5 ans de prison et déchéance de tutelle pour le père-bourreau de Laayoune

Le procès du père tortionnaire de Laayoune s'est tenu ce lundi 11 juillet. Il a écopé, en première instance, d'une peine de 5 ans de prison ferme. Les enfants, pris en charge par une association locale, sont placés sous la tutelle de leur grand-mère maternelle.

5 ans de prison et déchéance de tutelle pour le père-bourreau de Laayoune

Le 11 juillet 2016 à 20h28

Modifié 11 juillet 2016 à 20h28

Le procès du père tortionnaire de Laayoune s'est tenu ce lundi 11 juillet. Il a écopé, en première instance, d'une peine de 5 ans de prison ferme. Les enfants, pris en charge par une association locale, sont placés sous la tutelle de leur grand-mère maternelle.

Filmés dans une scène de torture orchestrée par leur père, les deux enfants sont actuellement pris en charge par une association locale d'El Marsa dans la ville de Laâyoune.

Il s'agit de l'association Entraide et solidarité pour la femme, l'enfant et la famille.

Sa présidente nous apprend que les deux enfants, traumatisés à la suite des traitements cruels que leur a fait subir leur père biologique, bénéficient en ce moment d'un accompagnement adéquat.

Au même moment, l'audience du père tortionnaire s'est tenue ce lundi 11 juillet au tribunal de première instance de Laayoune.

Il a comparu pour menaces de mort, coups et blessures avec préméditation sur mineurs de moins de 15 ans. Un procès au terme duquel "le père a écopé d'une peine de cinq ans de prison ferme", nous a déclaré Najat Anouar, présidente de l'association Touche pas à mon enfant, qui a mandaté un avocat pour la défense des enfants.

Une autre décision, et non des moindres, a déchu le père de sa puissance parentale sur les enfants, et l'a transférée à leur grand-mère maternelle. "Ce jugement est une première dans l'histoire de la justice marocaine!" se félicite Najat Anwar. 

La décision de mettre fin à la tutelle du père sur ses enfants a été rendue en vertu de les articles 26 et 40 Code pénal, qui prévoient, dans certains cas, la dégradation civique du mis en cause et de l'article 88 du même code, qui dispose la déchéance de la puissance paternelle: "Lorsqu'une juridiction de jugement prononce contre un ascendant, une condamnation pour crime ou pour délit légalement punissable d'emprisonnement commis sur la personne d'un de ses enfants mineurs et qu'elle constate et déclare par disposition expresse de sa décision que le comportement habituel du condamné met ses enfants mineurs en danger physique ou moral, elle doit prononcer la déchéance de la puissance paternelle."

Le père, originaire de la ville de Berrechid, a déménagé à Laâyoune où il a décidé de s'installer avec sa femme (originaire de Casablanca) et leurs deux enfants, indique une personne proche de la famille, contactée par Médias 24.

Quelque temps plus tard, poussée par le mari, la mère a été contrainte de quitter ses enfants pour travailler durant deux ans en Arabie Saoudite.

La même source nous raconte que rien n'importait plus, pour le père, que l'argent que sa femme lui envoyait régulièrement. "Il allait parfois jusqu'à demander à sa femme d'agir en dehors de la loi et de la morale, pourvu qu'elle lui envoie sa rentre régulière", accuse notre source.

Les violences que le père biologique a fait subir aux deux enfants étaient une tentative de chantage et d'intimidation visant à contraindre la mère à lui envoyer encore plus d'argent.

Abstraction faite de la peine de prison prononcée à l'encontre du père, que certains estimeront légère, la décision de déchoir le père de son autorité paternelle est en soi une victoire. En effet, nombre de Marocains estiment, culturellement ou par tradition, que les enfants sont un patrimoine ou une propriété de leurs parents.

Le jugement rendu aujourd'hui dévoile la forte nuance entre les mots "parent" et "géniteur".

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