Reportage. “Celui qui sera maire, c'est celui que nous aurons choisi”

Voici les premiers témoignages des électeurs de Rabat à la sortie des urnes ce matin. 

Reportage. “Celui qui sera maire, c'est celui que nous aurons choisi”

Le 4 septembre 2015 à 16h23

Modifié 11 avril 2021 à 1h03

Voici les premiers témoignages des électeurs de Rabat à la sortie des urnes ce matin. 

Les rues de la capitale sont calmes en ce matin de scrutin électoral, vendredi 4 septembre 2015. Les derniers chars de campagne qui défilaient la veille dans le quartier Hassane ont laissé place aux tracts de divers partis qui jonchent le trottoir.

La campagne électorale a pris fin officiellement jeudi 3 septembre à minuit et pourtant à l’entrée des bureaux de vote, certains électeurs, les plus jeunes d’entre eux, reconnaissent ne toujours pas savoir pour qui voter.

Si les bureaux sont encore peu affluents, les électeurs présents sont de tous âges. Ils viennent voter seuls ou en couple. A midi, le taux de participation national était de 12%, comparable à celui de 2009.

Voici ce que nous avons recueilli à la sortie des bureaux. 

Une expérience nouvelle

A l’entrée du collège Lalla Aicha où votent les électeurs du quartier Hassane, une jeune femme ingénieur est pressée d’aller voter. Pour elle, ce vote est avant tout une nouvelle expérience. Ayant vécu 7 ans à l’étranger, l’enjeu de ce scrutin est celui de la participation et de l’implication, «pour voir ce que ça donne». «On ne peut pas critiquer si on s’exclut du jeu politique,» continue-t-elle.

Cette jeune femme qui dit encore hésiter entre deux partis, se montre pourtant très critique sur la campagne menée par les partis. «Le RNI, ils font peur avec leurs flyers». «Le PAM, c’est hors de question, la vidéo de la corruption nous a refroidi».

«J’ai aimé la campagne de Balafrej à Agdal, mais je ne sais pas si un candidat FGD se présente à Hassane». 

Mais plus largement, elle regrette que les médias et surtout la radio ait peu sensibilisé sur la question des enjeux de ces élections.

De nombreux électeurs disent ne pas avoir bien saisi la différence entre les communales et régionales. Un manque général d’informations et de comptes-rendus, est l’impression générale qui ressort fréquemment des témoignages.

Un électeur rencontré à la sortie du collège Al Mouhite où votent les habitants du quartier Océan - rattaché à Hassane - nous dit par exemple «de toutes façons, nous ne savons pas ce que font ces élus». 

«Celui qui sera élu maire, c’est celui que nous aurons choisi»

Un électeur retraité d’Agdal à la sortie du collège Notre-Dame de la Paix, est lui plus enthousiaste. «Ce scrutin est tout à fait transparent. Et le grand changement, c’est la diversité des partis. C’est fini l’époque où l’Istiqlal régnait en parti unique».

Ce monsieur qui a voté à chaque élection depuis l’indépendance, parle également d’une expérience nouvelle où les candidats sont véritablement en lice pour les sièges électoraux.

«Celui qui sera élu maire, c’est celui que nous aurons choisi», nous dit un jeune étudiant de 19 ans, rencontré à Océan. Ce primo-votant épris de démocratie, n’a aucune hésitation sur les raisons et les enjeux de sa participation. «La réforme [إصلاح] est déjà entamée dans mon quartier, et je veux qu’elle perdure».

Réduire l’espace entre les habitants

Interrogés sur les priorités pour leurs quartiers, les attentes des électeurs ne sont jamais les mêmes. Pour cette dame d’une cinquantaine d’année, fonctionnaire de banque du quartier Agdal, c’est la jeunesse et la propreté des rues. Pour cette autre dame, ce sont les services publics: le ramassage des ordures et l’éclairage. 

Un homme retraité, également habitant d’Agdal, veut que son élu s’adresse aux masses et contribue à réduire «l’espace» entre les Marocains. L’expression qu’il emprunte recouvre plusieurs dimensions.

Il entend par là l’espace entre les élus et les citoyens, car pour lui, un bon politique, c’est celui qui reste attentif aux préoccupations du peuple et ne s'enferme pas dans sa cage dorée.

C’est également l’espace entre les Marocains, les écarts de richesse, de niveaux de vie. «Ici à Agdal, nos quartiers sont beaux et propres. Allez dans les bidonvilles, ces gens sont oubliés». La priorité pour ce monsieur, c’est bien l’habitat. Il constate que depuis qu’on construit des logements économiques, les bidonvilles n’ont jamais été aussi peuplés. 

Des élus appelés à rendre des comptes

La dame interrogée devant Agdal, veut cette fois-ci suivre attentivement les réalisations du futur maire et compte même le rencontrer dès son arrivée à la mairie. «Je veux lui expliquer en détails ce qui ne va pas et ce qui doit changer».

Ce témoignage revient dans la bouche des votants, et fait résonance avec le discours de la première jeune femme rencontrée à Hassane: la démarche de voter rend légitime la critique et la mise en responsabilité des élus; c'est un engagement réciproque des électeurs et des élus. Pourvu que nos élus satisfassent à leur tour à leurs obligations.

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