Il y avait M'Hamed Boucetta qui recevait ainsi que les trois contestataires déférés en conseil de discipline, Karim Ghellab, Taoufik Hejira et Yasmina Baddou. Ainsi que la plupart des signataires du fameux communiqué de défiance à l'égard de Chabat. Hormis l'hôte qui a dirigé le parti pendant plusieurs décennies, la présence de Abdelkrim Ghellab, autre leader historique à ses côtés, a donné une légitimité forte à cette réunion.

C'est M'Hamed El Khalifa qui s'est exprimé au nom des présents à la fin de la réunion: l'unité du parti, le rassemblement, la solidarité, et la nécessité d'un changement de direction du parti ont été mis en avant.

Interrogé par Médias24 (vidéo ci-dessous), l'ancien ministre, fidèle à lui-même, n'a pas pris de gants pour juger le bilan et les visées politiques de l'actuel secrétaire général.

"Nous réclamons le départ sans délai de Hamid Chabat qui a mené le parti de l'Istiqlal dans une situation qu'il n'a jamais connu en 80 années d'existence. Le SG doit comprendre qu'il n'est plus apte à diriger notre formation politique dans laquelle, il ne fait plus l'unanimité. Il doit donc présenter sa démission le plus rapidement possible pour permettre la résurrection d'un parti qu'il a contribué à fragiliser. L'idéal serait qu'il quitte ses fonctions dès à présent pour que nous puissions préparer le congrès de mars prochain qui doit élire son successeur. Il importe que la commission qui organisera ce congrès soit représentative de l'ensemble de l'Istiqlal et pas aux mains d'un seul courant. Je considère que Chabat est assez intelligent pour comprendre qu'il ne doit absolument pas se représenter pour un deuxième mandat de secrétaire général", a jugé El Khalifa.

Selon lui, la réunion des cadres et de la vieille garde du parti a montré que Chabat ne faisait plus l'unanimité car il n'est plus secrétaire général de tout l'Istiqlal mais seulement d'une infime partie du parti.

"Nous faisons tous des erreurs mais quand c'est le cas, nous nous devons de les reconnaitre et tirer les conclusions qui s'imposent. Chabat doit être honnête avec lui-même et présenter sa démission pour payer le prix de ses erreurs stratégiques qui ont conduit le parti à une situation catastrophique en seulement quatre années de mandat. Nous n'avons pas l'intention de créer un courant ou d'effectuer une scission au sein de l'Istiqlal car nous considérons que notre parti est indivisible" a conclu le porte-parole des contestataires.

Une affirmation confirmée par l'ancienne ministre de la santé, Yasmina Baddou, qui a nous déclarée que cette réunion était une réponse aux dérives d'un secrétaire général qui avait jeté la division dans les rangs du parti.

"Il est hors de question de provoquer une scission au sein de l'Istiqlal mais simplement de remédier à une situation grave et sans précédents. Nous sommes dans une démarche de réconciliation pour préserver les intérêts du Maroc avant ceux du parti. Nous disons donc stop à ceux qui font passer leurs intérêts personnels", a précisé Baddou.

Afin d'y arriver, M'Hamed Boucetta conduira plusieurs actions destinées à resserrer les rangs et à promouvoir l'unité du parti, a expliqué M. El Khalifa sans plus de précision. Des contacts seront menés dans toutes les régions du Maroc auprès des militants.

Le plus important est que ce nouveau courant s'organise et a décidé de préparer le congrès.