Hamid Chabat, secrétaire général de l’Istiqlal, était l’invité de MedRadio, vendredi 8 mai. Son principal sujet fut Abdelilah Benkirane.  

Voici quelques extraits qui nous ont paru significatifs. Nous avons parfois respecté le langage parlé, tel qu’il a été prononcé, pour ne pas trahir les paroles de M. Chabat. Chaque lecteur pourra se faire sa propre opinion.

-Il y a au Maroc une vraie tension sociale.

- Benkirane n’est pas parvenu à endosser l’habit d’un homme d’Etat. Il est resté chef de parti.

- (…) De plus, il y a les scandales du gouvernement tout entier, tous les ministres -voire le chef du gouvernement lui-même- aujourd’hui, nous vivons de gros scandales dans tous les domaines… à commencer par les mœurs jusqu’à la corruption, et les marchés douteux…

-Le gouvernement n’a rien fait pour les pauvres, bien au contraire, ni pour les veuves, ni pour les divorcées sans ressources, ni les personnes en situation de handicap… Au Maroc aujourd’hui, 350.000 enfants quittent l’école, je parle de déperdition scolaire… Il y a de nombreux problèmes, les inondations, l’accident de Tan Tan, les autocars, tout cela montre que le gouvernement est incapable de gérer cette situation.(…)

-Le grand crime commis par le gouvernement à l’égard du peuple marocain est la caisse de compensation et l’indexation des prix des produits pétroliers [allusion à la suppression d’une partie des subventions].

-Le peuple veut les hausses des salaires, pas les hausses des prix. Le peuple veut l’emploi, surtout pour les diplômés de l’enseignement supérieur.

-Ce gouvernement est populiste. Nous, nous parlons le langage de la réalité.

-Chaque semaine, à l’ordre du jour du conseil de gouvernement, il y a les nouveaux prêts de l’étranger et les nominations aux hautes fonctions.

-Le gouvernement est responsable des intérêts du peuple marocain, du nombre de places à l’école, du nombre de lits d’hôpital, de la lutte contre les bidonvilles, de trouver des logements aux gens, d’améliorer la gouvernance de l’administration publique… Il ne faut pas venir dire que l’on n’est pas parvenu à combattre la corruption… sauf si l’on est soi-même le grand corrompu…

-Soyons clairs: le rôle de l’Opposition est de s’opposer au chef du gouvernement.

-Le projet de réforme de la retraite est un crime.

-Comment a-t-on pu pardonner à des gens qui ont illégalement exporté des milliards du peuple à l’étranger? [allusion à l’amnistie des changes]

-en 2013, le chef du gouvernement avait élaboré le plan suivant: des élections communales anticipées, suivies d’un changement des découpages régionaux et électoraux, suivis d’élections législatives anticipées. Pour garder le pouvoir.

Il commençait à prendre Morsi et Ghannouchi en exemple. Le plan visait l’hégémonie du PJD sur la vie politique marocaine. Et le mémorandum de l’époque disait notamment ceci: “nous n’accepterons pas l’égyptianisation du Maroc“.

-L’Istiqlal est le seul parti, en Afrique et dans le monde, qui a libéré sa patrie et qui n’a gouverné que 20 ans alors qu’il existe depuis 80 ans.

-Le chef du gouvernement stigmatise l’opposition. L’extrémisme verbal, qui se joint à l’extrémisme des idées chez ces gens-là peut conduire à la violence ou au meurtre des gens stigmatisés.

-M. Benkirane doit comprendre qu’il est encerclé, assiégé. Le peuple va le faire tomber aux prochaines élections. Il peut rendre un seul et dernier service au peuple marocain: exprimer son repentir, c’est sa dernière chance, reconnaître qu’il a appauvri les pauvres et affamé les Marocains.

Chaque jour, il y a de nouveaux bidonvilles qui se créent. 5.000 entreprises font faillite chaque année.

-Les équilibres macro économiques ont été rétablis par le recours à la dette extérieure (sic). Il a reconnu lui-même qu’il emprunte à l’étranger pour payer les salaires. Notre pays a été vendu à l’étranger.

-Ouzzine est une victime. Le vrai responsable [du scandale du stade Moulay Abdellah de Rabat], c’est le chef du gouvernement.

-Le 3 janvier 2014, l’Istiqlal a déposé plainte devant la Cour Suprême. Car le chef du gouvernement était venu au parlement dire que les dirigeants politiques et nous nous considérons comme tels, est coupable d’évasion de capitaux à l’étranger, pour plusieurs milliards et qu’il a une liste. Nous avons demandé que le chef du gouvernement transmette sa liste à la Justice. Nous n’avons pas eu de réponse. La plainte est restée sans suite. En avril, nous l’avons relancée. Mais en vain.

-Nabil Benabdellah a un principe personnel: l’intérêt. Il est aujourd’hui le parrain du gouvernement et le porte-parole du PJD.

-Citez-moi un seul ministre qui n’a pas un scandale.

-Il est impossible qu’un parti comme l’Istiqlal soit le petit élève de quelqu’un qui a été apporté par une vague [allusion à Benkirane].

-Nous avons dit à Benkirane: tu as trouvé une maison équipée, meublée, avec l’eau courante et l’électricité, nous ne voulons pas que tu coupes l’eau et le courant et que tu vendes les meubles…

-Le Maroc est un grand pays, celui qui a humilié les Marocains, c’est le chef du gouvernement.