Istiqlal: Le candidat Chabat livre son baroud d'honneur devant la presse

Le secrétaire général sortant de l’Istiqlal a confirmé sa volonté de se représenter au leadership de son parti. Qualifiant son concurrent Nizar Baraka de candidat du Makhzen, Chabat s’est positionné comme l’allié stratégique du secrétaire général du PJD dont le congrès est prévu en décembre. 

Istiqlal: Le candidat Chabat livre son baroud d'honneur devant la presse

Le 12 septembre 2017 à 14h25

Modifié 11 avril 2021 à 2h43

Le secrétaire général sortant de l’Istiqlal a confirmé sa volonté de se représenter au leadership de son parti. Qualifiant son concurrent Nizar Baraka de candidat du Makhzen, Chabat s’est positionné comme l’allié stratégique du secrétaire général du PJD dont le congrès est prévu en décembre. 

Hamid Chabat est candidat à sa propre succession en tant que secrétaire général du Parti de l'Istiqlal. Il a entamé sa campagne électorale avec cette conférence de presse et s'est déclaré prêt à des rencontres de presse. Isolé sur l'estrade, sa garde rapprochée ayant pris ses distances, il a livré son baroud d'honner.

Sur le positionnement, il s'est placé en tant que victime, continuateur de l'oeuvre des fondateurs de l'Istiqlal, garant de l'unité et de l'indépendance du parti, défenseur du peuple. Il a multiplié les accusations contre la plupart de ceux qui s'opposent à lui, les accusant tous d'être inféodés au Makhzen, ce dernier étant "distinct de l'institution monarchique".

Si on ne l'avait pas vu à l'oeuvre, depuis 2012, avec une absence totale de vision et de projet. Si on ne connaissait pas son discours populiste, ni ses outrances verbales, ni encore l'opacité de sa gestion du parti, on aurait pu le croire en parangon de la vertu, de la transparence et de la reddition des comptes.

C’est dans la salle de réunion du siège central de Rabat, qu’il est apparu accompagné d’une dizaine de proches (dont ses 3 fils) pour prendre la parole devant une presse moins nombreuse qu’à l’accoutumée. Sur l'estrade personne ne s'est néanmoins affiché à côté de lui. 

A dix heures tapantes, il a démarré un monologue de près de deux heures qui a fait la part belle à un discours de victimisation en évitant soigneusement de répondre aux questions gênantes des médias.

Lâché par sa garde prétorienne, il est apparu seul en donnant l’impression d’être le chef d’un dernier carré d’irréductibles à l’image des Gaulois d’Astérix et de ses fidèles opposés à l’empereur César.

"Je suis le candidat de la base et pas celui du Makhzen comme Nizar"

Selon lui, sa candidature est le prolongement naturel d’un combat pour l’intérêt supérieur de la nation et la défense des valeurs dont l’Istiqlal serait à ce jour le seul dépositaire au niveau partisan.

"Malgré les incessantes attaques contre ma personne, je tiens à dire à mes détracteurs que je n’abandonnerai jamais et qu’on ne me fera pas taire car la situation est grave et les atteintes aux droits de l’Homme ne cessent de se multiplier. J’ai pris ma décision en connaissance de cause car pour moi, l’Etat profond n’a pas à s’immiscer dans les affaires d’un parti en imposant un candidat intrus rejeté par la base partisane", a affirmé le candidat.

Poursuivant sur sa lancée, Chabat n’a pas omis de citer Toufik Hjira et Karim Ghellab qui "oeuvrent en coulisses" pour imposer son remplacement par Nizar Baraka qualifié de candidat du Makhzen. En réalité, apprend Médias24 de sources sûres au sein du parti, Les différents courants de l'Istiqlal soutiennent désormais la candidature de Baraka.

