Catalogne: les indépendantistes décidés à passer outre l'interdiction du référendum

Forts de dizaines d'écoles occupées à la veille d'un référendum d'autodermination à hauts risques en Catalogne, les séparatistes se disent prêts pour cette consultation interdite par la justice et que le pouvoir central espagnol veut empêcher à tout prix.

Catalogne: les indépendantistes décidés à passer outre l'interdiction du référendum

Le 30 septembre 2017 à 10h15

Modifié le 11 avril 2021 à 2h43

Forts de dizaines d'écoles occupées à la veille d'un référendum d'autodermination à hauts risques en Catalogne, les séparatistes se disent prêts pour cette consultation interdite par la justice et que le pouvoir central espagnol veut empêcher à tout prix.

"Votarem" ("nous voterons" en catalan) ont scandé vendredi 29 septembre soir des indépendantistes, environ 10.000, venus assister au dernier meeting de Carles Puigdemont, leur dirigeant et président de cette région du nord-est du pays depuis début 2016.

"En ces moments incroyablement intenses et très émouvants, nous sentons que notre rêve est à portée de main", a-t-il lancé à la foule.

Les dirigeants séparatistes ont assuré vendredi qu'ils disposeraient dimanche 1er octobre de 2.315 bureaux de vote, dont 207 à Barcelone, pour ce référendum pourtant interdit par la Cour constitutionnelle.

Mais la commission électorale a été dissoute en raison du risque d'amende... et elle était composée uniquement de séparatistes, ce qui la rendait difficilement crédible.

Des occupations pacifiques ont débuté vendredi soir dans des dizaines d'école en Catalogne, alors que la justice a ordonné mercredi 27 septembre à la police de fermer les locaux qui devraient accueillir des bureaux de vote, parmi lesquels des écoles.

Plusieurs dizaines d'établissements étaient occupés, selon les différents messages postés sur les réseaux sociaux.

"Moi je reste dormir ici, en principe avec mon fils aîné", a déclaré à l'AFP Gisela Losa, une mère de trois enfants rencontrée dans l'école primaire Reina Violant, du quartier de Gracia, à Barcelone, occupée par des parents d'élèves.

Des "comités de défense du référendum" se sont organisés, quartier par quartier, et ont distribué des consignes que l'AFP a pu consulter, par le biais du réseau social Telegram, invitant notamment les militants à rester pacifiques avant tout.

Jouant sur le "droit à organiser des activités" extra-scolaires, des parents d'élèves occupaient ces sites pour maintenir les écoles ouvertes: pic-nic, soirée pyjama, chocolat chaud, cinéma à la belle étoile...

La Cour constitutionnelle a interdit le vote dimanche "mais n'a rien dit sur les activités de loisirs" vendredi et samedi 30 septembre, a dit à l'AFP Jordi Sanchez, président de l'Assemblée de Catalogne.

Le Kurdistan irakien de plus en plus isolé

Le couperet est tombé: depuis 15h00 GMT vendredi, les liaisons aériennes entre le Kurdistan irakien et l'étranger ont été coupées, sur ordre de Bagdad, et la région autonome est de plus en plus isolée, avec une dénonciation très ferme par Washington de son référendum d'indépendance de lundi 2 octobre.

Si ce scrutin a été rejeté par tous les voisins de l'Irak comptant des minorités kurdes -l'Iran, la Syrie et la Turquie-, ce sont les Etats-Unis qui ont eu les mots les plus durs vendredi.

Les Etats-Unis "ne reconnaissent pas" ce référendum "unilatéral" et appellent toutes les parties au "dialogue", a déclaré le secrétaire d'Etat Rex Tillerson dans un communiqué.

"Le vote et les résultats manquent de légitimité", a ajouté le chef de la diplomatie américaine, sans mentionner que le "oui" l'avait emporté à près de 93%: "Et nous continuons à soutenir un Irak uni, fédéral, démocratique et prospère", a-t-il insisté, appelant "toutes les parties, y compris (les) voisins de l'Irak, à rejeter toute mesure unilatérale et tout recours à la violence".

Dans les heures avant la fin de l'ultimatum lancé par Bagdad mardi 26 septembre, de nombreux étrangers se sont empressés de quitter le Kurdistan irakien, depuis les aéroports d'Erbil et Souleimaniyeh.

Le dernier vol en partance d'Erbil a été effectué par un appareil de Turkish Airlines à destination d'Istanbul, et c'est un avion d'Iraqi Airways qui a été le dernier à décoller de Souleimaniyeh, vers Dubaï.

"Ceux qui partent sont des étrangers, des Arabes et des Kurdes ayant une autre nationalité", a indiqué Dana Mohammad Saïd, porte-parole de l'aéroport de Souleimaniyeh. "Ceux qui arrivent sont des Kurdes qui se trouvaient à l'étranger" et ne veulent pas restés bloqués.

Certains passagers ont dû payer leur billet au prix fort pour partir à temps. "J'ai réservé mon vol en ligne il y a deux heures (...) Ça m'a coûté 1.500 dollars!", a ainsi expliqué un passager britannique, à Erbil, en refusant de dire son nom: "En plus, ils m'ont fait payer deux fois par erreur. Ça fait 3.000 dollars l'aller simple vers Istanbul...".

Au départ du dernier vol international, quelque 200 Kurdes ont manifesté devant l'aéroport d'Erbil munis de drapeaux kurdes, de ballons colorés et de pancartes appelant à l'"unité" et à l'"égalité".

Ce blocus aérien ne concerne pas les vols humanitaires, militaires et diplomatiques, a précisé Talar Faiq Saleh, la directrice de l'aéroport international d'Erbil.

(Avec AFP)

Lire aussi: Le Maroc "contre le référendum du Kurdistan et tout séparatisme"

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