L’incident aérien qui a vu l’aviation turque abattre un chasseur russe et tuer un pilote a eu rapidement des conséquences sur le plan des échanges commerciaux.

Chez les consommateurs russes, un sentiment anti-turc s’installe, dans la foulée de la mort du pilote abattu. Chez les officiels russes, ce sont des déclarations qui annoncent le boycott des produits agricoles turcs et leur remplacement, pour ce qui est des tomates et des clémentines, par des produits d’autres pays dont le Maroc.

Les prix des clémentines et des tomates marocaines vendues en Russie ont instantanément grimpé. Le marché russe est en effet un marché de consignation. Si on connaît les volumes au moment de l’expédition, on ne connaît les prix qu’à la fin de la saison.

Ces différents éléments ont été débattus au cours de la réunion périodique de coordination des exportations d’agrumes tenue ce vendredi 27 novembre 2015 au siège de l’EACCE. Les professionnels ont bien constaté qu’il y a désormais une forte demande russe mais ont décidé de maintenir le cap de la coordination, du contrôle de qualité et de maîtriser les volumes. Ils gardent les mêmes objectifs fixés en début de campagne. Ils n’ont pas voulu prendre le risque de céder à un engouement qui pourrait s’avérer passager et, s’il tombe, voir les prix s’effondrer.

Au 22 novembre, 100.000 tonnes de clémentines avaient été exportées sur les différents marchés, contre 65.000 l’année dernière à la même période. Ce n’est pas obligatoirement une performance, car l’année dernière fut une année de réglage et la production n’avait pas été fameuse.

La grande satisfaction vient en fait de deux éléments:

-les résultats obtenus grâce à la coordination et au contrôle qualité, ce qui a fortement relevé le prix moyen des produits marocains;

-la diversification des marchés: le marché russe ne représente plus que 30% à 40% des exportations de clémentines alors qu’il représentait plus de 60%.