Voici quelles peuvent être les lignes de réformes du modèle économique
(SUITE ET FIN) PAR LARABI JAIDI, ECONOMISTE. Malgré l’adoption de choix de développement pertinents et la mise en œuvre de réformes d’accompagnement, le modèle de développement n’a pas produit les résultats économiques et sociaux escomptés.
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Larabi Jaïdi
Le 20 octobre 2017 à 16h19
Modifié 20 octobre 2017 à 16h19(SUITE ET FIN) PAR LARABI JAIDI, ECONOMISTE. Malgré l’adoption de choix de développement pertinents et la mise en œuvre de réformes d’accompagnement, le modèle de développement n’a pas produit les résultats économiques et sociaux escomptés.
Son dysfonctionnement majeur tient à l’absence d’une cohérence globale de l’action publique et à un défaut de coordination entre les différents instruments d’intervention. Le modèle se caractérise par un processus aléatoire d’identification des priorités, une juxtaposition de programmes et une illisibilité des rôles spécifiques à chaque intervenant.
Les stratégies sectorielles sont insuffisantes pour garantir un développement à long terme. Une vision stratégique de développement ne peut être définie à partir d'un assemblage de plans sectoriels dont les horizons ne sont pas harmonisés et l’articulation fait défaut.
Il ne s’agit pas tout simplement de fixer des objectifs quantitatifs. Il s’agit d’élaborer avec l’ensemble des acteurs concernés des politiques globales et cohérentes et veiller à ce qu’elles soient mises en œuvre avec continuité et régulièrement évaluées.
L’absence d’un lieu de réflexion transversale, mais aussi de concertation et de délibération effectives entre l’Etat et les acteurs économiques et sociaux a contribué à renforcer les conséquences de cette absence de vision stratégique. L’Etat se voulait le garant d’une offre en termes de renforcement des capacités infrastructurelles et sectorielles impulsée et gérée par le haut. Mais, paradoxalement, l’action publique a souffert d’un défaut de pilotage de l’Etat, d’un exécutif fort, qui fixe des objectifs clairs en termes de politiques interministérielles et d'optimisation des moyens de la gestion publique.
La verticalisation des politiques privilégie la réalisation d’équipements et d’infrastructures au hasard des allocations décidées par l’Etat et mal intégrées entre eux.La gestion par le haut maintient le cloisonnement entre secteurs d’intervention et facilite la non-prise en compte des gaspillages produits par un jeu concurrentiel et fragmenté qu’incarne la logique de la course à la ressource.
L’Etat était censé mettre en œuvre son action selon un principe d’efficacité. L’Etat s’est en fait montré incapable d’adapter son organisation à la nécessité de partager l’action publique avec d’autres acteurs.L’obstacle majeur àla convergence des politiques publiques tient aussi à un défaut de déconcentration.
Les actions menées jusqu’à présent restent empreintes de verticalité et cloisonnées entre services centraux et services extérieurs. Le transfert de moyens et des pouvoirs à l’échelon déconcentré est encore insuffisant, en l’absence d’un support juridique et du champ limité de la globalisation des crédits.
Dans le travail gouvernemental, les administrations ministérielles sont nombreuses et trop cloisonnées. L’étanchéité de ces structures débouche parfois sur de réelles contradictions entre les actions menées. La coordination est le plus souvent ponctuelle, au gré des projets et souvent des urgences.
Le Chef de Gouvernement, responsable au premier chef de cette coordination, est aujourd'hui dépourvu des structures requises pour la mettre en œuvre.
Le modèle de développement a un réel besoin d’une stratégie globale et cohérente.Une stratégie de changement structurel de cinq composantes:
-une vision de long terme qui indique le changement structurel souhaité de l’économie;
-un plan stratégique de moyen terme qui décline cette vision en objectifs transversaux et sectoriels;
-des plans d’action contenant les mesures à prendre, leurs implications budgétaires et les entités qui en sont responsables;
-un mécanisme de mise en oeuvre qui assure le suivi et la mise en œuvre opérationnelle,
-et enfin des rapports d’évaluation mesurant l’efficacité des actions en référence aux objectifs stratégiques.
>Les lignes d’ajustement du modèle appellent:
L’élaboration d’un cadre stratégique de développement. En vue d’assurer une cohérence aux stratégies nationales sectorielles et transversales telles le schéma national d’aménagement du territoire ou la stratégie nationale de développement durable.
L’articulation du cadre macro-économique (politiques budgétaire, monétaire et du commerce extérieur) avec les mécanismes d’une planification stratégique rénovée s'appuyant sur l'établissement des budgets mieux élaborés et la programmation d'un "noyau" de projet publics reflétant les priorités de la politique économique.
Le renforcement de l’efficacité des politiques publiques par la mise en place de dispositifs performants de pilotage stratégiqueen vue derenforcer la cohérence globale de l’action publique, assurer une meilleure coordination entre les intervenants et garantir la convergence des politiques publiques et le dépassement des cloisonnements institutionnels.
L’accélération de la mise en œuvre de la déconcentration,vecteur d’une territorialisation ascendante et intégrée des politiques publiques en l’appuyant sur des dispositifs favorables à la transversalité des actions autour du représentant territorial de l’Etat et une implication des collectivités territoriales.
La promotion d’une réelle concertation: lalégitimité politique et la compétence technique ne suffisent pas à donner aux décideurs publics les moyens d’agir en harmonie; cette capacité doit être construite dans une relation entre l’ensemble des parties prenantes. D'où la nécessité de rendre la concertation plus institutionnalisée et plus effective dans la conception des stratégies et programmes pour dégager des priorités d'action.
Le renforcement de l’interministériabilité.C’est à la Primature de jouer le rôle qui doit être le sien dans la direction du travail gouvernemental: assurer les cohérences indispensables entre ministères en matière de décision de politique publique, de suivi de l’exécution des décisions.
L’intégration de l’évaluation de l’action publique:l’évaluation reste assimilée au contrôle et perçue par les administrations comme une procédure inquisitoire. Or ses outils et dispositifs sont essentiels pour l’atteinte des objectifs, la transparence et l’efficience de l’action publique.
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