Elections CGEM: les prétendants attendent le “signal”!

ROUND UP. Atmosphère étrange dans le microcosme des patrons et dans les médias. La CGEM est une institution qui n'a jamais été aussi attractive. Mais les candidats à la présidence font un pas en avant puis un autre en arrière. Rien n'est gagné, rien n'est fait, aucun dossier n'a été déposé et les spéculations alimentent les conversations. Chacun attend un "signal". Pour le moment, il n'y a pas de candidats, mais des candidats à la candidature.

Elections CGEM: les prétendants attendent le “signal”!

Le 24 mars 2018 à 17h48

Modifié 11 avril 2021 à 2h45

ROUND UP. Atmosphère étrange dans le microcosme des patrons et dans les médias. La CGEM est une institution qui n'a jamais été aussi attractive. Mais les candidats à la présidence font un pas en avant puis un autre en arrière. Rien n'est gagné, rien n'est fait, aucun dossier n'a été déposé et les spéculations alimentent les conversations. Chacun attend un "signal". Pour le moment, il n'y a pas de candidats, mais des candidats à la candidature.

Hammad Kassal, Hakim Merrakchi, Salaheddine Mezouar, Abdelilah Hifdi,… Des noms qui circulent dans les médias comme candidats ou potentiels candidats à la présidence de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM). Aucun n'a déposé de dossier de candidature.

Quelles sont leurs intentions? La réponse change selon le moment auquel vous les contactez. Elle change également si vous appelez un de leurs soutiens. C'est étrange, parce que la candidature suppose une détermination. L'impression générale, c'est qu'il y a plutôt hésitation.

Pour le moment, Hammad Kassal est le seul à avoir affiché publiquement et officiellement sa candidature. Il compte entrer dans la course avec Omar Châabi comme colistier. Mais après avoir transmis son programme à nombreux supports médiatiques, il s'est dit prêt à retirer sa candidature si Mezouar est candidat.

Salaheddine Mezouar est-il candidat? Personne n'a compris ce qu'il en est. Quand il brise le silence, c’est pour dire qu’il n’a pas encore réellement décidé s’il allait franchir le pas. "Pour le moment, ce ne sont que des spéculations", déclare-t-il à nos confrères de l’Economiste. En tous les cas, il n'a pas déposé de dossier de candidature, nous a-t-il lui-même confirmé.

Hakim Merrakchi dont le nom circule depuis plusieurs semaines est également dans la course. A une nuance près… "sa candidature est en cours de construction". Celui qui, selon les dernières informations, a pour colistier la directrice Générale d’Optimum Conseil Assia ‎Benhida Aiouch semble malgré tout hésitant. Il a déclaré à nombreuses occasions réfléchir sérieusement à la candidature sans pour autant trancher la question. 

Idem pour le candidat non déclaré Abdelilah Hifdi. Le président du groupe parlementaire de la CGEM "n’a jamais caché son intérêt pour le poste de président qu’il espère de tous ses vœux depuis plusieurs années", nous confie une source patronale. Même s’il ne le déclare pas officiellement dans les médias, tous les patrons connaissent l’ambition de celui qui maîtrise fort bien les rouages de l’institution patronale. Selon des sources proches, il attend de voir l’évolution des choses avant d’annoncer éventuellement sa candidature.

Mezouar en pré-campagne ?

Le cas Mezouar, par contre, suscite plus d’interrogations au sein de la famille des patrons. Le flou qui entoure sa candidature entre annonce et indécision laisse perplexe un certain courant au sein du patronat. Certains se disent inquiets, invoquant la nécessité de maintenir l'institution à l'écart de la politique. 

"La CGEM a toujours veillé à garder son indépendance de toute étiquette politique et une candidature comme celle de Mezouar risque de détruire tous les efforts qui ont été faits dans ce sens", affirme une source au sein du patronat. 

Lire également: Les partis à l’assaut des sièges de la CGEM à la Chambre des Conseillers

 

D'autres sont manifestement enthousiasmés par cette candidature potentielle et expliquent que s'il est candidat, il va démissionner du RNI et s'engager à garder une équidistance de tous les partis.  "Un ancien ministre capable de s'adresser aux gouvernements des pays partenaires. Un homme brillant, cultivé, fin négociateur, ayant de l'expérience, et connaissant parfaitement les enjeux économiques et ceux de l'entreprise", entend-on dire à son propos. 

