Le Roi Mohammed VI entame probablement dimanche prochain une visite officielle en Zambie. Que cette visite se confirme ou non, le Roi est en tournée africaine depuis le 18 octobre, hormis une courte parenthèse sénégalaise (discours de Dakar) et la COP22 à Marrakech. Même la COP22 qu’il a accueillie au Maroc a accordé une très large place à l’Afrique et a vu la naissance de l’African Action Summit, sous la houlette du Chef de l’Etat.

L‘itinéraire du Roi cible les Afriques anglophone, australe et orientale. Les pays visités ont été le Rwanda, la Tanzanie, Madagascar, l’Ethiopie, le Nigéria et maintenant la Zambie.

Les succès diplomatiques engrangés ressemblent à une avancée inexorable et, en quelque sorte, on peut comprendre le désarroi, la nervosité de notre voisin déstabilisé par cette réussite.

L’approfondissement des relations entre le Maroc et les pays d’Afrique sub saharienne est tel qu’il fait apparaître l’adhésion du Maroc à l’Union Africaine (UA) comme naturelle; et les manœuvres adverses comme dérisoires.

Conjoncture oblige, en toile de fond de cette tournée, il y a l’adhésion du Maroc à l’UA et la cause nationale.

La demande d’adhésion du Maroc à l’UA a été préparée soigneusement et discrètement pendant deux à trois années, avant d’être annoncée au sommet de Kigali en juillet dernier.

Les choses n’ont été faites ni dans la précipitation ni sous une impulsion du moment ou de la conjoncture.

L’adhésion est un processus juridique simple et limpide. Il est régi par l’article 29 de l’acte constitutif de l’UA:

Article 29

1. Tout Etat africain peut, à tout moment après l’entrée en vigueur du présent acte, notifier au président de la commission son intention d’adhérer au présent Acte et d’être admis comme membre de  l’Union.

2. Le président de la commission, dès réception d’une telle notification, en communique copies à tous les Etats membres. L’admission est décidée à la majorité simple des Etats membres. La décision de  chaque Etat membre est transmise au Président de la Commission  qui communique la décision admission à l’Etat intéressé, après réception du nombre de voix requis.

Depuis le sommet de Kigali, la présidente de la commission africaine Mme Dlamini-Zuma essaie, en coordination avec les ennemis du Maroc, de contrecarrer cette adhésion qui coule de source.

Contrairement à ce que prévoit l’article 29, elle n’a pas communiqué la demande marocaine “dès“ sa réception.

Elle a ensuite posé des exigences non prévues par l’Acte constitutif. Sa stratégie consiste à donner un caractère politique à une action juridique.

Selon des sources sûres contactées par Médias24, elle a exigé que les réponses des Etats membres à la demande marocaine soient signées par les Chefs de l’Etat, “ce qui est contraire aux pratiques et constitue une insulte aux Etats africains en question“. Elle a également tenté de poser la question sur un plan politique pour pousser le Maroc à s’exprimer sur ses intentions ultérieures après l'adhésion. Elle essaie de sortir de la procédure pour amener le débat sur un plan politique. Il va sans dire que le Maroc n’accepte pas d’aller sur ce terrain.

Selon nos sources, le nombre d’Etats qui soutiennent l’adhésion du Maroc dépasse très largement la majorité simple.

La Zambie dans laquelle des sources non-officielles annoncent une visite le Roi dans les prochains jours a retiré sa reconnaissance de la “rasd“ et l’a annoncé à Rabat le 9 juillet dernier.

Selon une source de haut niveau, le Maroc réussit en Afrique sub saharienne pour deux raisons: d’une part, il a commencé par l’économique et n’a pas construit d’emblée sur le politique; d’autre part, la personnalité du Roi qui à chaque visite, a très vite changé les fausses perceptions dans les pays précédemment hostiles et su nouer des relations humaines et convaincre ses interlocuteurs de la sincérité du Maroc.

Le prochain sommet de l'UA, le 28e du nom, aura lieu les 30 et 31 janvier 2017 à Addis Abeba. Le Maroc ne va pas y siéger puisque son adhésion sera prononcée seulement à cette date, par le sommet lui-même. Il siègera donc dans le sommet suivant, après épuisement de toutes les procédures.