Tollé pour Trump après la fermeture sélective des frontières

Manifestations, condamnations politiques, pressions internationales: Donald Trump se retrouve sur la défensive pour sa deuxième semaine à la Maison Blanche, après sa décision contestée de fermer les frontières pendant plusieurs mois à tous les réfugiés ainsi qu'aux ressortissants de sept pays musulmans.

Tollé pour Trump après la fermeture sélective des frontières

Le 30 janvier 2017 à 10h00

Modifié 30 janvier 2017 à 10h00

Manifestations, condamnations politiques, pressions internationales: Donald Trump se retrouve sur la défensive pour sa deuxième semaine à la Maison Blanche, après sa décision contestée de fermer les frontières pendant plusieurs mois à tous les réfugiés ainsi qu'aux ressortissants de sept pays musulmans.

Après un week-end de confusion et de controverse, le président républicain s'est défendu de toute discrimination anti-musulmans, alors que dans le pays des milliers de manifestants se sont rassemblés à Washington, New York, Boston et dans d'autres villes.

Dans les aéroports du pays, les mêmes scènes de détresse ou de joie se reproduisaient parmi les familles dans l'attente de retrouver leurs proches bloqués par les agents d'immigration.

"Les réfugiés sont les bienvenus!", ont scandé quelque 10.000 personnes dans un parc à la pointe de Manhattan à New York, la Statue de la Liberté visible au large, symbole depuis 1886 de l'accueil des immigrés venus respirer l'air de la liberté.

Des élus démocrates se sont joints au rassemblement. "C'est le début de la dégradation de nos libertés civiques et de nos droits constitutionnels, et nous savons où mène cette route", a lancé le maire de New York, Bill de Blasio.

Des milliers de manifestants se sont aussi fait entendre sous les fenêtres du président Trump dans le parc de la Maison Blanche à Washington. "S'il a fait ça pendant ses sept premiers jours, qui sait ce qui nous attend dans les quatre prochaines années", dit une Serbe présente ici depuis 10 ans, Sonja Davidovic, 37 ans.

Le milliardaire républicain n'a fait qu'appliquer ses promesses de campagne, souligne son entourage, comme lors de la signature toute la semaine passée de décrets sur la santé, l'immigration clandestine, la lutte anti-jihadiste ou le pétrole.

"Pour que les choses soient claires, il ne s'agit pas d'une interdiction visant les musulmans, comme les médias le rapportent faussement", a affirmé le milliardaire dans un communiqué. "Cela n'a rien à voir avec la religion, il s'agit de terrorisme et de la sécurité de notre pays".

Mais la décision de fermeture sélective des frontières, qui n'est pas aussi large que sa promesse de décembre 2015 d'interdire à tous musulmans de venir aux Etats-Unis, a bien provoqué le plus grand tollé depuis son investiture et devrait continuer à occuper médias et tribunaux dans les prochains jours.

Confusion

Signé vendredi 27 janvier dans la soirée, le décret interdit l'entrée à tous les réfugiés, quelle que soit leur origine, pendant 120 jours (de façon indéfinie pour les réfugiés syriens), ainsi qu'à tous les ressortissants de sept pays à majorité musulmane et considérés comme des viviers terroristes par Washington, pendant 90 jours: Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen.

Résultat, au moins 109 personnes ont été arrêtées à leur arrivée aux Etats-Unis, bien qu'ils aient des visas valides. Après l'intervention samedi soir d'une juge fédérale de Brooklyn, la plupart ont été autorisées à entrer sur le territoire, mais la constitutionnalité du décret n'a pas été tranchée, et celui-ci reste en vigueur.

On ignorait dimanche 29 janvier soir si des personnes restaient en rétention dans le pays, et combien. L'application du décret s'est faite dans un relatif désordre.

Des détenteurs de cartes vertes - des permis de résident permanent - originaires des sept pays inscrits sur cette nouvelle liste noire, ont déclaré au cours du week-end avoir été refoulés ou interdits d'embarquer dans des vols à destination des Etats-Unis.

Mais dimanche soir, l'administration américaine a officiellement clarifié la situation: ils auront le droit d'embarquer à destination des Etats-Unis et bénéficient d'une exemption. Les Américains à double nationalité également.

Reste la question des binationaux, par exemple les Canado-Iraniens ou Franco-Syriens. Samedi 28 janvier, le bureau du Premier ministre Justin Trudeau a annoncé que le décret ne changerait rien pour les Canadiens. Ottawa est allé plus loin en annonçant que le Canada accueillerait tous ceux refoulés par son voisin américain.

D'autres capitales sont entrées dans des discussions avec Washington pour obtenir des clarifications, ajoutant à la confusion. Londres a ainsi annoncé que ses ressortissants binationaux ne seraient pas concernés, sauf s'ils voyageaient depuis les pays ciblés.

Au-delà des condamnations internationales, de Téhéran au Caire en passant par les grands pays européens, le président républicain est critiqué par l'opposition démocrate et par un nombre croissant d'élus de la majorité républicaine, mal à l'aise face à ce qui s'assimile pour beaucoup à une discrimination religieuse à la frontière.

"Malheureusement, nous craignons que ce décret ne nous affaiblisse dans la lutte contre le terrorisme", ont déclaré les sénateurs John McCain et Lindsey Graham.

D'autres critiquaient la mise en place chaotique du décret et déploraient l'impréparation de l'administration.

Grande-Bretagne: une pétition adressée au Parlement contre la visite de Trump 

La Première ministre britannique Theresa May s'est résolue dimanche à dénoncer les restrictions à l'immigration imposées par Donald Trump, après avoir été vivement critiquée pour avoir d'abord refusé de le faire, puis elle a obtenu une exemption pour les naturalisés et les binationaux.

"La politique d'immigration des Etats-Unis est l'affaire du gouvernement des Etats-Unis. Mais nous ne sommes pas d'accord avec ce type d'approche", a déclaré un porte-parole de Theresa May.

Reste que le décret du président américain en lui-même est fortement contesté au sein de la population britannique. Une pétition adressée au Parlement a été lancée pour empêcher M. Trump d'effectuer, comme prévu, une visite d'Etat en Grande-Bretagne. Dimanche soir, ce texte avait recueilli 790.000 signatures.

En outre, une manifestation est prévue lundi devant Downing Street, la résidence de la Première ministre à Londres, et dans d'autres villes du Royaume-Uni.

Downing Street a précisé dimanche avoir demandé à la ministre de l'Intérieur Amber Rudd et au ministre des Affaires étrangères Boris Johnson d'intervenir auprès de leurs homologues américains "afin de protéger les droits des ressortissants britanniques".

Mais la réaction du gouvernement britannique intervient tard. Samedi, lors d'une visite en Turquie, Mme May avait refusé de critiquer l'initiative américaine, déclenchant une vive polémique au Royaume-Uni.

(Avec AFP)

 
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