Perturbateurs endocriniens: de l'infertilité au diabète, les soupçons s'élargissent

Perturbateurs endocriniens: de l'infertilité au diabète, les soupçons s'élargissent

Le 27 février 2017 à 12h56

Modifié 11 avril 2021 à 2h39

Accusés depuis longtemps de diminuer la fertilité humaine, les perturbateurs endocriniens, comme le Bisphénol A, sont de plus en plus soupçonnés d'avoir d'autres effets nocifs, notamment sur le système immunitaire et la fonction respiratoire chez l'enfant, ou encore de favoriser le diabète, selon un dépêche AFP.

Substances chimiques ou naturelles, les perturbateurs endocriniens, qui incluent des pesticides, des phtalates, le bisphénol A (revêtement plastique des canettes, boîtes de conserve...), interfèrent dans le système hormonal humain, ajoute la même source.

"Le grand enseignement de ces dernières années est que le focus s'est élargi: on ne parlait que de l'impact sur la reproduction, on parle aujourd'hui des systèmes immunitaires, de cofacteurs vis-à-vis de certains cancers (sein, prostate), de maladies métaboliques", observe Bernard Jegou, chercheur à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), cité par l'AFP.

Ces produits "sont un enjeu de santé publique", estiment de nombreux chercheurs.

"On ne peut pas faire l'impasse sur le fait que depuis la dernière guerre mondiale, il y a des dizaines de milliers de produits chimiques qui ont été utilisés", non sans répercussions sur la santé, souligne M. Jegou.

"L'augmentation de la prévalence du diabète suit dans les dernières décennies exactement l'évolution de la production industrielle mondiale de produits chimiques", note pour sa part Patrick Fenichel, chercheur au CHU de Nice, cité par l'AFP.

"On sait que la sédentarité et la suralimentation conduisent à l'obésité qui favorise le diabète de type 2. On sait que l'âge augmente le risque de diabète. Mais il n'est pas possible aujourd'hui avec ces facteurs classiques d'expliquer l'évolution impressionnante" de la maladie, dit-il.

En 2000, l'OMS tablait sur une prévision de 330 millions de diabétiques à travers le monde en 2030. "En 2013, la fédération internationale de diabète avait déjà recensé un chiffre largement supérieur: 380 millions", déplore-t-il.

Bien que les études se soient multipliées, l'un des grands défis des chercheurs est de déterminer à présent avec certitude le rôle exact joué par ces substances chimiques, explique la dépêche.

En attendant des résultats irréfutables, "cela n'empêche pas de faire des recommandations pour limiter, voire interdire, l'usage d'un certain nombre de substances à partir du moment où on a une suspicion", insiste Gérard Lasfargues, directeur général adjoint de l'Agence française de sécurité alimentaire et sanitaire (Anses).

La France a ainsi contribué à l'interdiction en 2011 de l'utilisation du bisphénol A pour les biberons en plastique au sein de l'Union européenne. La France a en outre banni cette substance depuis janvier 2015 de toutes les boîtes et bouteilles à usage alimentaire.

Elle est aussi favorable à l'interdiction de produits courants: pesticides, isolants alimentaires ou composants de cosmétiques, ajoute la même source.

 

(Avec AFP)

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