Après de nombreuses critiques contre la première vente flash, qui a eu lieu jeudi 24 novembre à minuit, ce samedi matin, de sérieux problèmes se posent quant à ce genre d'opérations Jumia. 

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De nouvelles accusations ont surgi contre Jumia, mettant en cause la crédibilité de la marque.

Témoignages

Sur des messages et des commentaires parvenus à Médias 24, les internautes ne dissimulent pas leur déception face à "un événement qui n'a profité à personne".

"Ce ne sont que des mensonges, de l'arnaque pure et dure", d'après plusieurs personnes ayant essayé d'accéder à l'application, vendredi soir.

Certains accusent la marque de faire de la publicité pour augmenter le nombre de téléchargement de son application (puisque les ventes se font exclusivement sur l'application), ainsi que l'affluence de leur site web, page Facebook, compte Twitter et de l'application elle-même.

Pourtant, la société nous avait affirmé, vendredi, avoir réalisé 10 millions de DH de ventes en une heure, lors du Black Friday du jeudi soir.

Les gens qui ont essayé de participer assurent de leur part s'être connectés à 19h ou à 21h tapantes. Une minute après, tout le stock était épuisé.

Tant que Jumia ne prouve pas combien de stocks à bas prix elle a mis en place pour ces trois opérations, et combien de ventes elle a réellement réalisé, la société restera suspectée d'avoir monté une opération de propagande uniquement et pas de vente.

Sur sa page Facebook, la marque explique que le stock est très limité par rapport à la demande. Pourquoi donc autant de promotion sur l'événement?

Un phénomène mondial

A l'origine, le Black Friday (vendredi noir) est un évènement américain, où les distributeurs font des soldes monstres au lendemain de Thanksgiving.

Aujourd'hui, c'est un événement qui s'impose dans le monde entier. C'est devenu un phénomène mondial.

Aux Etats-Unis, le Black Friday bat son plein avec son habituelle affluence dans les magasins, en cette journée marquant le début de la saison des achats des Fêtes dans le pays.

Si les magasins sont ouverts, une grande partie des Américains font le pont et profitent des soldes importants consentis par les détaillants.

Selon une enquête du cabinet Deloitte, 54% d'entre eux vont toutefois attendre décembre, voire même janvier, pour effectuer leurs achats, 26% à l'occasion du "Black Friday" et du "Cyber Monday", et 20% avant Thanksgiving afin d'éviter les foules.

Le "Cyber Monday" correspond au lundi après les quatre jours des fêtes de Thanksgiving pendant lequel les distributeurs en ligne consentent d'importantes ristournes, notamment sur les produits électroniques.

Le géant du commerce en ligne Amazon avait vendu 64 millions d'articles en ligne, soit 740 par seconde lors du "Cyber Monday" l'année passée.

Deloitte souligne que pour la première fois depuis qu'il réalise son enquête, c'est-à-dire 32 ans, les dépenses réalisées sur internet devraient dépasser celles dans les magasins traditionnels dans une proportion de 51% face à 42%, les 7% restants venant des ventes sur catalogues et publipostage.

Face à cette relative désaffection pour les magasins "en dur", ceux-ci réagissent et multiplient les initiatives avec parfois un succès dépassant leurs espérances.

L'Europe également touchée, tour d'horizon

> France

Lancé en France en 2014, le concept du Black Friday, après un net flottement en 2015 en raison des attentats à Paris, s'est désormais étendu à toutes les grandes enseignes de la distribution.

Les Français devraient dépenser ce week-end 845 millions d'euros en ligne (+15% par rapport à 2016) et 4,5 milliards d'euros dans les magasins (+4%), selon un rapport commandité auprès du Centre For Retail Research (CRC) pour le site Poulpeo.

> Allemagne

Le Black Friday et le Cyber Monday séduisent les Allemands depuis plusieurs années. L'an dernier 16% des consommateurs ont profité de la première journée et 13% de la seconde, pour dépenser 1,7 milliard d'euros, selon la fédération du commerce de détail.

Un rendez-vous stratégique pour le géant américain du e-commerce Amazon, également.

> Espagne

L'événement s'est également imposé en Espagne à partir de 2012, lorsque la législation a permis une libéralisation des soldes. Prise dans un contexte de crise, cette réforme avait inquiété les petits commerçants.

Selon l'Association espagnole d'économie digitale, neuf entreprises sur dix y participeront cette année. Même les banques s'y mettent, en proposant cartes de crédit ou encore prêts immobiliers au rabais.

Les consommateurs dépenseront 222 euros en moyenne pour les promotions du Black Friday, contre 200 euros un an plus tôt. Les ventes pourraient atteindre 1,4 milliard d'euros.

> Italie

Selon un sondage réalisé pour Confesercenti, l'une des principales associations d'entrepreneurs en Italie, 14 millions d'Italiens sont prêts à faire un achat vendredi. Le montant des ventes devrait atteindre 1,5 milliard d'euros, pour un panier moyen de 108 euros par personne. L'essentiel des promotions se fait sur internet mais le Black Friday s'impose peu à peu chez les commerçants (sept magasins sur dix feront des offres spéciales cette année).

> Grande-Bretagne

Pour les Britanniques, dont le pouvoir d'achat est comprimé du fait d'une inflation accélérée par la dépréciation de la livre sterling, les promotions du Black Friday sont les bienvenues.

Ils pourraient dépenser 2,6 milliards de livres (2,9 milliards d'euros) vendredi (+8% sur un an), d'après des prévisions de VoucherCodes et du Centre for Retail Research. En comptant en plus le week-end et le Cyber Monday, ces quatre jours de soldes à gogo devraient générer 7,8 milliards de livres (8,8 milliards d'euros) de chiffre d'affaires (+7% sur un an).