Importations des déchets d’Italie. Les cimentiers s’expliquent

L’affaire des déchets importés d’Italie continue d’enfler. Afin de dissiper la colère des citoyens, fortement ressentie notamment à travers les réseaux  sociaux, l'Association professionnelle des cimentiers a publié, lundi 4 juillet, un communiqué vantant les mérites des déchets RDF.  

Importations des déchets d’Italie. Les cimentiers s’expliquent

Le 4 juillet 2016 à 17h31

Modifié 4 juillet 2016 à 17h31

L’affaire des déchets importés d’Italie continue d’enfler. Afin de dissiper la colère des citoyens, fortement ressentie notamment à travers les réseaux  sociaux, l'Association professionnelle des cimentiers a publié, lundi 4 juillet, un communiqué vantant les mérites des déchets RDF.  

Lundi 4 juillet, les cimentiers ont décidé de faire front commun pour défendre le dossier de Lafarge Maroc, importateur de la cargaison de déchets RDF (NDLR: refuse derived fuel en anglais, combustible dérivé des déchets en français) en provenance d'Italie. L'Association des cimentiers du Maroc (APC) a préféré taire le nom de Lafarge, en cautionnant de manière générale le recours à ce type de déchets issus du tri et du traitement de papiers, cartons, textiles, bois et plastique.

"Le four de cimenterie présente des avantages reconnus à l'échelle internationale pour la valorisation des déchets. La température élevée (1.450 degrés C), le temps de séjour des gaz assurent une destruction totale des molécules polluantes, sans impact sur les émissions et sans résidus ultimes", lit-on dans un communiqué publié par l'APC.

Selon nos sources, dans le cas de Lafarge, il s'agit d'une cargaison d'essai, le temps que le site de production de déchets RDF, situé à proximité de la décharge Oum Azza à Rabat devienne opérationnel. Les déchets traités seront par la suite incinérés dans le four de Bouskoura, afin de produire l’énergie pour la cimenterie construite à proximité. Et c'est au sein de cette même usine qu'il sera procédé à l'incinération des déchets italiens, si les analyses des prélèvements s'avèrent concluantes.

Qui effectue les tests?

"Nous avons déjà reçu une première analyse d'Italie, ayant permis d’autoriser l’opération d'importation. Une fois la cargaison au Maroc, nous avons effectué des prélèvements et les avons envoyés par la suite dans un laboratoire français agréé. Nous recevrons les résultats dans une vingtaine de jours et  les comparerons avec les analyses de la notification d'origine.  Il s’en suivra le test d’incinération dans les usines du cimentier, en présence du Laboratoire national de l’environnement et de LPEE. Pour le moment, la cargaison n’est pas encore incinérée, en attendant l’autorisation du ministère", précise à Médias24 Fouad Ziyadi, directeur de la surveillance et de l'évaluation environnementale, relevant du ministère de l'Environnement.

Pourquoi importer des déchets d’Italie?

"Il ne s’agit pas de déchets, mais de produits dérivés issus de la valorisation des déchets dans des usines spécialisées. Le sous-produit est composé essentiellement de bois, de plastique, de papier, de déchets organiques triés et  séchés … Il s’agit d’un combustible avec un bon pouvoir calorifique, qui se substitue parfaitement aux combustibles fossiles comme le charbon ou le pétrole", lance tout de go Mohamed Chaïbi, président de l’APC, dans une déclaration à Médias24.

"Ceux qui disent que l'Italie nous a envoyé une cargaison nocive doivent savoir que ce pays utilise les produits RDF. Seulement, la production italienne est supérieure aux besoins des cimentiers italiens, d'où le recours à l'export", ajoute-t-il.

Mais pourquoi seuls les cimentiers peuvent-ils utiliser ces produits, moitié moins chers que l’énergie fossile, comme énergie alternative? "Les cimentiers sont les mieux placés pour les brûler, parce qu’ils fonctionnent à des températures élevées, avoisinant les 1.500 degrés. Les fours doivent être de très haute température pour que la combustion soit complète", répond M. Chaïbi.  

Le four doit fonctionner d’abord avec le fuel et le coke de pétrole. Il faut qu’il soit porté à très haute température, au moment où sont ajoutés ces produits pour qu’ils brûlent totalement et ne soient pas nocifs. 

Une filière RDF en perspective

Le défi de la profession réside dans la mise en place de plateformes de fabrication de combustibles alternatifs RDF, à partir de déchets ménagers locaux. C'est ainsi que plusieurs projets sont en cours à Rabat, Marrakech et Béni-Mellal, selon le communiqué de l'APC.

L'importation des déchets d'Italie sera-t-elle donc la dernière du genre? Tout dépendra des dates auxquelles les projets marocains seront opérationnels. Pour le moment, aucune information officielle ne circule à ce sujet. 

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