En 2015, la CDG l’avait intégré dans son projet d’aménagement de la Marina de Casablanca. Elle avait vu grand. Un budget de 250 MDH pour aménager quinze mille mètres carrés, dédiés au monde marin. L’ancien maître d’ouvrage y prévoyait entre autres, un delphinarium d’une capacité d’accueil de 1.500 places, permettant l'organisation de spectacles permanents de dauphins.

Il devait s'agir de l’un des plus grands aquariums du monde, abritant 500 espèces aquatiques et s’étendant sur une superficie de 15.000 m², pour un investissement de 250 MDH.

Il devait être construit par Al Manar Development Company, filiale du groupe CDG. Al MAnar avait choisi comme architecte du projet, José Maria Tomas Llavador, auteur de l'aquarium de Valence.

En outre, on retrouvera dans cet endroit qui promet d’être paradisiaque, un auditorium, des restaurants et divers commerces.

Un système de pompes était prévu pour renouveler quotidiennement de 5% à 10% l'eau de mer alimentant 4 bassins.

Dans ce projet initial de la CDG, les espaces verts, séparant la marina de la grande mosquée Hassan II, devaient servir d’écrin à cet imposant complexe marin. La ville qui va reprendre la main sur ce projet, va-t-elle garder le même emplacement? Réussira-t-elle à mobiliser les fonds nécessaires pour mener à bien ce projet? L’aquarium sera-t-il redimensionné? Aucune réponse pour le moment.

Une autre interrogation, et non des moindres, devrait nous interpeller. Pourquoi la ville de Casablanca est-elle toujours dépourvue d’un aquarium municipal?
Voilà une ville qui doit son développement à son port, mais qui continue de tourner le dos à son environnement marin! L’océan atlantique est l’un des plus importants espaces de vie du globe et les Casablancais devraient se le réapproprié.

Casablanca avait pourtant son aquarium, dès 1962. Il était le passage obligé des visiteurs de la ville et des groupes d’élèves, venus découvrir la richesse et la diversité de la faune marine. Cet établissement a malheureusement été fermé dans les années quatre-vingt, sans aucune forme d’explication de la part des officiels. 

L'ancien aquarium de Casablanca

En effet, les autorités locales chargées de gérer l’espace public casablancais, ont toujours eu la fâcheuse tendance de démolir des édifices emblématiques de la cité blanche, avant de prévoir des projets ou des solutions de remplacement.

C’est ainsi que des espaces culturels et patrimoniaux ont été rasés de la mémoire des Bidaouis. Depuis la piscine municipale abandonnée dans les années soixante et l’arène de tauromachie démolie en 1971, jusqu’au théâtre municipal, détruit en 1984, trente-quatre ans après, le grand théâtre de Casablanca, n’a toujours pas ouvert ses portes.

D’autres établissements, ayant un rôle éminemment éducatif pour les futures générations, subissent le même désintérêt des élus de la ville. La présence des musées et des conservatoires est bénéfique dans une métropole de 4 millions d’âmes.