Le PPS et le PJD restent ensemble, “pour le meilleur et pour le pire“

Le PPS et le PJD ont annoncé samedi le renouvellement de leur alliance politique, au cours d'une réunion "de concertation" qui a regroupé leurs meilleurs cadres dirigeants. Vidéo et verbatim.

Le PPS et le PJD restent ensemble, “pour le meilleur et pour le pire“

Le 17 avril 2016 à 17h26

Modifié 17 avril 2016 à 17h26

Le PPS et le PJD ont annoncé samedi le renouvellement de leur alliance politique, au cours d'une réunion "de concertation" qui a regroupé leurs meilleurs cadres dirigeants. Vidéo et verbatim.

“Les conditions qui ont prévalu en 2011 et qui ont nous ont amenés à nous placer à vos côtés, sont toujours là. C’est pourquoi, lors des prochaines élections, nous serons de nouveau à la même place“. Cette phrase de Nabil Benabdellah est probablement la principale annonce des discours d’ouverture de la réunion de concertation entre les directions du PPS et du PJD, tenue samedi 16 avril.

Benkirane répond du tac au tac: “Sauf extraordinaire, nous resterons ensemble. Dans la majorité ou dans l’opposition, nous resterons ensemble“. Cela sonne comme une déclaration d’amour ou la conclusion d’un acte de mariage. Pour le meilleur et pour le pire.

Le pire, disent-ils à l’unisson, ce furent les années difficiles, de vaches maigres, de clandestinité, de traversée du désert. “Mais vous avez su être pragmatiques“, dit Nabil.

“C’est vous qui avez donné l’exemple du pragmatisme et de la modération“, répond Abdelilah.

Il ajoute, peu avare de déclarations: “Vous êtes un grand parti, on n’a pas besoin de beaucoup de sièges pour être un grand parti“. Les compliments pleuvent: “Vous avez toujours été des gens corrects, polis, avec des interventions objectives et consistantes, des gens sérieux, ponctuels, respectueux des autres et de la parole donnée. Vous avez des valeurs, une morale de l’action politique“.

Lui c’est lui, moi c’est moi

Benabdellah: “Le PJD n’est pas devenu socialiste ou communiste, le PPS n’est pas devenu islamiste“.

Benkirane: “Le PJD n’est pas un parti islamique, c’est un parti politique. L’Islam, nous l’avons tous en partage“.

“Entre nous sont nées des relations personnelles, fraternelles, la fraternité de la lutte commune pour la démocratie. Tu as engagé ton parti et ton avenir politique, tu as accepté d’être dans la même tranchée, de défendre les mêmes positions, tu as risqué ton avenir politique, le mettant en danger“.

Benabdellah: “Il y a eu une alchimie entre nous, dès les premières rencontres, qui remontent à avant 2011. Vous et nous, c’est la même trajectoire, le pragmatisme, le respect de la légalité“.

Benkirane: “Nous sommes contre la domination de la vie politique par une catégorie de personnes qui veulent tout contrôler. Que vaut une classe politique non autonome, non indépendante ?“.

Benabdellah: “Nos institutions ont besoin de démocratie, de forces politiques fortes, de crédibilité. Et c’est ce qui nous distingue des autres, nous sommes les forces les plus crédibles, les plus fidèles aux institutions“.

Benkirane: “Le temps n’est pas venu de reprendre chacun sa voie. Nos routes ne se séparent pas encore. (…)  Tu es plus politique que moi, moi je ne sais pas y faire“.

Les discours de Benabdellah et Benkirane

Abdelilah Benkirane se lance ensuite dans une longue diatribe contre les forces invisibles qui “se positionnent entre Sa Majesté et la classe politique et qui ne veut pas lâcher prise, ne veut pas laisser le peuple se sentir libre de prendre ses décisions en toute indépendance“. Il va jusqu’à comparer les laissés pour compte aux “indigènes de l’époque coloniale“.

Il affirme que le bilan du gouvernement est très honorable, il cite l’eau, l’électricité (ONEE), la décompensation, les retraites, la santé… “Mais tout cela n’est rien à côté de notre combat commun pour la démocratie, contre la domination [tahakkoum], contre ces forces dangereuses qui veulent dominer le paysage politique comme si elles tenaient une télécommande à la main, ce sont des forces dangereuses pour le pays et pour les institutions“.

En gros, et pour résumer, le PPS et le PJD renouvellent leur alliance pour les prochaines élections, “pour le meilleur et pour le pire“. Les deux partis présentent cette alliance comme une nécessité impérieuse qui s’est imposée pour défendre la démocratie et lutter contre le retour des vieux projets autoritaires.

Le PPS est celui qui joue le plus gros dans cette affaire, le PJD n’a rien à perdre. Le PPS, un parti qui a(vait) une identité forte, bien ancrée à gauche, avec de nombreux cadres, une production intellectuelle et idéologique de haut niveau. Le PPS dont on ne sait pas s’il sortira gagnant de cette alliance ou si elle ne risque pas de brouiller son image. Car il était parfaitement possible de défendre les mêmes idéaux, de mener le même combat, sans avoir besoin de s'afficher autant ensemble ni de multiplier les marques de soutien et les déclarations d'amour.

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