Une manifestation contre Abdelilah Benkirane a eu lieu à Casablanca à la mi-journée, ce dimanche.

Assez désorganisée, elle réunissait quelques milliers de personnes une heure avant de prendre le départ (photos aériennes). Vers midi trente, ils étaient très nombreux, probablement 45.000 selon les sources sécuritaires présentes sur place.

Ces derniers viennent de différents quartiers de Casablanca et de sa périphérie, jusqu’à Berrechid selon nos constatations. Certains venaient par groupes de 2 ou 3, à pied, d’autres en transport manifestement organisé. L’ensemble correspond à des couches précaires ou moyennes de la société. Nous avons noté la présence de jeunes, de nombreuses femmes ainsi que de quelques chefs de petites entreprises et des commerçants. Des syndicalistes étaient également présents, par exemple de l'UMT.

La première photo du haut montre le groupe compact qui a défilé en tête et qui devait comprendre entre 20.000 et 30.000 personnes. D'autres groupes suivaient, d'une manière sporadique, par petits paquets (comme sur les photos aériennes).

Les slogans étaient contre Benkirane et non contre le gouvernement ou le PJD (“le peuple veut la chute de Benkirane, Benkirane dégage“) ou contre “l’islamisation de la politique et la politisation de l’islam“.

Les questions posées à différents participants donnent lieu aux réponses suivantes: “c’est l’élu de mon quartier qui m’a appelé-e à venir; il est de tel parti (des partis d’opposition sont cités); je fais partie de telle association (association locale ou de quartier effectivement présentes en nombre) et nous avons décidé de participer; oui, on nous a fourni le transport“. A la discussion, le propos est ouvertement et foncièrement anti-Benkirane. Toutes les personnes interrogées citent les élus locaux ou les associations comme les organisateurs de cette manif.

En fin de journée, le ministre de l'Intérieur Mohamed Hassad a contacté quatre journaux pour leur faire part de la position de l'Intérieur: selon lui, la manif a été organisée sur les réseaux sociaux, elle n'était pas bien organisée, le ministère de l'Intérieur n'est intervenu que pour éviter d'éventuels troubles, la partie organisatrice n'est pas connue, et ce n'est pas l'Intérieur car celui-ci n'est pas concerné; l'Intérieur ajoute-t-il, a bien organisé la manifestation anti Ban Ki Moon mais là, l'organisation était parfaite, rien à voir avec ce dimanche à Casa.