Cela fait quelques années que Casablanca souhaite devenir une smart city, ou ville intelligente. La ville blanche avait commencé, il y a deux ans, par le lancement  d’un cluster dénommé Casablanca Smart City Cluster, en tant que think-tank.

Le cluster, qui vise à accompagner la transformation de Casablanca en ville intelligente, voit maintenant et officiellement le jour lors d’une cérémonie de lancement, marquée par la présence du wali du Grand Casablanca, Khalid Safir.

L’initiative lancée par l’APEBI, la Fédération marocaine des technologies de l’information, des télécommunications et de l'offshoring, de GreenTIC, et par le Centre de recherche de l’université Hassan II, s’appuie sur un partenariat public-privé citoyen.

Pourquoi une ville intelligente ?

« La transformation numérique de Casablanca lui permettra de devenir plus attractive, plus efficace et plus compétitive. » Les mots du wali du Grand Casablanca, Khalid Safir lors de la cérémonie, sont forts et débordent d’optimisme, mais cela fonctionne-t-il concrètement ?

A travers la mise en place de projets numérique, e-Madina, ce concept de ville intelligente permettra une gestion plus efficiente de la ville grâce aux nouvelles technologies. 

Autrement dit, le concept de ville intelligente consiste à appliquer la technologie et les processus les plus efficaces dans la gestion de l’énergie, la lumière, l’eau, les déchets, ou encore le transport. La smart city donne la possibilité de monitorer et de savoir à tout moment ce qui se passe dans la ville, ce qui facilite la prise de décision.

La «smart city permet aussi d’offrir de nouveaux services à la population. L’un des meilleurs exemples est celui du wifi gratuit accessible à tous les citoyens et à plusieurs endroits dans la ville. Mais l’exemple le plus frappant pour les habitants de la métropole est sans doute les détecteurs des places de stationnement vides. Vrai calvaire des Casaouis, le stationnement peut être réglé en partie grâce à une application mobile qui permet de détecter les places de stationnement occupées et vides, en temps réel. L’application a déjà fait ses preuves dans des villes comme Barcelone.

La ville intelligente peut également être efficace dans la gestion des ordures. Des applications mobiles permettent de connaitre le niveau de remplissage des containers d’ordures ménagères connectés. Une collecte « intelligente ». Le mot d’ordre est bel et bien smart .

Comment ça marche ?

La méthodologie d’e-Madina s’appuie sur une approche 4 P : public, privé, people (société civile) et partnership.

La première étape consiste à établir un diagnostic, en identifiant les leviers de changement et les aspects clés de la ville. Ensuite, il faudra chercher des partenaires et trouver des financements afin de développer des projets smarts.

E-Madina a déjà conclu plusieurs partenariats avec des cabinets comme Averty ou Diorh, des organismes comme le HCP, avec une SDL récemment créée (Casa patrimoine) ou encore avec la Lydec. Des partenariats avec les opérateurs télécoms sont en cours.

« Il s’agit d’un sujet qui va prendre du temps » assure Mohamed Lakhlifi, président d’e-Madina. Fin 2017, l’initiative prévoit la réalisation de 50 projets smart et 80 projets de recherche et développement. A long terme, e-Madina voit grand. En 2020, elle vise la réalisation de 150 projets smart et 240 projets de recherche et développement, ainsi que le coaching de plus de 100 startups.