Salon. Les formidables perspectives de l’industrie automobile au Maroc

Une semaine après la clôture du 3e salon de la sous-traitance automobile, les échanges avec les professionnels confirment la consolidation du secteur automobile marocain.

Salon. Les formidables perspectives de l’industrie automobile au Maroc

Le 28 avril 2016 à 20h43

Modifié 11 avril 2021 à 2h38

Une semaine après la clôture du 3e salon de la sous-traitance automobile, les échanges avec les professionnels confirment la consolidation du secteur automobile marocain.

Les faits du 3e Salon de la sous-traitance, clos le 22 avril dernier, ce sont: plus de 230 stands, plus de 4.000 visiteurs et des idées qui commencent à circuler pour attirer au Maroc des fabricants de roues de voitures, de pneus et de disques de frein.

 En avril 2016, SNOP installe une unité d’outillage industriel qui servira ses clients dans 18 mois, le câblier français Acome construit une usine sur plus d’un hectare à la TFZ, l’italien Alfagoma se lance à la Tanger Automotive City (TAC) à Melloussa et le catalan Relats prospecte pour mieux servir son client Renault

En 2016, avec 17.000 salariés, le câblier japonais Sumitomo est devenu le premier employeur privé du royaume, suivi de près par un autre japonais, Yazaki, et les américains Lear et Delphi.

Le directeur de la CFCIM (Chambre commerce de commerce et industrie au Maroc) Philippe Confais, présent au Salon de Tanger, parle de «grande satisfaction», de «bons retours des exposants français à chaud et à froid» et de «bons contacts», lorsqu’on l’interroge sur son bilan du salon. Il évoque «un projet de stand commun en discussion pour 2017 avec Business France», l’organisme de promotion des PME et PMI françaises à l‘étranger.

“Nous sommes sur un taux de croissance annuel à deux chiffres jusqu’en 2020-2022“

Ford, qui devait acheter pour 200 millions d’euros de sourcing en 2016 est plutôt sur une tendance de 300 millions d’euros et VW et Seat présents à Tanger la semaine dernière travaillent à la mise en place de leur bureau d’achat. Un cadre dirigeant de Valéo Maroc énonce: «Nous sommes sur un taux de croissance annuelle à deux chiffres jusqu’en 2020-2022».

Salon de la sous-traitance inclus, plus de 1.500 équipementiers automobiles ont visité le Maroc au cours des six derniers mois. Passage par l’Atlantic Zone de Kénitra, la TFZ et la TAC à Tanger, Tanger Med et l’usine Renault. Le constructeur au losange a invité 250 équipementiers début avril, et Peugeot-Citroën un autre groupe de 100 équipementiers fin 2015.

Les patrons de Renault et de Peugeot-Citroën pour le Maroc, Marc Nassif et Pierre Cambon, étaient  tous deux à Tanger le 20 avril dernier.

Au-delà des chiffres et des informations percutantes ou anecdotiques, il faudra retenir de ce salon que «désormais, l’AMICA et les constructeurs Renault et PSA Peugeot-Citroën discutent avec tous les équipementiers dans tous les secteurs».

«La seule manière pour Peugeot d’atteindre un taux d’intégration de 80% à terme et 65% avant 2023-2025, est pour le Maroc de séduire davantage d’équipementiers, de leur proposer de l’outillage, des clients et une infrastructure pour importer et exporter rapidement et à moindre coût».

L’homme qui s’exprime ainsi se nomme Tajeddine Bennis. Il est président du collège de l'industrie de l’AMICA, l’Association marocaine pour l’industrie et le commerce de l’automobile. Après avoir fait ses premières classes chez Renault en France et au Portugal, il veillera au lancement de la Logan de l’usine de la Somaca au milieu des années 2000.

 Un taux d’intégration industriel élevé, outre qu’il permet de baisser  les coûts, fait travailler l’industrie et la main-d’œuvre locales et permet d’avoir en mains l’important critère pour exporter vers les pays liés au Maroc par des accords de libre-échange.

Pneus et roues

La Somaca, il y a une quinzaine d’années, avait comme voisine à Aïn Sebaâ une usine de pneumatiques, Goodyear.

Goodyear avait suivi l’implantation de General Tire. Puis les deux usines  fermeront au début des années 2000.  Presque au mauvais moment.

Interrogé sur l’absence de fabricant de pneus au Maroc, Bennis explique la démarche industrielle: «Une usine de pneus est rentable à 10 millions d’unités par an, nous y sommes presque. Renault a besoin de 2 millions de pièces pour 400.000 voitures, Peugeot-Citroën aura besoin d’un million de pneus pour 200.000 voitures, les 3,2 millions de véhicules qui roulent au Maroc ont besoin de six millions de pneus en les changeant tous les deux ans. Cela fait neuf millions de pneus. Avec l’export, on devrait toucher au but».

Cependant, avant tout début de production, le fléau de la contrebande de pneumatiques devra être taclé de manière sérieuse.

Hasard du calendrier, ce jeudi 28 avril, Le Progrès de Lyon annonce l’implantation au Maroc de Point S, un  important distributeur français de pneumatiques, en partenariat avec le distributeur marocain Impérial. Point S et Impérial visent 10 points de vente à fin 2017, 20 points en 2019. Le plus souvent, la distribution précède la production.

Alternative à la Chine et à la Tchéquie

«Le Maroc, indique T. Bennis, veut se positionner et il le dit ouvertement, souligne-t-il, comme alternative à l’Asie et à l’Europe de l’Est pour les 22 usines de montage automobiles situées en péninsule ibérique, en Espagne et au Portugal. Nous sommes à côté et nous sommes moins chers».

«Aujourd’hui, poursuit Bennis, nous continuons à travailler sur l’amélioration des quatre tranches de notre pavé de coûts de revient : 1. Matières premières et composants, 2. Amortissement des machines et outillage, 3. Masse salariale et 4. Compétences et logistique.

L’AMICA voit grand. Le secteur, qui brassait 11 MMDH en 2010 est passé à 50 MMDH en 2015 avec un objectif de 100 MMDH en 2020. «Une bonne année agricole a fait remarquer avec malice Moulay Hafid Elalamy le 20 avril dernier à Tanger, signifie un chiffre d’affaires de22 MMDH …».


 

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