Aïcha Chenna malmenée sur le plateau de Télé Maroc, la toile s'indigne

Télé Maroc, la nouvelle chaîne de télévision marocaine sur Nilesat, crée la polémique, quelques jours après le début de sa diffusion expérimentale. Elle le fait par le biais de la controversée Bouchra Deau qui a malmené son invitée Aïcha Chenna d'une manière qui a suscité une large désapprobation. 

Aïcha Chenna malmenée sur le plateau de Télé Maroc, la toile s'indigne

Le 12 juin 2017 à 19h29

Modifié 11 avril 2021 à 2h42

Télé Maroc, la nouvelle chaîne de télévision marocaine sur Nilesat, crée la polémique, quelques jours après le début de sa diffusion expérimentale. Elle le fait par le biais de la controversée Bouchra Deau qui a malmené son invitée Aïcha Chenna d'une manière qui a suscité une large désapprobation. 

Mise à mort des invités, invités malmenés ou en pleurs, provocations en chaîne, questions inquisitoires, populisme, accusations sans fondements: tel est le concept de l'émission "Daribat Achohra" [littéralement "la rançon du succès" ou de la notoriété].

"Un guet-apens". C’est ainsi que Aïcha Chenna qualifie son passage dans l’émission diffusée par Télé Maroc. La militante associative était l’invitée du troisième épisode de l’émission présentée par l’animatrice Bouchra Deau. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Aicha Chenna a passé un mauvais quart d'heure sur le plateau flambant neuf de la chaîne dirigée par Rachid Niny.

Le buzz et la polémique

L'émission a fait le buzz avant même sa diffusion et continue à le faire depuis que la chaîne a commencé sa diffusion expérimentale le 8 juin dernier. "L’on remarque l’agressivité de l’animatrice sur les vidéos qui ont été diffusées sur les réseaux sociaux et qui présentent l’émission depuis quelques semaines", relève un journaliste de télévision, grand connaisseur du paysage médiatique et ses rouages.

Trois épisodes ont suffi pour donner la couleur. Après Cheikh Fizazi et Doc Samad, la militante associative Aïcha Chenna a été la troisième "victime" de l’animatrice qui s’est fait un nom en bousculant les politiques. Aïcha Chenna se considère comme victime. A voir les réactions indignées sur les réseaux sociaux, une grande partie du public partage cet avis.

"Dans mon esprit, une émission qui s’appelle la rançon de la célébrité avait un lien avec les efforts que je fais dans le milieu associatif au détriment de ma vie familiale. Je pensais réellement qu’on allait m'interroger sur ces points là", raconte la dame avec amertume.

En effet, durant les 55 minutes de l’émission, Bouchra Deau n'a pas semblé intéressée par le travail associatif de Aicha Chenna, sauf peut-être pour le dénigrer. "Dès le début de l’émission, j’ai été surprise par les questions que cette jeune femme m’a posées. J’ai tenu pourtant à répondre en mon âme et conscience même si quelques unes n’avaient pas lieu d’être", rembobine Aicha Chenna, qui nous rappelle que l’émission a été enregistrée il y a quelques mois de cela.

L’audience avant tout

Les interrogations portaient en grande partie sur des éléments de la vie privée de l’invitée. L'inquisition est de la partie. "Avez-vous été une mère célibataire?", "Etiez-vous vierge avant mariage?" et autres gracieusetés. L'émission aurait pu s'appeler "Accusé, levez-vous".

L’animatrice mitraille Aicha Chenna en lui laissant à peine le temps de répondre. D’ailleurs, à voir les trois épisodes, Bouchra Deau cherche à pousser ses invités dans leurs retranchements, grâce à une succession de questions directes et très souvent répétitives. "Le format de 55 minutes est assez long et il faut bien se préparer sinon c’est très difficile de finir avec le même rythmeet pour éviter de reposer les même questions", estime ce journaliste de télévision.

D’ailleurs, une partie des téléspectateurs s’est indignée devant ce spectacle "lamentable" pour les uns, "irrespectueux" et "indigne" pour d’autres. Les commentaires sur la vidéo sur Youtube ou même sur la page facebook de la chaîne n’ont pas épargné l’animatrice.

L'émission a crée le buzz depuis son premier épisode. "C’est la marque de fabrique de l’animatrice. Elle estime qu’elle rend service à son téléspectateur ou bien qu’elle pose les questions qu’il aurait lui même posées s’il était devant l’invité", estime ce journaliste.

En tous les cas, c’est une façon pour faire de l’audience et d'assurer des centaines de milliers de vues sur les réseaux sociaux. "Le modèle économique des chaînes de télévision repose sur ça. Pour une nouvelle chaîne, les premiers jours sont synonymes d’une course à l’audience", nous explique le directeur d’un journal marocain très au fait du monde de la télévision.

La mise à mort

Le concept de l’émission est clair. Il faut provoquer l’invité jusqu’au bout pour essayer d’en sortir une phrase qui va faire jaser et qui va tourner sur les réseaux sociaux.

"Les gens veulent voir du spectacle et peut-être même une mise à mort de l’invité. Ce genre télévisuel existe dans tous les pays, mais rarement avec si peu d'élégance et d'intelligence", estime le directeur du journal marocain.

Le format adopté par Bouchra Deau dans son émission, existe déjà et marche très bien dans quelques pays. Les chaînes de télévisions britanniques et américaines sont les maîtres. Les animateurs peuvent aller jusqu’au questions les plus intimes, mais ça dépend de l’invité et de son degré de tolérance. "Au Maroc, le principe nous le connaissons. Les radios marocaines l’ont adopté depuis quelques années et ça marche relativement bien", rappelle ce journaliste.

Télé Maroc n’a pour le moment aucun cahier des charges à respecter parce qu’elle diffuse à partir de l’Espagne. Mais si la sanction ne vient pas de la part de la HACA elle pourrait venir des invités eux mêmes qui risque de boycotter la chaine, ou même de la part du public.

 

 

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