Dans un récent entretien à la chaîne égyptienne Nile Sport, le président de la FIFA a annoncé que la Coupe du monde 2026 sera ouverte à l’Afrique. «J’ai discuté avec les responsables des Comités olympiques africains, et je leur ai fait comprendre que le Mondial 2026 devait être organisé en Afrique. Je les appelle donc à contacter leurs fédérations de football respective pour déclarer leur candidature(…), il ne faut pas se contenter de l’organisation de l’édition de 2010 en Afrique du Sud», s’est ainsi exprimé Joseph Blatter, en marge des assises de la Confédération africaine de football (CAF) tenues au Caire, en pleine campagne pour un nouveau mandat à la tête de la plus haute instance du football mondial.

Le système de rotation n’est plus en vigueur

L’interprétation de ces déclarations supporte néanmoins plusieurs sens. Par exemple que le Mondial 2026 se tiendra en Afrique, conformément au système de rotation continentale instauré par la FIFA (pour qu'un pays puisse prétendre à accueillir la Coupe du monde, il fallait que ce soit au tour de son continent d'organiser l'évènement).

Or, le principe d’alternance observé ces dernières années n’est plus d’actualité. En octobre 2007, le Comité exécutif de la FIFA avait effectivement voté en faveur de l'abandon de ce système qui aura en définitive été favorable à l’Afrique du sud, premier pays d’Afrique à organiser une Coupe du monde (édition 2010).  

Exit donc la politique de rotation, le Maroc devra faire face à davantage de concurrents. Le Mexique, la Chine, la Colombie et le Canada ont déjà annoncé leur intention d’être candidats, tandis que les Etats-Unis et le Kazakhstan étudient la possibilité.  

Réforme du système de vote d’attribution

En attendant l’officialisation probable de la candidature marocaine, le processus de dépôt des candidatures est d’ores et déjà lancé. Le pays hôte du Mondial 2026 sera désigné en mai 2017 à Kuala Lampur, tandis que la Fédération internationale approuvera les règlements pour le processus d'appel d'offres lors de son prochain congrès, le 30 mai à Zurich.

La grande nouveauté concerne le vote d'attribution des Coupes du monde qui ne sera plus l'apanage des membres de son comité exécutif. En effet, selon les nouvelles règles consécutives aux controverses des attributions des Mondiaux 2018 et 2022, le pays hôte sera choisi par les 209 associations membres de la FIFA.    

Candidat malheureux à quatre reprises

La volonté du Maroc d'accueillir la grand-messe du football ne date pas d'hier. En 1994, le Royaume a été le principal rival des États-Unis dans la course à l'organisation. En 1998, il a perdu contre la France, tandis qu’en 2006, il a été pour la première fois dernier du classement.

En 2010, le Royaume n’a jamais été aussi proche de réaliser son vieux rêve. Et pour cause, la FIFA avait instauré un système de rotation pour permettre à l’Afrique d’abriter pour la première fois le Mondial. Au final, l'Afrique du Sud a gagné le vote final avec 14 voix contre 10 pour le Maroc.

Après avoir touché du bout des doigts ce vieux rêve, le Maroc décide ensuite de baliser le terrain et se mobilise pour l’organisation des Coupes du monde des clubs 2013 et 2014 et la Coupe d'Afrique des nations 2015.  «La réussite des prochaines Coupes du monde des clubs et de la Coupe d'Afrique nous permettra sans doute de montrer à la FIFA que nous sommes capables d'organiser la Coupe du monde», assurait en septembre 2013 Moncef Belkhayat.

Sauf qu'aujourd'hui, le plan n'a pas fonctionné comme prévu, avec la non-tenue de la CAN au Maroc et les couacs à répétition survenus lors des Coupes du monde des clubs 2013 et 2014.