L’annonce du projet de réhabilitation de la coupole et de son passage souterrain date du 24 mars 2016, mais ce n’est qu’une semaine après que l’appel d’offres a été lancé.

Il entre dans le cadre des projets menés au niveau du centre ville de Casablanca : réhabilitation de la médina, de la gare de Casa port, de l'avenue Mohammed V…...

Le projet a deux composantes. L’une supérieure portant sur la coupole, l’autre inférieure, portant sur le passage souterrain.  Ce dernier devra être aménagé et réhabilité, de manière à effacer l’image d’insalubrité qui l’a longtemps entaché. Il devra abriter des activités publiques, à même d’assurer son animation et sa pérennité.

Pas de sacralisation

Lancé par la SDL Casa Patrimoine, le programme général de consultation plante d’emblée le décor. «Il est attendu de la part des maîtres d’œuvre une réponse complète, croisant les différentes facettes et paramètres de ce lieu (…) ; un projet novateur, renouant avec l’esprit de départ et permettant à ce site de retrouver sa juste place dans le cœur de ville et dans la dynamique urbaine. Il a besoin, aujourd’hui, de connaître une nouvelle vie», peut-on y lire.

«Il ne s’agit ni de sacraliser ni de sanctuariser cette œuvre», tient-on à préciser. D’ailleurs, la réflexion est ouverte au sujet de l'enveloppe de la coupole. Le concours d’architecture permettra de répondre à la question suivante :  faut-il opter pour un retour à la situation originelle, maintenir la structure évidée ou penser à une solution mixte…

Les dimensions urbaines, esthétiques et fonctionnelles doivent être prises en compte. Mais il est hors de question de dénaturer ce que  Casa Patrimoine désigne comme «un objet totem, largement approprié par les Casablancais».

Le maître d’ouvrage confirme l’attachement à l’authenticité de l’œuvre du grand architecte Jean-François Zevaco. La forme demi-sphérique de la coupole et son aspect général ne feront donc pas l’objet de modification. C’est confirmé.

Mais attention, le projet devra aussi être pragmatique et répondre aux enjeux concrets du site, de ses contraintes et des possibilités d’affectation des espaces souterrains.

Penser le lieu dans sa globailité

Le passage du tram par la place des Nations-Unies devra aussi être pris en compte. «La coupole reste comme un vestige du passé et la fermeture du passage souterrain a fini par sceller le sort de ce lieu. Même les gradins laissés en accès libre sont très peu investis par les piétons», constate le document de la consultation.

Mais d’un autre côté, le tram a permis d’animer la place, la transformant en «un véritable théâtre urbain» : des flâneurs, des jeunes en petits groupes, des "animateurs" de rue, des marchands ambulants… mais tournant le dos au périmètre de la coupole et de son passage souterrain. Une problématique à laquelle le nouveau projet devra apporter des solutions.  

En ce qui concerne la vocation de l'espace souterrain, des pistes ont été identifiées : services, petits commerces, billetterie, poste de police, centre  commercial, galerie d’exposition, musée de l’histoire de la ville…

Mais la question n’est pas encore tranchée. «Elle sera traitée parallèlement à la conception et sera approfondie avec l’équipe lauréate du concours, selon les potentialités de partenariats», précise la consultation.

L’ouverture des plis aura lieu le 17 mai. Le marché est estimé à 11MDH.