Sahara. Le “polisario” se retire de Guergarate pour éviter d'être condamné à l'ONU

Le site “what’s in blue“ a publié peu de temps avant le démarrage de la réunion du Conseil de sécurité sur le Sahara, ce vendredi soir 28 avril, les principaux points du projet de résolution soumis au Conseil.

Sahara. Le “polisario” se retire de Guergarate pour éviter d'être condamné à l'ONU

Le 28 avril 2017 à 22h10

Modifié 11 avril 2021 à 2h39

Le site “what’s in blue“ a publié peu de temps avant le démarrage de la réunion du Conseil de sécurité sur le Sahara, ce vendredi soir 28 avril, les principaux points du projet de résolution soumis au Conseil.

Le site qui est tenu par une ONG revient sur les étapes et le contenu des négociations qui ont conduit à repousser d’une journée le vote à l’ONU. Il cite les observations ou réserves de la Russie, du Royaume Uni, de l’Uruguay et de la Bolivie.

Surtout, le Conseil a préféré attendre 24 heures supplémentaires à la demande du polisario qui, pour éviter une “condamnation“ (sic) a promis une évacuation de la zone tampon de Guergarat. Ce mot “condamnation“ a été jugé excessif par des membres.

Le Conseil de sécurité se réunit ce vendredi 28 avril à partir de 22H GMT. Voici donc la situation une demi heure environ avant l'ouverture des débats.

Le projet de résolution dont les grandes lignes sont publiées par l’ONG est celui qui est soumis au vote. Mais ce n’est pas obligatoirement le texte final. Car il y aura débat et éventuellement modification.

Voici les points concernés tels que rapportés par l’ONG:

1. Prolongation du mandat de la Minurso pour une année supplémentaire, jusqu’au 30 avril 2018.

2. Le vote devait intervenir jeudi. Mais dans l'après-midi, la Nambie a transmis au Conseil une lettre du “polisario“ indiquant qu'en réponse aux appels de plusieurs pays amis, il avait "pris la décision de redéployer les éléments de ses forces armées présentes" à Al-Guergarat. Les États-Unis, pen holder de la résolution, ont préconisé d’attendre une notification du retrait de la part de la Minurso et donc reporter le vote à vendredi.

3. Le Maroc a réagi: Le Maroc a ensuite envoyé une lettre au Conseil en faisant valoir que "un simple" redéploiement "ne constitue pas un retrait du Polisario de la zone“. Le Maroc a dénoncé une “mascarade“ et déclaré qu’il ne reconnaîtrait aucune notification de la Minurso de ce redéploiement.

4. Le texte final du projet a été distribué à la dernière minute, sans changement.

L’élaboration du projet de résolution

Le texte a été rédigé par les États-Unis. Il s’agissait pour le Maroc, d’un test du comportement de la nouvelle administration US à l’égard de la cause nationale. Et il faut dire qu’il y a une nette différence, favorable au Maroc, par rapport au comportement de la précédente administration.

Le projet américain a été discuté notamment le 21 avril parmi les membres du Groupe des Amis du Sahara occidental (la France, la Russie, le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Espagne en tant qu'ancienne puissance coloniale). 

Les trois points de friction ou de débat, selon l’ONG, furent:

-comment aborder la situation à Al-Guergarat,

-comment se référer aux propositions des parties pour une solution politique

-et s'il faut refléter ou pas la fonctionnalité de la Minurso. 

Du lundi 21 au mercredi 26 avril, il n’a pas été possible de trouver un consensus. L’ONG en conclut que le texte ne sera probablement pas adopté à l’unanimité.

Les Etats-Unis soutiennent les positions marocaines mieux que l'administration précédente

Les passages consacrés à Guergarat ont suscité des désaccords. Le projet US salue la décision du Maroc de se retirer unilatéralement et condamne le “polisario“ pour avoir maintenu une présence militaire et fait obstacle à la circulation. Il prie le secrétaire général de lui signaler sous quinze jours, si “le polisario“ s’est retiré.

La Russie a estimé que le “contexte“ sur ce qui s'est passé à Guergarat devait être ajouté. L’ONG affirme que la Russie “a également estimé qu'il était inapproprié de faire pression sur le Polisario, alors que la résolution de l'an dernier n'a pas poussé le Maroc à renverser sa décision d'expulser les membres du personnel civil de la Minurso. La Russie et le Royaume-Uni ont estimé que la condamnation était trop forte et pouvait servir à durcir la position du polisario“.

Selon la même source, l’Uruguay et la Bolivie ont annoncé refuser de soutenir un projet qui condamne le “polisario“. “L'Éthiopie, le Kazakhstan, la Russie, la Suède et le Royaume-Uni étaient parmi les membres qui ont convenu que “condamner“ était trop fort“. Par contre, le Sénégal a proposé de “condamner fermement" le polisario. 
Au final, on ne sait pas si le texte final qui sera adopté saluera ou constatera un retrait du polisario ou au contraire, sera plus prudent à cet égard, comme le demande le Maroc.

Quelle que soit la formulation finale retenue, Guergarat, ce n’est pas fini.

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Second source de difficulté ou de frictions, l’aspect politique.

En 2016, selon l’ONG, le paragraphe 9 du préambule prenait note de la proposition d'autonomie marocaine de 2007 "et les efforts marocains sérieux et crédibles pour faire avancer le processus vers la solution", tout en prenant note de la proposition 2007 du polisario. 

En 2016, l’on s’en souvient, la Russie s’était abstenue. Elle avait soutenu dans le Groupe des Amis que ce langage relatif à “des efforts marocains sérieux et crédibles était obsolète et envoyait le mauvais message politique“. 

Cette année, selon la version mise “en bleu“ le premier projet des États-Unis a été plus loin en saluant les efforts marocains et la Russie a de nouveau fait objection. L’ONG ajoute: “D'autres formulations ont été discutées; Cependant, il semble que la France se soit opposée à la suppression et que le texte distribué à l'ensemble des membres a accueilli favorablement la proposition marocaine comme un effort sérieux et crédible, en prenant simplement note de la proposition du Polisario“.

Dans les négociations, l'Uruguay a soutenu que ce langage était déséquilibré et a proposé de rappeler les deux propositions, tout en omettant la partie qui salue les efforts marocains. Cette proposition a été soutenue par la Russie. Plusieurs membres, y compris la Chine, l'Égypte, l'Éthiopie, l'Italie, la Suède et le Royaume-Uni ont proposé de maintenir la formulation convenue précédemment. 

Quelle que soit l'issue du débat, le Maroc aura marqué de nombreux points par rapport aux années précédentes. Et aura compté ses amis.

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