Mezouar: “Mêler politique et prédication est un danger pour la société et la démocratie”

Vendredi 9 septembre, le patron du RNI était l'invité de l'émission "Kafas Al Ittiham" sur les ondes Med Radio. Face au journaliste Ridouane Erramdani, Salaheddine Mezouar s'est livré au jeu du juge et de l'accusé. Verbatim.  

Mezouar: “Mêler politique et prédication est un danger pour la société et la démocratie”

Le 14 septembre 2016 à 15h40

Modifié 11 avril 2021 à 2h38

Vendredi 9 septembre, le patron du RNI était l'invité de l'émission "Kafas Al Ittiham" sur les ondes Med Radio. Face au journaliste Ridouane Erramdani, Salaheddine Mezouar s'est livré au jeu du juge et de l'accusé. Verbatim.  

Revenant sur l'information selon laquelle il détiendrait la nationalité française, Salaheddine Mezouar a réaffirmé n'avoir que celle du Maroc.

"Quand j'étais international de basketball, un club français m'avait effectivement proposé la nationalité française, puisqu'il n'avait pas la possibilité de recruter plus de deux joueurs étrangers. Et j'ai de toute évidence refusé. Il n'était pas question pour moi d'avoir une autre nationalité en raison de mes activités sportives", a-t-il ajouté.

"Je suis issu d'une famille moyenne, avec une fratrie de 11 enfants. Mon père était fonctionnaire au ministère de l'Agriculture, tandis que ma mère était femme au foyer. Nous avons vécu modestement, comme tous les Marocains."

"Des accusations gratuites"

Affaire des primes à l'époque où il était ministre des Finances. Diffusion d'une vidéo le montrant en boîte de nuit au Qatar. "Coup de piston" au profit de sa fille à l'étranger et sa femme accusée par certains médias d’être "fonctionnaire fantôme au salaire exorbitant". Salaheddine Mezouar qualifie ces accusations de gratuites et non fondées.

"J'ai un frère qui a deux enfants à charge et qui est actuellement au chômage", a-t-il lancé.

Et le "Tbezniss" (littéralement: business, mot en darija faisant écho à l'enrichissement illégal de certains politiciens ou à l'affairisme)? "Je viens du monde du business et de l'entreprise. Pourquoi le quitter donc si je n'étais là que pour m'enrichir?" a-t-il répliqué.

"Je ne peux pas appeler les jeunes à se lancer dans l'initiative privée et en même temps intervenir au profit de mon fils. Il vient de rentrer au pays et ne s'orientera pas vers l'emploi public", a-t-il ajouté.

Et de poursuivre: "Si ces accusations étaient justifiées ou faisaient partie de la sphère de l'opinion, je n'irais pas en poursuivre les auteurs en justice".

Du marxisme au libéralisme

Avant de se relancer en politique sous les couleurs du RNI en 2002, le ministre des Affaires étrangères au gouvernement sortant a révélé qu'il était militant de l’extrême gauche.

"J'étais membre du Mouvement du 23 mars et responsable de la section de l'UNEM à Grenoble, au nom de la mouvance marxiste-léniniste. A mesure que tu avances dans l'expérience politique et que tu t'acclimates avec la réalité du pays, cette voie (marxisme, ndlr) s'avère être éloignée de ce qu'est le Maroc et de ce que veulent les Marocains", a-t-il déclaré.

"J'ai été élu en 2002 à la tete de l'AMITH, ce qui m'a permis d’accéder au bureau de la CGEM, en apportant une nouvelle approche. C'est à partir de ce moment là que j'ai commencé de me faire un nom sur le plan associatif, politique et médiatique, en finissant par intégrer le RNI", a-t-il fait savoir.

"Si nous les avions intégrés, le PAM n'aurait jamais existé"

Interpellé sur son différend avec son prédécesseur à la tête du RNI, Mustapha Mansouri, Salaheddine Mezouar a précisé qu'à l'époque, il s'agissait d'une "divergence dans l'interprétation du contexte politique".

"L'une des spécificités du RNI est son ouverture sur toutes les sensibilités politiques. En 2007, un courant parlementaire avait manifesté son intérêt pour intégrer le parti. C'est la pomme de discorde qui était à l'origine de la confrontation avec Mustapha Mansouri".

"Au sein du RNI, il y a toujours des débats, des désaccords et des frondeurs. Croyez-vous que nous sommes un parti sans vie interne?" a répliqué Mezouar aux pourfendeurs du RNI, pour qui ce dernier est un "parti administratif", dont les décisions ne seraient pas prises en interne.

A propos du G8, alliance regroupant 8 partis (RNI, PAM, MP, UC, PT, PS, PRV et PGV) lors des législatives du 25 novembre 2011, le patron du RNI a rappelé que "ce projet se voulait un pôle contre ceux qui mêlent politique et religion".

Principale leçon à tirer de cet échec? "L’électeur marocain ne croit pas (encore) aux alliances". "C'était une grande expérience, pleine d'enseignements", a-t-il précisé, en ajoutant qu'il n'exprime aucun regret par rapport à cette expérience.

Évoquant les alliances contre-nature durant les communales et les régionales du 4 septembre, Salaheddine Mezouar a affirmé qu'à la base, sa formation avait proposé ouvertement de favoriser le consensus plutôt que la confrontation, "en prenant en considération les compétences et les expériences des présidents de région, plutôt que leur appartenance politique", dans le but de réussir "l'expérience de la régionalisation".

"Je n'ai pas encore tranché sur ma participation aux législatives"

Quid de l'annulation de la séance de présentation du bilan du gouvernement? "M. Khalfi nous a préparé une projet de bilan avec des éléments de langage du PJD comme "Attahakoum", "Attachwich" et j'ai fait part de mon désaccord avec cette démarche à M. Benkirane - qui a fini par me donner raison, après avoir entendu mes explications - en présence de mes collègues Benabadellah et Laenser", a-t-il ajouté.

A l'opposé des bruits de couloir, Mezouar n'exclut pas sa participation aux élections législatives, malgré ses responsabilités comme président de la COP22.

"Évoquer Attahakoum, c'est berner les Marocains. Au contraire, moi en tant que ministre des Affaires étrangères, j'ai toujours été soutenu. C'est honteux de citer à chaque fois cette chimère", a-t-il accusé.

Et de conclure: "on ne peut pas d'une part avoir la responsabilité de gérer et gouverner et d'autre part tenir un discours d'opposition"

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