Mohamed Saoud (Istiqlal), les investitures, les salafistes et Chabat
ENTRETIEN. Elu communal de Larache, premier vice-président istiqlalien du Conseil régional Tanger-Tétouan- Al Hoceima et membre du bureau politique de l'Istiqlal, Mohamed Saoud ne sera pas candidat du parti aux législatives du 7 octobre. Une commission doit examiner sa suspension du parti.
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Mohamed Saoud (Istiqlal), les investitures, les salafistes et Chabat
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Jamal Amiar
Le 1 septembre 2016 à 7h44
Modifié 1 septembre 2016 à 7h44ENTRETIEN. Elu communal de Larache, premier vice-président istiqlalien du Conseil régional Tanger-Tétouan- Al Hoceima et membre du bureau politique de l'Istiqlal, Mohamed Saoud ne sera pas candidat du parti aux législatives du 7 octobre. Une commission doit examiner sa suspension du parti.
Dans cet entretien, il pointe du doigt les dysfonctionnements de la formation de Hamid Chabat. Jeune élu istiqlalien (43 ans), Saoud conteste les procédures d’investiture des candidats du parti, le rapprochement du parti avec les salafistes et souhaite la révision des méthodes de travail de l’Istiqlal.
Médias 24: Vous êtes membre du Conseil national (CN) du parti et élu de Larache et de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Vous n’avez pourtant aucune visibilité sur la procédure d’investiture des candidats de l’Istiqlal pour les élections législatives du 7 octobre…
Mohamed Saoud: J’ai été moi-même candidat à la candidature pour me présenter à une élection partielle de la Chambre des conseillers, à l’automne dernier.
Sans consultation et sans échange avec les instances du parti, celui-ci n’a pas retenu ma candidature. Lorsque j’ai posé la question au secrétaire général Hamid Chabat, il m’a répondu: «J’avais donné ma parole et tu étais à l’étranger lorsque la décision a été prise».
Je n’ai pas été convaincu par la réponse , car c’est une question de procédure qui n’a pas été respectée. Il est important pour le parti de respecter la procédure et la démocratie interne.
Pour les législatives à Larache, les instances du parti ont préféré donner la priorité au député sortant du parti, Abdellah Bakkali. C’est une coutume au parti, je l’accepte et je suis discipliné.
-A en croire des organes de presse, vous avez déclaré que «Chabat vend et achète les investitures». Vous avez déjà démenti ces propos…
-Je vais au-delà du démenti, car aucun homme politique ne peut dire cela d’un autre homme politique. C’est de la diffamation, cela ne se fait pas, c’est injuste.
Par contre, le fait qu’il n’y ait pas de transparence pour certaines investitures, c’est ce que certains de nos adversaires répètent et c’est ce qu’ils aimeraient entendre.
C’est pour cela que j’ai dit qu’il faut se réunir et en débattre, pour affronter nos adversaires et ne pas leur laisser dire que l’Istiqlal fait commerce des investitures. Il y a des gens qui utilisent ces arguments pour créer la division au sein du parti de l’Istiqlal, au sein du bureau politique et surtout entre Hamid Chabat et moi.
-Vous êtes opposé à toute tentative de rapprochement du parti avec les salafistes…
-Bien sûr, je conteste le fait de rapprocher le parti de certains salafistes. Je dis bien «certains» car Allal El Fassi était un salafiste, un salafiste quiétiste, qui prônait l’islam tolérant basé sur le rite malékite.
Nous encadrons ce genre de salafistes, qui font partie du parti de l’Istiqlal. Par contre, à propos de ceux qui ont une tendance salafiste-wahhabite, je dis que moi en tout cas j’ai des inquiétudes par rapport à ces gens, qui ont un agenda électoral propre à eux-mêmes. Cet agenda électoral est différent de l’agenda électoral de l’Istiqlal et même du Maroc. Donc, on doit faire attention.
Le Conseil national du parti doit prendre une décision et personne ne doit jouer avec l’avenir du parti. C’est au Conseil national de se réunir et de prendre ce genre de décisions, pour savoir avec qui on doit ou on ne doit pas entrer en coalition. L’ensemble des militants se posent ce genre de questions, car nous aussi, nous l’avons appris par la presse. Nous sommes un millier de membres dans le Conseil national.
-Où en est cette contestation?
- Le Conseil national doit décider de la marche à suivre.