Dénonçant l’ensemble des partis politiques qui "s’acoquinent" avec le ministère de l’Intérieur, il a martelé que l’Istiqlal ne deviendrait jamais une formation administrative à l’image du PAM accusé d’avoir au lendemain du scrutin législatif, voulu lui faire signer un pacte pour imposer la formation d’un gouvernement illégitime dirigé par Ilyas El Omari au détriment du PJD vainqueur du scrutin.

"Le ministère de l’Intérieur est le seul responsable de la désaffection que connaissent les partis politiques car pour lui, ils sont au service du Makhzen et pas du peuple. C’est lui qui a fait rentrer le tahakoum en choisissant ses leaders politiques et pas le palais royal", a accusé Chabat.

A une question de Médias24 sur son absence de soutiens clairement exprimés par les instances élues de son parti (bureau politique, conseil national), le candidat a préféré botter en touche en affirmant que l’ensemble des militants de base soutenaient sa candidature au secrétariat général.

Benkirane et moi contre le ministère de l’intérieur

"Tout comme Abdelilah Benkirane, je suis marginalisé parce que nous sommes tous deux plébiscités par le peuple. Le ministère de l’intérieur fait tout son possible pour mettre en échec les candidats du peuple et on l’a bien vu avec le blocage gouvernemental qui s’est éternisé pendant près de six mois. Rappelez-vous de l’intervention de ce ministère qui a privé l’Istiqlal authentique du contrôle de l’UGTM en validant un congrès de 120 personnes contre nos 3.000 congressistes syndicaux", a ajouté celui qui s’estime, tout comme le secrétaire général du PJD, victime d’une conspiration contre ses positions démocratiques. Il n'hésite pas, comme on le voit, à réécrire les événements récents à sa manière.

Selon lui, le combat démocratique du parti de l’Istiqlal se poursuivra envers et contre toutes les tentatives des forces occultes de le faire taire en citant le cas de Abdelilah Benkirane qui lui a exprimé un nouveau soutien lors du scrutin législatif d’octobre 2016.

Parlant de lui-même, tout au long de son intervention, à la troisième personne, il a poursuivi son discours de victimisation en attaquant tout le monde n'épargnant que la personne du Roi et celle de Benkirane qu’il a littéralement encensée malgré le flot d’insultes proférées à son encontre dans le passé.

"Malgré certains désaccords avec l’ancien Chef du gouvernement (réforme des retraites, décompensation), je tiens à dire publiquement que ce qu’il accompli pour le peuple, personne ne l’a jamais fait. La situation actuelle est très grave car à force d’intimidation, elle peut dégénérer comme en Syrie ou en Irak avec cette guerre menée par certains contre l’Islam. Ce qui se passe au Maroc est une guerre contre l'Islam et l'identité, ils veulent instaurer la dépravation sexuelle", a menacé Chabat en promettant que le congrès national du PI se passera dans des conditions démocratiques à moins qu’il y ait manipulation des urnes par les parties occultes que tout le monde connait.

"Chabat sera le prochain secrétaire général de l’Istiqlal"

Interrogé par notre rédaction sur l’éventualité d’un échec à l’élection du secrétariat général, il s’est dit persuadé d’être le prochain secrétaire général de l’Istiqlal malgré la posture de favori de Nizar Baraka.

 "Je n’ai pas pensé un seul instant à cette éventualité car je suis le candidat de la base et pas celui des élites décalées de la réalité marocaine. Pour l’instant, je ne sais pas combien il y aura de prétendants au secrétariat général mais il ne serait pas étonnant qu’avec les interventions extérieures, nous soyons 3 ou même 4 à nous présenter au scrutin", a prédit Chabat.

Au final, avec cette intervention qui ressemble à un dernier baroud d’honneur avant le congrès prévu entre le 29 septembre et le 1er octobre prochain, il s’inscrit dans la même stratégie de victimisation du secrétaire général sortant du PJD pressenti pour rempiler à un 3ème mandat le 9 et 10 décembre.

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