CESE: les 6 points de vigilance relevés en 2015 restent d'actualité

En se basant sur les principales évolutions observées en 2015, au niveau de la conjoncture économique et des situations sociale et environnementale, le CESE appelle les pouvoirs publics, dans son rapport annuel de 2015, à prêter une attention particulière à ce qu’il appelle des "points de vigilance". Dans e rapport qui vient d'être publié, on se rend compte que les points de vigilance sont toujours de mise.

CESE: les 6 points de vigilance relevés en 2015 restent d'actualité

Le 26 octobre 2016 à 18h14

Modifié 11 avril 2021 à 2h38

En se basant sur les principales évolutions observées en 2015, au niveau de la conjoncture économique et des situations sociale et environnementale, le CESE appelle les pouvoirs publics, dans son rapport annuel de 2015, à prêter une attention particulière à ce qu’il appelle des "points de vigilance". Dans e rapport qui vient d'être publié, on se rend compte que les points de vigilance sont toujours de mise.

Tout d’abord, le Conseil attire l’attention sur la dynamique de croissance au Maroc, qui demeure fortement dépendante de l’agriculture. Il note ainsi la poursuite de la tendance baissière des activités non agricoles, et le ralentissement de l’investissement privé traduit par une évolution peu favorable des crédits, plus particulièrement les crédits à l’équipement.

«Les activités non agricoles poursuivent leur tendance baissière depuis cinq ans, et ce en dépit d’un taux d’investissement global qui s’élève à 30% du PIB», souligne le CESE.

Le Conseil estime qu’il est à présent impératif de repenser les structures économiques et le contenu de la croissance au Maroc, en faveur d’un nouveau modèle favorable à l’investissement productif par le secteur privé, plus particulièrement dans l'industrie et les services.

«Il s’agit de créer les conditions nécessaires pour une relance effective et durable de la dynamique de croissance, et ce en améliorant l’environnement des affaires et de l’investissement».

Le CESE évoque un meilleur accès aux facteurs de production plus particulièrement pour les PME, l’accès au financement, ainsi que la revue de «politiques publiques créant un biais en faveur des activités de spéculation immobilière, d’activités agricoles spéculatives et de l’importation de marchandises de consommation courante, au détriment des activités de production de biens de substitution aux importations, de biens compétitifs à l’exportation et de services modernes destinés aussi bien au marché intérieur qu’à l’exportation».

En conséquence, le CESE estime que la dynamique de croissance économique au Maroc n’est pas favorable à la création d’emplois, tant au niveau de son rythme qu’à celui de son contenu sectoriel ou encore de sa structure. C’est ainsi qu’il attire l’attention sur un second point de vigilance, à savoir la persistance du chômage massif en milieu urbain, plus particulièrement chez les jeunes et les diplômés de l’enseignement supérieur.

«L’accélération du rythme de croissance, à elle seule, ne saurait être suffisante pour améliorer la situation durablement et inciter à la création d’emplois de qualité en volumes suffisants. D’autant plus que l’économie nationale s’oriente vers la réalisation de gains de productivité induits par une amélioration de l’organisation du travail et des procédés technologiques», souligne le CESE. Il appelle également à améliorer la qualification de la main d’œuvre et le développement du capital humain, en repensant les processus d’apprentissage.

Par ailleurs, le CESE estime que l’économie marocaine ne bénéficie pas d’un niveau suffisant d’intégration des énergies renouvelables, de l’économie verte et de l’économie bleue. Il estime que la stratégie énergétique nationale, tout en amorçant une transition vers une économie verte/bleue, ne doit pas perdre de vue la création de richesses et d’emplois.

«Il importe de construire la stratégie nationale du secteur énergétique en tenant compte des exigences d’une transformation structurelle de l’économie nationale et territoriale, pour intégrer les filières des énergies renouvelables et l’ensemble de l’économie verte dans le système économique national, avec des exigences d’obtenir des retombées positives sur les populations en termes d’amélioration de leurs conditions de vie et de création de nouvelles opportunités pour tous».

Le CESE estime, d’un autre côté, que l’approche d’anticipation, d’alerte et de gestion des risques liés au changement climatique affiche des lacunes: «Les phénomènes de sécheresse ont un caractère structurel, et le rythme des phénomènes extrêmes ne cesse d’augmenter mettant à risque différents aspects des modes de vide des populations», souligne-t-il.

Dans ce sens, le Conseil estime qu’une attention particulière doit être portée par les pouvoirs publics à la nécessité d’intégration des problématiques d’adaptation au changement climatique dans les politiques publiques et, en priorité, la mise en place des mécanismes et outils de gestion des risques naturels et des phénomènes extrêmes.

D’une autre part, le CESE note une détérioration de la situation économique et politico-institutionnelle des femmes, se traduisant par un recul du Maroc dans les classements internationaux relatifs à la question du genre et du développement humain. «Le taux d’activité des femmes, déjà faible, a continué de baisser, et leur autonomie est limitée», souligne-t-il.

Le CESE appelle ainsi les pouvoirs publics à prendre des mesures relatives à l’activité des femmes, à leur accès aux postes de responsabilité, à la sécurité de leur mobilité urbaine et interurbaine et à leur accès à la propriété, entre autres.

Enfin, le CESE note une montée des tensions et des conflits sociaux en 2015, et souligne que les pouvoirs publics devraient porter une attention particulière à la nécessité de réduire la conflictualité dans le monde du travail et de veiller à la résolution des causes des tensions sociales.

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