Les tops et les flops de l’investissement touristique à Tanger: la vitrine et la réalité (I)

Première partie: les tops . Médias 24 a eu accès à un rapport interne préparé par le Centre régional d’investissement (CRI) local avec les services de la wilaya sur “l’état des investissements touristiques à Tanger“.

Les tops et les flops de l’investissement touristique à Tanger: la vitrine et la réalité (I)

Le 12 août 2017 à 19h30

Modifié 12 août 2017 à 19h30

Première partie: les tops . Médias 24 a eu accès à un rapport interne préparé par le Centre régional d’investissement (CRI) local avec les services de la wilaya sur “l’état des investissements touristiques à Tanger“.

Le rapport liste les projets complétés, ceux interrompus depuis des années et ceux qui n’ont jamais vu le jour malgré des blanc-seings ministériels et des autorités locales avec mise à disposition de dizaines d’hectares de foncier public à la clé.

Certains projets, des échecs partiels ou complets, ne sont pas mentionnés dans ce rapport interne. Ils seront abordés dans le troisième volet de cette série en trois parties.

>Des projets bien avancés ou complétés. C’est la partie la plus visible et certainement la plus rassurante. C’est la partie des engagements privés et publics remplis en très bonne partie. Elle comprend le projet Tanger City Center (TCC) construit entre la baie de la ville et la future gare TGV.

Paradoxalement, le projet avait suscité du scepticisme car étant notamment piloté par des anciens dirigeants de Fadesa. L’entreprise espagnole star du boom immobilier des années 2000 en Espagne et au Maroc avait coulé en 2009-2010.

Au bilan d’aujourd’hui, le projet TCC mérite plusieurs médailles: il abrite un centre commercial actif et diversifié, un ensemble de salles de cinéma sous la bannière de Mégarama et deux hôtels Hilton 4 et 5 étoiles de très bonne tenue.

Le rapport sur l’état des investissements touristiques cite également deux succès partiels et plus complexes à mener qu’anticiper. Celui de la Tanja Marina Bay lancé en 2010 en présence du Roi  Mohammed VI qui a avancé sur son programme avec une marina de plaisance prête ainsi qu’un port de pêche prêt à l’usage.

La complexité du projet ainsi que les évolutions incertaines de l’activité touristique au sud de la Méditerranée peuvent parfois être décourageantes.

Ainsi, alors que Tanja Marina Bay mise lourd sur le tourisme de croisière pour ses recettes et sa rentabilité, l’activité du secteur sur Tanger a baissé de 16% au premier semestre 2017 comparé à 2016!

En outre, le projet souffre de son “enflement“: la reconversion complète de l’ancien port de Tanger-ville inclut outre la création d’une marina, d’espaces pour les croisières, la construction d’un nouveau port de pêche et des équipements publics tels un centre de conférences et un musée qui en font un projet ambitieux.

Avec le recul et les retards constatés, on peut se demander si le projet d’origine était réaliste.

Les retards sont notables dans la composante des équipements commerciaux et publics. Pas trace du centre de conférences de 1.500 places ni du musée de 15.000 m² tant vantés depuis la présentation au Roi sous un immense chapiteau en présence des membres du cabinet royal, des membres du gouvernement et de centaines de personnalités marocaines du monde des affaires.

Le centre de conférences est vivement souhaité par les professionnels depuis des années pour développer le tourisme d’affaires. Paradoxalement, plusieurs projets présentés par des investisseurs à la wilaya et au CRI ces dernières années n’ont jamais vu le jour. Qui ne veut pas de centre de conférences à Tanger? 

Côté musée, alors que quatre à cinq institutions ont vu le jour ou sont en chantier à Marrakech récemment, la construction du musée de la marina de Tanger reste dans les cartons. Pourtant il contribuerait à renforcer l’image culturelle de la ville et du pays et signifierait que le projet de marina est également destiné aux gens normaux, pas seulement à ceux qui pourront y venir en yacht ou en paquebot de croisières.

Tanja Marina Bay devait être livré fin 2017. Il faudra compter au bas mot l’année 2020 voire au-delà pour voir émerger offre hôtelière, appartements, centre commercial, musée et centre de conférences.

Le deuxième projet qui avait démarré en 2006 avant d’être interrompu pendant de longues années et de reprendre sous une forme réduite est celui de Qatari Diar.

Bénéficiant d’une assiette foncière paradisiaque de 235 hectares en bordure de l’Atlantique et de la forêt diplomatique, il devait au départ, il y a plus de 10 ans, comprendre 2.560 lits hôteliers soit plus de 20% de la capacité hôtelière de Tanger … en 2017 (12.000 lits 4 et 5 étoiles).

Villas et appartements étaient prévus ainsi qu’un véritable club équestre, un véritable club de tennis et un parcours de golf. Après plusieurs années d’interruption, les travaux d’un projet redimensionné ont repris en 2015.

En cet été 2017, le parcours de golf est quasiment bouclé et un hôtel est prêt à rouvrir début 2018.

Si l’on considère que rogner sur la forêt et le domaine maritime public sont des dégâts environnementaux négligeables, le projet de Qatari Diar peut être apprécié avec indulgence d’autant plus qu’avec la crise, son ampleur en mètres carrés construits a été réduite en 2014.

Parmi les succès de l’investissement touristique à Tanger au cours de ces cinq dernières années, on peut citer le Farah Ghandouri, le Royal Tulip ou encore le Grand Mogador “halal“. Ces établissements qui ont accusé des retards dans leur réalisation font aujourd’hui pleinement partie du paysage touristique de la ville sachant les déboires du Minzah déclassifié de 5 à 3 étoiles en 2016 et du Mövenpick également passé de 5 à 4 étoiles.

Prochain article: les flops (et les semi-flops) de l’investissement touristique à Tanger

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