Bourita transmet à Guterres des photos satellites des constructions du “polisario” à l'est du mur de défense

Si la communauté internationale n'assume pas ses responsabilités, le Maroc assumera les siennes et considèrera qu'il s'agit d'un casus belli. Le Maroc ne tolèrera pas que cette zone confiée aux Nations unies se retrouve entre les mains d'un mouvement militaire aux connexions douteuses. Telle est la conclusion qu'il faut retenir des entretiens menés au siège des Nations unies le mercredi 4 avril 2018, par Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères.

Bourita transmet à Guterres des photos satellites des constructions du “polisario” à l'est du mur de défense

Le 5 avril 2018 à 7h30

Modifié 5 avril 2018 à 7h30

Si la communauté internationale n'assume pas ses responsabilités, le Maroc assumera les siennes et considèrera qu'il s'agit d'un casus belli. Le Maroc ne tolèrera pas que cette zone confiée aux Nations unies se retrouve entre les mains d'un mouvement militaire aux connexions douteuses. Telle est la conclusion qu'il faut retenir des entretiens menés au siège des Nations unies le mercredi 4 avril 2018, par Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères.

Le ministre a remis un message écrit du Roi Mohammed VI au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Il s'est également entretenu avec le président du Conseil de sécurité de l’Onu pour le mois d’avril, le Représentant permanent du Pérou, Gustavo Meza-Cuadr qu'il a informé de la situation. M. Bourita a indiqué que le Roi Mohammed VI s'est entretenu avec M. Guterres, lui exprimant sa crainte que la situation s'enlise et que le problème ne soit pas résolu comme cela a été le cas à Guergarate. Le Roi, cité par Bourita, a expliqué que ces agissements du polisario compromettent le processus politique et que l'Algérie, qui arme, finance et abrite le polisario, doit jouer un rôle à la hauteur de sa responsabilité.
"Sa Majesté le Roi a tenu à exprimer, au nom de toutes les forces vives nationales, toutes sensibilités confondues, le rejet ferme et déterminé du Maroc de ces provocations et de ces incursions inacceptables", a fait savoir M. Bourita.

Le Roi a tenu à préciser à M. Guterres que ces agissements "constituent une menace au cessez-le-feu, violent le droit international et les résolutions de l’ONU, et compromettent sérieusement le processus politique", a-t-il poursuivi.

Dans ce différend régional qui dure depuis plus de 40 ans, "l’Algérie a une responsabilité flagrante. C’est l’Algérie qui finance, c’est l’Algérie qui abrite, c’est l’Algérie qui arme, c’est l’Algérie qui soutient et qui apporte son soutien diplomatique au polisario", a ajouté M. Bourita.

Photos aériennes

“Le message clair que le Maroc a transmis aujourd’hui à la fois à la présidence du Conseil et au Secrétaire général des Nations unies”, a-t-il expliqué, “c’est un message d’alerte. La situation est grave, et ce qui se passe dans cette zone n’est pas du +business as usual+. On est dans un changement du statut juridique et historique de la zone à l’est du dispositif de défense”. M. Bourita s'exprimait au cours d'une rencontre mercredi soir, avec la presse internationale accréditée aux Nations unies.

Le Maroc, a-t-il fait savoir, a présenté au SG “des faits et des preuves concernant ces agissements inadmissibles”. Ces rencontres ont été l’occasion de rappeler que le Représentant spécial du SG, M. Colin Stewart, chef de la Minurso, “n’a pas encore été reçu par le polisario, parce que le polisario lui a imposé une condition: qu’il soit reçu à Tifariti ou à Bir Lahlou et non pas à Tindouf, en Algérie, comme cela a été le cas depuis la création de la Minurso”.

 

 

Ceci, s’est indigné M. Bourita, “est un fait nouveau, un précédent dangereux”, ajoutant que “le polisario entretient un chantage avec la Minurso et avec le Représentant spécial du SG en voulant imposer un lieu de rencontre, qui est à l’intérieur de cette zone, ce qui n’a jamais été fait auparavant”.

Le deuxième fait que la partie marocaine a partagé avec le Secrétaire général, a poursuivi le ministre, “c’est une lettre du polisario au commandant de la force militaire, le 24 mars, dans laquelle le polisario informe la Minurso de son intention d’installer des postes militaires fixes dans cette zone à l’est du dispositif de défense”.

Le troisième fait, ce sont les déclarations publiques du polisario, encouragé par l’Algérie, concernant le “déploiement de quelques structures du polisario de Tindouf vers cette zone. On a parlé d’un soi-disant ministère de la défense, une soi-disant présidence de la république, un secrétariat national du polisario qui seraient transférés de Tindouf vers Tifariti ou Bir Lahlou à l’est du dispositif de défense”.

Le Maroc, a ajouté le ministre, a partagé avec le Secrétaire général des photos satellites qui montrent que des constructions sont faites. “Des images du 8 août montrent qu’il y avait des fondations dans cette zone, l’image du 26 mars montre que les constructions sont complétées et des casernes militaires sont déjà là. Beaucoup de constructions ont été faites entre août et maintenant dans cette zone”, a-t-il dit.

Tout cela dénote d’une “volonté du polisario, encouragé par l’Algérie, pour changer la nature de cette zone”, a fait remarquer M. Bourita. “Le Maroc, en partageant ces informations, a souligné de la manière la plus claire, qu’il ne saurait tolérer un tel changement”, a-t-il dit, précisant que “si la communauté internationale, le Conseil de sécurité et les Nations unies n’assument pas leur responsabilité, le Maroc assumera les siennes pour empêcher un tel changement, et pour empêcher un tel défi à la légalité internationale et aux résolutions des Nations unies, et une telle menace à la paix et la stabilité dans cette région”.

M. Bourita a rappelé que sur instructions du Roi Mohammed VI, le Représentant permanent du Maroc à l’Onu avait déjà saisi le Conseil de sécurité le weekend dernier, en précisant que “si rien n’est fait, le Maroc considérera qu’il s’agit d’un casus belli, et le Maroc en tirera toutes les conséquences”.

“Le Maroc, a-t-il ajouté, ne pourra pas permettre ce changement, et que cette zone, qui était confiée aux Nations unies, soit entre les mains d’un mouvement militaire aux connexions douteuses”.

Le Maroc, qui a toujours privilégié la paix chez lui, et même ailleurs avec toutes ses contributions aux opérations de maintien de la paix, “tire la sonnette d’alarme que ce qui se passe est intolérable, et appellera à une réaction du Maroc, si le Conseil de sécurité et les Nations unies n’assument pas leur responsabilité”, a conclu le ministre.

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