Au forum de la MAP, le budget 2016 expliqué par Mohamed Boussaid

Le taux d'endettement devra se stabiliser à 63,4 pc à fin 2015, avec une perspective baissière pour 2016 et un taux prévisionnel de 60 pc à l'horizon 2020, a affirmé, mardi à Rabat, le ministre de l'Economie et des Finances, Mohammed Boussaid.

Au forum de la MAP, le budget 2016 expliqué par Mohamed Boussaid

Le 5 janvier 2016 à 16h32

Modifié 5 janvier 2016 à 16h32

Le taux d'endettement devra se stabiliser à 63,4 pc à fin 2015, avec une perspective baissière pour 2016 et un taux prévisionnel de 60 pc à l'horizon 2020, a affirmé, mardi à Rabat, le ministre de l'Economie et des Finances, Mohammed Boussaid.

"Pour ce faire, le gouvernement compte poursuivre le redressement des équilibres macroéconomiques, soutenir la croissance et améliorer le recours à des ressources exceptionnelles, notamment les dons", a précisé le ministre qui était l'invité du forum de la MAP autour du thème "loi de finances: quelles perspectives pour l'économie marocaine en 2016 ?".
Relevant la stabilité de la dette du trésor en 2015, M. Boussaid a noté l'importance de prendre en considération plusieurs facteurs de risques avant de recourir à l'endettement, à savoir les risques du taux, de change et de maturité.
En effet, il a fait savoir que l'endettement à court terme représente 14% de la dette publique, ajoutant que 77% de cette dette se fait au niveau intérieur et 23 % au niveau extérieur.
Par devise, l'euro s'accapare la part du lion, avec 77% de la structure de la dette extérieure publique, alors que le dollar détient 17 % de ladite dette, a-t-il indiqué, formant le vœu de parvenir à atteindre les mêmes pondérations des devises du panier de cotation du dirham,  fixées à 60% pour l'euro et 40% pour le dollar US.
Par type de taux d'intérêt, c'est la dette à taux d'intérêt fixe qui domine avec 62 pc, alors que la dette à taux d'intérêt variable représente 38%.
Sur un autre registre, M. Boussaid a expliqué que la croissance de l'économie nationale reste tirée par les investissements publics, qui malheureusement ne génèrent pas assez d'emplois.

Le taux de croissance prévisionnel de 3 % en 2016 sera impacté par le recul du PIB agricole

Le taux de croissance prévisionnel de 3 %c en 2016 devrait être impacté par le recul prévu de 1,8 point du PIB agricole en prévision d''une année agricole moyenne, a indiqué le ministre de l'Economie et des Finances.
Le PIB agricole explique en partie la baisse de la prévision de croissance économique de 5 à près de 3% entre 2015 et 2016.
S'agissant de la loi de finances 2016, le ministre a précisé qu'elle intervient dans un contexte international en évolution avec un PIB mondial devant passer à 3,6 % en 2016, contre 3,1% en 2015.
La loi de finances 2016 vise la poursuite de la récupération des équilibres macroéconomiques en ramenant le déficit budgétaire de -4,3% en 2015 à -3,5 % en 2016 et les comptes courants de -2% à -1,5%, a-t-il ajouté.
Une bonne gestion des finances publiques et la récupération des équilibres macroéconomiques renforcent l'attractivité de l'économie nationale et encouragent l'investissement étranger, a fait valoir M. Boussaid.
La loi de finances 2016 prévoit la réalisation d'un taux de croissance de 3%, la poursuite de la réduction du déficit budgétaire à 3,5% et la maîtrise de l'inflation à hauteur de 1,7%, dans le cadre d'un prix du pétrole à 61 dollars le baril, sur la base de dépenses à hauteur de 388 milliards de dirhams (MMDH) et des recettes devant atteindre 364 MMDH.

La décompensation du sucre en 2016, une mesure nécessaire

La décompensation du sucre en 2016 est une mesure nécessaire pour instaurer plus d'équité et pouvoir réorienter ces subventions aux services sociaux, a noté le ministre de l'Economie et des Finances.
"2 milliards de dirhams de subvention du sucre vont être réorientés aux équipements de santé dans le monde rural et fonds de cohésion sociale (50%)", a expliqué le ministre.
Cette réorientation doit se faire sur des bases solides, a précisé M. Boussaid, notant qu'un débat sérieux doit être ouvert.
La loi de finances (LF) de 2016 prévoit une dotation totale de 15,55 milliards de dirhams au titre de la compensation. Ces crédits sont destinés, d'une part, à soutenir les prix à la consommation du gaz butane, de la farine nationale de blé tendre et du sucre, et d'autre part, à financer les mesures d'accompagnement, y compris l'appui à l'Office national de l'électricité et de l'eau (ONEE).
La LF pour l'année 2016 prévoit également une enveloppe pour la poursuite du soutien à la consommation de ces produits et aux mesures d'accompagnement, notamment celles relatives au soutien du secteur du transport et l'allocation d'une aide directe à l'ONEE, en substitution de la subvention du fuel.

La loi de finances 2016 est "réaliste" et tend à réaliser une croissance soutenue et durable


M. Boussaid a aussi souligné le niveau record des réserves en devises, couvrant 7 mois d'importations et la progression remarquable des Investissements directs étrangers (IDE) de 7,7%.

 La loi de finances 2016 accorde une place de choix aux secteurs sociaux, afin de réduire les disparités sociales et spatiales et créer des emplois décents, a rappelé le ministre, ajoutant que la LF 2016 consacre également 15,5 milliards de dirhams (MMDH) à la Caisse de compensation, pour continuer à subventionner le gaz butane et les denrées alimentaires, 45,7 MMDH pour l'école publique, 10 MMDH pour l'enseignement supérieur et 14,3 MMDH pour la santé publique.
Plusieurs mesures ont été mises en place à travers le Fonds d'appui à la cohésion sociale, pour continuer à soutenir 800.000 enfants boursiers dans le cadre du programme Tayssir pour un budget de 500 millions de dirhams (MDH), 8,8 millions bénéficiaires Ramed pour un budget de 1,7 MMDH et 3,9 millions bénéficiaires de l'initiative 1 million de cartables pour un budget de 100 MDH et les veuves en situation de précarité, a précisé M.Boussaid.
La LF consacre d'autres mesures visant l'inclusion socio-économique des jeunes, notamment l'opérationnalisation de l'indemnité pour perte d'emploi (500 MDH sur 3 ans), l'insertion de 65.000 jeunes à travers le programme Idmaj et la création de 26.000 nouveaux postes d'emplois publics.
Pour sa part, le nombre des étudiants devant profiter de la couverture médicale atteindrait près de 250.000, pour un coût de 100 MDH.
Le ministre a mis également l'accent sur le programme de lutte contre les disparités dans le milieu rural, doté de 55,8 MMDH et qui vise 20.800 projets au profit de 24.000 douars.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

A lire aussi


Communication financière

LafargeHolcim Maroc: Résultats au 31 décembre 2023

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.

FMIIP. “La réglementation du cannabis au Maroc et ses vertus médicinales”