Le ministère de la Solidarité, de la femme et de la famille a lancé, le 25 novembre, la campagne nationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Cette campagne, la 14e au Maroc, se poursuivra jusqu'au 15 décembre et sera consacrée aux violences dans l'espace public.

Élaboré par le ministère, un spot dédié à la question a été mis en ligne la même journée et sera diffusé dans les différentes chaînes publiques.

La vidéo, brève mais parlante, met en scène des cas de harcèlement dans le bus ou dans la rue, un aperçu du quotidien de beaucoup de femmes.

Jugez-en:

 Au Maroc, les cas recensés de violences physiques faites aux femmes se chiffrent à 14.408, dont 53,7% dans les espaces publics. C'est ce que révèlent les résultats de l'enquête 2015 de l'Observatoire national de la violence à l'égard de la femme.

" Les lieux publics sont les endroits où la violence physique à l'égard des femmes et la plus manifeste. Près de 53,7% des cas de violence en 2014 ont été enregistrés dans les lieux publics et 39,0% dans le foyer familial. Ensemble, ces deux endroits monopolisent plus de 92% des agressions en 2014 et il en est de même pour l'année 2013 et dans les mêmes proportions", indique l'observatoire, qui s'appuie sur les données de la Direction générale de la sureté nationale.

De même, selon l'Observatoire, les lieux publics sont les endroits où la violence sexuelle à l'égard des femmes est la plus perceptible. " Près de 66,4% des cas de violence en 2014 ont été enregistrés dans les lieux publics, contre 62% en 2013. Alors que le pourcentage de ces agressions commis dans le domicile conjugal est de 11,5% EN 2014, contre 10,9% en 2013".

Le harcèlement dans les rues sera passible de prison

Le projet de loi n° 103-13 relatif aux violences faites aux femmes est actuellement sur les bureaux de la Chambre des conseillers, dans le cadre d'une deuxième lecture après son adoption le 20 juillet par les députés.

Le texte rend coupable de harcèlement quiconque impose à une personne, dans les lieux publics ou autres, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle, créant à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante. 

A la clé, des sanctions allant d'un mois à une année de prison et de 2.000 à 10.000 DH d'amende.

Saluons le spot ci-dessus, il nomme les choses par leur nom et retourne contre les harceleurs une partie de leurs arguments. Les aspects qu'il montre ne sont qu'une petite facette du difficile quotidien des femmes. Il faut aller plus loin, montrer par exemple la drague en voiture ou le harcèlement sur les lieux du travail... 

En juillet 2015, la vidéo d'une jeune femme accompagnée de son enfant harcelée sur la corniche de Tanger avait suscité l'indignation générale: