Immobilier au Maroc: les promoteurs sont très inquiets, le secteur en forte chute
Le secteur a connu une année 2015 difficile. Le bilan dressé par la FNPI est clair: la situation du secteur est très inquiétante.
Immobilier au Maroc: les promoteurs sont très inquiets, le secteur en forte chute
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Mohammed Berrahou
Le 8 janvier 2016 à 16h26
Modifié 8 janvier 2016 à 16h26Le secteur a connu une année 2015 difficile. Le bilan dressé par la FNPI est clair: la situation du secteur est très inquiétante.
L’année immobilière s’est achevée. L’heure est à présent au bilan pour la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI). Pour le président de la FNPI, Youssef Ibn Mansour, il est grand temps de tirer la sonnette d’alarme dans le secteur.
"La situation est très préoccupante. Les réunions que nous avions tenues avec le gouvernement et les banques n’ont abouti à aucun résultat concret. La production de logements et les mises en chantiers ont baissé, et le nombre de bénéficiaires de la garantie Fogarim a considérablement chuté", a-t-il lancé, déçu, regrettant l’absence de mesures concrètes au profit du secteur dans le PLF actuel.
Le mot-clé est la "baisse"
Le secteur se dirige vers le rouge, et les chiffres sont là pour le prouver. A fin novembre 2015, 46.619 logements sociaux, hors unités de restructuration, lots et auto-construction, ont reçu le certificat de conformité. Ce chiffre aurait atteint 51.000 unités en fin d’année, contre 59.276 unités durant la même période de 2014.
L’évolution des mises en chantier en unités, sur la période 2005-2014 est également sur une tendance baissière. Entre janvier et novembre 2015, 97 conventions ont été signées pour la réalisation de 113.865 unités uniquement, contre 218.957 en 2014, 234.013 en 2013, et 419.362 unités en 2012.
"Les mises en chantier, c'est l’indicateur clé de l’activité immobilière. Si le chiffre est en baisse, tout le secteur est forcément et clairement baissier."
En termes d’emplois, le secteur a connu la destruction de 25.000 à 30.000 opportunités d’emplois.
Même son de cloche en ce qui concerne le volet financier. Les crédits accordés dans le cadre de Fogarim ont atteint 6.974 bénéficiaires durant l’année 2015 à fin novembre, soit le nombre le plus bas depuis 2005. En 2014, le nombre de bénéficiaires du crédit Fogarim se situait à 16.981 et 5.762 bénéficiaires pour Fogaloge.
"Le nombre de bénéficiaires de Fogarim et Fogaloge a fortement chuté. Cela démontre l’abandon par les banques de ce type de crédit", explique le président de la FNPI.
Pour ce qui est des crédits alloués à l’immobilier, ceux-ci se sont arrêtés à 241.652 MDH au mois de novembre 2015, contre 241.049 MDH un an auparavant, soit une augmentation de 0,3%.
Les crédits aux promoteurs immobiliers ont, quant à eux, connu une baisse, passant de 64.737 MDH en novembre 2014 à 60.213 MDH au mois de novembre 2015, soit 7% sur l’année. Alors que les crédits à l’habitat ont connu une hausse durant le dernier trimestre, passant de 178.350 MDH, ce qui correspond à une augmentation de 5,3% par rapport à la même période de l’année dernière.
Un déficit de 580.000 unités de logements et une demande future forte
Sans surprise, l’année 2015 dans le secteur n’a pas pu résorber le déficit de 580.000 unités de logements. S’y ajoute une demande additionnelle de 125.000 annuellement, avec à côté, un accroissement soutenu de la population urbaine de 2,1%:
"La demande future sera sans doute forte. D’un côté, d’après le recensement de 2014, environ 6 millions de personnes souhaitent s’installer en milieu urbain. De l’autre, la population âgée de 30 à 45 ans, estimée à 7 millions, a besoin d’une offre de logement répondant à ses attentes."
Pour relancer la machine, Youssef Ibn Mansour espère une meilleure implication des banques: "Les Marocains ont du mal à épargner. Il faut absolument que les banques simplifient les conditions d’octroi de crédit. Il faut baisser le taux d’intérêt, qui se situe entre 5 et 5,5%."
Hormis la baisse du taux d’intérêt, le président de la FNPI milite pour l’augmentation de la part de financement de l’achat immobilier, puisque celui-ci ne dépasse pas 60% actuellement, mais également la suppression de la TVA sur le bénéfice et le rallongement de la durée du crédit à 25, voire 30 ans.
Au niveau de la promotion immobilière, M. Ibn Mansour estime qu’il faut revoir les modes de financement. La création de fonds d’investissements et la titrisation constituent pour lui une alternative intéressante.
En outre, le président de la FNPI demande la création d’un observatoire, dans l’objectif de déterminer avec précision la demande réelle au Maroc: "Je doute des chiffres avancés par le ministère sur le déficit en logements. Nous devons absolument créer un observatoire pour déterminer la demande réelle en logements."
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