Après avoir déserté en chœur les défilés du 1^e mai, les trois composantes du front syndical UMT-CDT-FDT Azzouzi n’écartent pas la possibilité de se constituer en un seul syndicat pour gagner en crédibilité et force de persuasion.

Interrogé par notre rédaction,  Larbi Habchi, secrétaire général adjoint de la FDT-Azzouzi déclare que des négociations tout juste initiées vont déboucher “rapidement sur une fusion entre les 3 syndicats partenaires“.

«Lors du conseil national tenu dimanche 3 mai, nous avons décidé de constituer des listes électorales communes avec l’UMT dans le cadre des élections professionnelles de juin prochain. Toutes les composantes de notre syndicat seront désormais rattachées et placées sous l’égide de l’UMT mais ceci n’est qu’une première étape d’un processus plus ambitieux».

Selon lui, les candidatures uniques ont pour objectif de drainer un maximum de suffrages et de renforcer les suffrages de l’électorat du front UMT-FDT Azzouzi.

Après quoi, la FDT-Azzouzi a prévu d’aboutir dans moins d’un an à une fusion totale organisationnelle soit en d’autres termes revenir au bercail de la maison mère qu’est l’UMT.

“Nous avons compris qu’en ordre dispersé, nous n’arriverons pas à faire plier le gouvernement Benkirane. C’est un choix stratégique et historique que nous allons concrétiser très vite.“

“La CDT est également prête à nous suivre pour aboutir à un bloc syndical fort et indépendant des partis politiques. Cette fusion est une nécessité pour aboutir à un équilibre social national et pour faire entendre notre voix au gouvernement », estime-t-il.

En attendant le mois de juin et la future fusion, les syndicats concernés vont dans les jours à venir organiser une réunion tripartite pour mettre en œuvre un programme de protestation contre le gouvernement.

«Dès demain [ndlr : mercredi 6 mai], il y aura une grève sectorielle nationale des personnels de la sécurité sociale qui est soutenue par l’ensemble de notre front syndical.  Nous avons décidé avec nos partenaires de multiplier les débrayages durant le mois présent. Ce sera l’occasion de montrer notre pouvoir de nuisance et surtout de revenir en position de force à la table des négociations du dialogue social prévues au courant du mois de mai. Si nos revendications ne sont pas prises en compte, nous envisageons d’appeler à la grève générale».

Une information confirmée par Mohamed El Wafi, secrétaire national de l’UMT qui nous déclare que la fusion de ces deux syndicats avec sa centrale n’est qu’une question de temps tout en rappelant qu’au final, ils ne feront que rentrer chez eux à la maison.

 Rappelons en effet que l’UMT est le premier syndicat de l’histoire du Maroc (1955) et que toutes les centrales créées depuis sont le fruit d’une scission avec lui.