Le budget 2016 mis à rude épreuve par la conjoncture

Les regards des opérateurs économiques sont braqués sur 2017. Mais quid de 2016? Comment s’est passée l’année écoulée pour les finances publiques?

Le budget 2016 mis à rude épreuve par la conjoncture

Le 20 janvier 2017 à 15h57

Modifié 20 janvier 2017 à 15h57

Les regards des opérateurs économiques sont braqués sur 2017. Mais quid de 2016? Comment s’est passée l’année écoulée pour les finances publiques?

A ce stade, les chiffres globaux ne sont pas disponibles. Mais l’on peut, d’ores et déjà, affirmer que le budget 2016 a subi des pressions et des déceptions.

>Ce qui était prévu:

Le budget 2016 a été comme chaque année, construit sur des hypothèses. La principale était un taux de croissance de l’économie nationale de 3%. La marge d’erreur, ici, est objectivement élevée, en raison de l’imprévisibilité de la pluviométrie qui reste indispensable à la croissance.

>Ce qui est arrivé:

Au lieu des 3% ciblés, le Maroc a réalisé 1,1% en 2016 selon le HCP. Ce ralentissement impacte de plein fouet les recettes de l’Etat.

Comme une difficulté n’arrive jamais seule, les remboursements de TVA ont atteint 10 milliards de DH en 2016. Ils étaient de 5,4 MMDH en 2015. Seulement 7 MMDH de remboursements étaient prévus en 2016. De plus, malgré cet effort, il reste l’équivalent de deux années d’arriérés de TVA. Les remboursements, pour rappel, concernent le butoir, le logement social (2,7 MMDH de remboursements aux acquéreurs, soit 65.000 bénéficiaires) et l’export. Parmi les entreprises publiques qui sont affectées par ce retard, notons OCP (13 MMDH), ONEE, Autoroutes du Maroc,…

La crise économique dans les pays du Golfe, provoquée par la chute du cours du pétrole, a également affecté les recettes du Trésor: le budget tablait sur des recettes de 13 MMDH au titre des dons du Golfe, il en a reçu 7,2 MMDH.

Enfin, il y a eu une accélération des émissions des investissements de l’Etat: le taux d’émission était de 62%, il est passé à 70%.

De leur côté, les recettes fiscales ne sont pas très loin des prévisions, à deux points près. Mais en net, la différence est plus importante, car une partie de ces recettes est reversée aux collectivités locales et aux régions. La part de ces dernières augmente désormais d’année en année.

Le budget général prévoyait 388 milliards de DH de charges dont 183 pour le fonctionnement. Les dépenses de personnel étaient de 106 MMDH en 2016 contre 96 MMDH en 2012.

Les dépenses d’investissement programmées par l’administration publique étaient de 61 milliards de DH en 2016 contre 54 MMDH un an auparavant.

Les recettes ciblées étaient de 364 milliards de DH, elles ont été sur les postes cités ci-dessus, inférieures.

Différentes mesures ayant un objectif social, et coûteuses pour le Trésor, avaient été lancées:

-réduction de l’IR pour les tranches des bas revenus;

-950 MDH consacrés à la mise à niveau de l’infrastructure de santé publique, y compris les bio-équipements, particulièrement dans les zones rurales.

-1 milliard de DH devaient être versés dans le Fonds de cohésion sociale. Ce fonds finance le Ramed qui bénéficie à 8,7 millions de personnes (chiffre de juillet 2015) ainsi que le programme Tayssir, d'aide aux familles indigentes qui scolarisent leurs enfants (820.000 élèves bénéficiaires en 2016).

-Pour la première fois, le budget du ministère de la Santé publique a dépassé 13 milliards de DH contre 8 MMDH en 2008.

-330.000 étudiants ont bénéficié d'une bourse contre 182.000 en 2012. 250.000 étudiants ont bénéficié du nouveau programme de couverture santé.

Les deux derniers points (santé et Fonds de cohésion sociale) devaient être financés par les économies générées par la suppression de la subvention du sucre. Elections oblige, cette suppression a été déprogrammée et reportée sine die.

La vraie question d’avenir consiste à:

-mettre en adéquation les dépenses avec les recettes;

-faire évoluer le modèle économique pour aboutir à une croissance plus forte et plus inclusive, qui créerait davantage de richesses.

Pour ce qui concerne le premier point, le Maroc peut-il maintenir son effort d’investissement (61 MMDH pour l’administration, 200 MMDH chaque année pour l’ensemble du secteur public)? Le train de vie de l’Etat ne peut-il être réduit? Ceci, en poursuivant les réformes fiscales, l’élargissement de l’assiette et la lutte contre l’informel.

Sur le second point, l’avenir appartient à l’industrialisation et à l’export.

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