Pour une source au sein de la CGEM, Mezouar est clairement en précampagne pour remttre en avant son image de dirigeant d’entreprise en vue d’une future candidature.

"Son nom circule dans les coulisses depuis plus de deux mois déjà", explique une source proche du patronat. Elle en veut pour preuve une succession d’événements qui peuvent relever difficilement du pur hasard. Son nom est d’abord évoqué dans certains cercles fermés de patrons avant que l’information ne s’ébruite tout doucement jusqu’arriver aux médias "par l’intermédiaire de certains proches de Mezouar", nous assurent deux sources appartenant à des cercles différents. 

L’Economiste publie jeudi l'info sur sa candidature et le même jour, "l’Association pour le progrès des dirigeants (APD) annonce un événement où l’invité n’est autre que Mezouar. Il partagera et discutera avec les dirigeants sa vision de la diplomatie économique et du nouveau modèle du développement du Royaume. Ça a tout l’air d’une campagne", analyse notre source. 

Sur la page Facebook de l’APD, on apprend que celle-ci inaugure avec Salaheddine Mezouar "un nouveau format d'événements mensuels destinés exclusivement aux membres de comités de direction pour faire le point sur un sujet d'actualité d'intérêt stratégique pour l'économie et l'entreprise. Le nombre de participants est délibérément limité à 20 pour permettre un maximum d'échanges et d'interactions entre les dirigeants".

Gardant le silence tout au long, Salaheddine Mezouar est sorti de sa réserve pour déclarer à L’Économiste qu’il n’a pas encore réellement décidé s’il allait franchir le pas. "Pour le moment, ce ne sont que des spéculations", se contente-t-il de dire. Mezouar cherche-t-il à réhabiliter son image de patron d’entreprise et de dirigeant, lui qui a été happé par la politique au cours de ces 10 dernières années? "Certainement", répond une source qui connaît bien le monde des patrons. Et d’ajouter, "c’est quelqu’un qui fait l’unanimité, c’est un homme apprécié qui a un bon parcours mais il y a deux ombres au tableau, il n’est pas entrepreneur et il est trop étiqueté politiquement".

Dans l’attente du signal

La CGEM est en pleine ébullition. Si de l’extérieur, l’on perçoit déjà une grande agitation, c’est que la bataille qui se mène actuellement dans les coulisses est bien plus rude qu’on peut l’imaginer. D’autant plus qu’à date d’aujourd’hui, dimanche 25 mars, aucun de ces prétendants n’a déposé officiellement sa candidature au bureau de la CGEM, selon nos informations.

Pour quelles raisons? "Nous avons jusqu’au 13 avril pour déposer", nous répond simplement Hammad Kassal. "Les dossiers ne sont déposés qu’à la dernière minute avant la fin du délai", confie pour sa part un connaisseur du patronat. "C’est devenu presque une coutume", ajoute-t-il. Une coutume qui s’est installée depuis la fin de mandature de Hassan Chami en 2006. 

Moulay Hafid Elalamy, Mohamed Horani ou encore Miriem Bensalah Chaqroun ont été portés à la présidence sans concurrence aucune. S’achemine-t-on vers le même scénario?  "Impossible de savoir dans l’immédiat. Personne ne peut se prononcer jusqu’au jour du conseil, le 16 avril, qui étudiera les dossiers déposés et se prononcera sur leur validité", nous explique un patron. Pour un autre, "le problème des élections à la CGEM c’est que personne ne veut y aller sans être sûr de gagner". Ou sans être adoubé comme il faut.

Tous sont donc des candidats à la candidature! Une sorte de premier tour officieux où chacun d’eux exprime son intention, déclare son intérêt et attend en retour "le signal", pour reprendre les propos exacts de nombre de grands patrons sondés par Médias24. Du coup, les négociations battent leur plein, les relations entrent en jeu, les alliances se font et se défont… pour qu’au final, il n’en reste qu’un candidat ... 

On en saura davantage dans trois semaines.

Lire également: Présidence de la CGEM. La précampagne a déjà démarré… en catimini

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