé à 100%.

Les premières informations concernant le dossier irakien avaient été comprises au Maroc, comme une offre de location ou de concession. Les réactions d’une partie des acteurs du dossier avaient été réservées, voire négatives.

Depuis cette date, le candidat irakien a affiné son approche. Telle qu’elle a été exposée ci-dessus, l’offre a pour objectif également, de désintéresser les créanciers, de garantir l’emploi et de redémarrer l’activité industrielle. De ce fait, elle devrait recevoir un meilleur accueil.

Rappelons l’existence d’une seconde candidature en lice qui est celle du groupe Al Otaiba.

 

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