Pour l’exercice 2017, Marsa Maroc prévoit une activité au même niveau de ce qui a été enregistré à fin décembre de l’année dernière. L’opérateur portuaire qui a été le dernier à rejoindre la cote casablancaise attend aussi les résultats d’un appel d’offres pour un port au Ghana, tout en restant attentif au marché local.

Ce sont les deux principales annonces faites par Mohamed Abdeljalil, président du directoire de Marsa Maroc le 6 avril devant la presse.

Une rencontre avec les journalistes et les analystes qui a, malheureusement, été écourtée par le président du directoire qui devait, selon lui, se rendre à Rabat pour une réunion ministérielle. "L’actualité (NDLR: nomination d’un nouveau ministre de tutelle) fait que je suis obligé de partir à Rabat", a-t-il lancé à la salle en guise de justification. Ce sont donc les autres membres du directoire qui ont présenté les résultats détaillés de l’exercice écoulé.

Un chiffre d’affaires au même niveau

"Pour cet exercice, l’activité ou le chiffre d’affaires seront, probablement, au même niveau qu’en 2016", annonce Mohamed Abdeljalil. Pour rappel, le business plan a été fortement contesté au début de cette année. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le top management de Marsa Maroc s’est voulu didactique en exposant ses prévisions relatives à cette année 2017.

L’exercice écoulé a été boosté, d’une façon ou d’une autre, par la sècheresse qu’a connue le pays en 2016, en traitant un niveau exceptionnel d’importation de céréales. Une donne que l’opérateur portuaire a exclue dans l’élaboration de son BP pour l’année en cours. Car, au niveau agricole, 2017 sera certainement meilleure et les importations céréalières vont de facto baisser.

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Or, Marsa Maroc bénéficie de quelques données rassurantes et qui vont lui permettre de pallier cet élément extraordinaire. "Nous avons constaté que la baisse de l’activité céréalière est très souvent accompagnée par une hausse des importations des engrais. Par ailleurs, nous avons constaté un saut dans l’activité conteneurs en 2016 que nous n’avions pas prévue, et nous pensons que ceci va se maintenir", prévoit Mohamed Abdeljalil. C’est donc ainsi que Marsa Maroc tiendra un bon rythme par rapport à son chiffre d’affaires.

L’Afrique subsaharienne comme objectif

Concernant le dossier du port de Takoradi au Ghana, dont l’annonce a été faite il y a presque 6 mois par l’opérateur portuaire, les choses n’ont pratiquement pas bougé. Rappelons que l’entreprise Marsa Maroc était présélectionnée pour remettre une offre aux autorités portuaires du Ghana. C’est désormais chose faite, selon Mohamed Abdeljalil qui précise par ailleurs que la procédure a pris un peu de retard.

"Le projet du Ghana, c’est pour du vrac solide minéralier", expose Abdeljalil. Dans le détail, l’on apprend que c’est un terminal minéralier, de grand vrac, avec deux grands clients exportateurs de minerais. Une autre partie du projet est liée à l’importation du clinker pour la production du ciment.

"Les résultats de l’appel d’offres devaient être annoncés au mois de mars, mais les changements politiques, à la suite des élections présidentielles dans le pays, ont contraint les autorités à repousser cette date pour quelques mois", développe le président du directoire de Marsa Maroc.

Le marché qui s’élève à quelque 50 millions d’euros, est visiblement l’une des priorités pour cette année pour l’entreprise récemment introduite en bourse. Car le plan stratégique de la société se veut très ambitieux dans ce sens.

Le marché national dans le viseur aussi

"Notre objectif, c’est de trouver de nouveaux relais de développement, non seulement au Maroc mais également à l’international, notamment en Afrique. En 2017, nous allons continuer à prospecter un peu partout pour trouver d’autres projets intéressants", ajoute Abdeljalil. La décision relative à l’appel d’offres au Ghana est attendue pour la fin du premier semestre, au plus tôt.

Pour ce qui est du marché domestique, Maroc Maroc reste attentive aux différents projets portuaires. Cela dit, il est possible de voir l’entreprise s’associer avec d’autres pour s’attaquer à tel ou tel projet. C’est le cas, par exemple du port de Jorf Lasfar qui est très grand et intègre une composante technique qui consiste en la compression et décompression du gaz que Marsa Maroc ne maîtrise pas.

"Je ne peux pas dire pour le moment si nous serons dans un groupement qui va déposer un dossier commun, mais nous allons nous intéresser au projet pour savoir ce qu’on peut faire", conclut Abdeljalil.