Ce mardi, il était midi, heure marocaine, lorsque Mohammed VI prend la parole devant la plénière de clôture. Il sait trouver les mots pour conquérir ses auditeurs. Sa première phrase sonne juste: “Il est bon de rentrer chez soi, après une trop longue absence“.

Le Maroc a réalisé la totale: réintégration du Royaume sans vote mais par acclamations et consensus et discours du Roi Mohammed VI dès ce sommet.

Au sein des cercles marocains de haut niveau qui ont préparé ce come-back, ce déroulé correspondait au meilleur scénario espéré.

Le Maroc a travaillé sur ce retour depuis trois années environ. Le retour a été sérieusement envisagé une première fois en janvier 2016, puis reporté à juillet 2016, au sommet de Kigali.

Le dossier marocain a été préparé avec patience et discrétion, ce sont les deux éléments clés de la démarche. 

Médias24 suit de près le dossier de la réintégration marocaine depuis mai 2016. Au cours de nos multiples contacts avec des sources de haut niveau, nous avons toujours senti une grande détermination ainsi qu’une vraie maîtrise des dossiers. Depuis une semaine, nous étions au sein de la rédaction convaincus que l’opération allait être une réussite.

Ce retour du Maroc est d’abord l’œuvre du Roi Mohammed VI. C’est lui qui patiemment, sur de nombreuses années, a développé les relations avec les autres pays du continent. C’est lui qui a eu un tropisme africain et qui a expliqué de nombreuses fois à ses collaborateurs l’importance à venir de l’Afrique. Pour le Roi du Maroc, c’est une victoire et une consécration personnelles.

Que va-t-il se passer maintenant? Le Maroc va siéger et jouer son rôle de membre. Le Roi a expliqué dans son discours que le Maroc ne cherche pas à diviser l’Union africaine mais d’abord apporter sa contribution et servir l’Afrique.

Le Royaume se positionne également comme le chef de file de certaines initiatives, sur des dossiers comme la lutte contre le réchauffement climatique, la sécurité alimentaire, le développement économique. Surtout, Mohammed VI devient le chantre d’une Afrique décomplexée à l’égard de l’Occident, qui deviendra plus forte par les liens sud-sud.