Le Sommet africain de Marrakech crée l'événement

COMMENTAIRE. Le 1er Sommet africain de lutte contre les dérèglements climatiques a clôturé ses travaux par l’adoption d’une déclaration commune des 50 pays présents. En l’initiant à deux jours de la fin de la COP22 dont il a été l’hôte, le Maroc a réussi à créer un événement continental qui lui octroie un leadership africain en marge d’un événement planétaire.

Le Sommet africain de Marrakech crée l'événement

Le 16 novembre 2016 à 18h50

Modifié 16 novembre 2016 à 18h50

COMMENTAIRE. Le 1er Sommet africain de lutte contre les dérèglements climatiques a clôturé ses travaux par l’adoption d’une déclaration commune des 50 pays présents. En l’initiant à deux jours de la fin de la COP22 dont il a été l’hôte, le Maroc a réussi à créer un événement continental qui lui octroie un leadership africain en marge d’un événement planétaire.

Ce fut une journée mémorable. Le Maroc a fait coup double, la COP22 et l’inattendu Sommet africain à Marrakech.

Ce second sommet a été une démonstration diplomatique de la nouvelle force de mobilisation du Maroc sur le continent.

Les choses ont été préparées dans une grande discrétion qui frise le secret. Seule l’AFP, citant une source diplomatique marocaine, avait annoncé à l’avance la tenue d’un sommet africain avec la participation d’une “trentaine de dirigeants“.

En fait, la réalité a dépassé ces prévisions.

On s’attendait à une rencontre informelle, de coordination au sujet des positions à prendre dans le cadre de la COP22. Ce fut mieux et plus ambitieux.

La participation d’abord: 50 États sur les 54 que compte officiellement l’UA. Même l’Algérien Ramtane Lamamra était là, ainsi que le président du Nigéria, Muhammadu Buhari, reçu la veille par le Roi Mohammed VI.

En ce jour de grâce du 16 novembre 2016, on a senti le Maroc en position forte, comme jamais auparavant. Sauf peut-être dans le registre panarabe dans les années 80. Mais là, c’est l’Afrique et c’est la planète et 190 pays représentés. Jamais vu auparavant. Jamais à cette échelle. Jamais on n'a senti le Maroc si sûr de lui.

Ce fut un sommet en bonne et due forme, avec logo, concept, ordre du jour et déclaration finale. Deux hommes puissants par ce qu’ils représentent, le président François Hollande, très bon et volontaire dans ce combat pour la planète; et Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, sont invités à s’adresser aux 50 pays africains réunis au Palais des congrès de Marrakech.

Le Roi Mohammed VI a saisi l’opportunité pour prendre le lead dans la défense des intérêts africains dans le domaine du climat.

La rencontre est institutionnalisée, il s’agit du 1er Sommet africain de l’action, ou Africa Action Summit. En d’autres termes, il y aura d’autres sommets similaires.

Peu de pays en Afrique auraient pu accueillir la même semaine deux sommets de cette ampleur.

En arrière-plan, l'UA et le Sahara

Tout a été dit au sujet de l’implication marocaine en Afrique depuis le début des années 2000. Au sujet des liens créés, économiques, politiques et humains. On sait aussi le tropisme africain du Roi, qu'il a rappelé dans le discours de Dakar (“Je connais l’Afrique mieux que quiconque“). On sait aussi que le concept de fond de ce sommet est de fédérer les énergies et de coordonner, mobiliser, pour un intérêt commun. La tenue de ce sommet paraît donc naturelle.

Par contre, ce qui est sous-jacent et qu’aucun Marocain ne perd de vue, c’est l’UA et le dossier du Sahara. Aujourd’hui, le Maroc est un peu plus africain qu’hier et il paraîtrait inconcevable de s’opposer à son adhésion à l’UA. L’adhésion sera une formalité. Après, le Maroc demandera l’expulsion de la “rasd“, ce qui pourrait nécessiter entre 6 mois et deux ans, car il faudra une majorité des deux tiers. Entretemps, comme nous l’avons déjà expliqué à plusieurs reprises dans nos articles, le Maroc n’aura d’autre choix que de siéger. Mais il sera dans une position forte.

Jeudi soir ou vendredi, le Roi Mohammed VI reprendra probablement sa tournée africaine, par l’Éthiopie, où des projets importants seront lancés, dont une usine en JV lancée par OCP et dont l’investissement sera de 2,5 milliards de dollars. Ensuite, Madagascar est citée. Addis Abeba sera une étape importante dans le cadre de la préparation du sommet de l’UA de janvier 2017, qui doit consacrer l’adhésion du Maroc.

A l'égard des deux invités prestigieux de ce sommet africain, la France et les Nations unies, la démonstration est indéniable. 

Contactée par Médias24, une source française, requérant l’anonymat, a déclaré que la présence de nombreux chefs d’Etat africains a préparé de manière "brillante" le retour du Maroc au sein de l’Union africaine.

Notre interlocuteur poursuit que cette initiative est soutenue par la France, car elle propose des pistes concrètes pour régler les problèmes climatiques en Afrique. Cette initiative, ajoute notre source, préfigure en même temps un retour du Royaume par la grande porte à l’UA.

La marche marocaine en Afrique paraît irrésistible. Tranquillement irrésistible.

 

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

A lire aussi


Communication financière

Maroc Leasing: ASSEMBLEE GENERALE MIXTE DU 10 MAI 2024

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.