Le colegio Severo Ochoa de Tanger cible de cocktail Molotov

Le lycée espagnol de Tanger a été la cible de deux tentatives d’incendie au cocktail Molotov dimanche soir et mercredi matin.

Le colegio Severo Ochoa de Tanger cible de cocktail Molotov

Le 24 avril 2015 à 17h04

Modifié 11 avril 2021 à 1h03

Le lycée espagnol de Tanger a été la cible de deux tentatives d’incendie au cocktail Molotov dimanche soir et mercredi matin.

Lundi dans la nuit, des jets de pierre ont brisé des vitres de l’entrée principale. Un individu a été arrêté.  L’incident le plus grave s’est déroulé mercredi 22 avril au matin.

Le lycée espagnol Severo Ochoa est située au centre de la ville au rond-point de la place du Koweit (Ibéria), une intersection entre les avenues Habib Bourguiba et de Belgique et l’avenue Mohamed Ben Abdellah, l’ex-boulevard de Paris. Il fait face à la grande mosquée Mohamed V.

 Le Severo Ochoa se trouve sur un terrain de 16 hectares qu’il partage avec le consulat d’Espagne, la résidence du consul, l’école primaire Ramon y Cajal, la Chambre espagnol de commerce et l’Institut Cervantès.

Un «déséquilibré», ancien étudiant en Espagne

L’individu arrêté est présenté comme un déséquilibré mental, ancien étudiant en Espagne qui «en voulait à ce que représente l’Espagne» selon des sources de sécurité contactée par Médias 24. Agé d’une trentaine d’années, le jeune   homme dont la famille réside à Tanger était revenu au Maroc avant d’avoir achevé ses études.

Médias 24 a pu apprendre que la police de Tanger a pu s’entretenir avec sa mère et son frère.

 Sur l’état psychologique de l’individu interpellé, les avis et témoignages fluctuent. Si le mot «déséquilibré» revient le plus souvent, il est difficile de cerner pour l’instant ce que cela représente de manière précise. Des sources parlent d’homme «dérangé», d’autres parlent même d’un «séjour à l’hôpital Errazi de Salé», d’autres de «traitement médical mal suivi à l’origine des troubles».

Les perquisitions menées à son domicile ont permis de découvrir des documents de propagande jihadiste. Un ordinateur portable et des CD ont été saisis selon des sources dignes de foi.

Trois incidents

Le premier incident s’est déroulé dans la nuit du dimanche 19 au lundi 20 avril vers 3 heures du matin, rapporte un responsable de la sécurité locale. Lundi matin, des débris d’une bouteille de verre ont été retrouvés «sans que cela n’inquiète» indique un responsable de la sécurité.

C’est lorsque les restes d’une mèche noircie ont été retrouvées grâce à la vigilance d’un gardien que l’alerte a été donnée concernant l’éventualité d’un incident d’une portée plus grave. Inspecteurs de police et agents de la police scientifique ont alors été alertés.

Dans les heures qui ont suivi, la surveillance rapprochée des lieux a été renforcée. Le deuxième incident a eu lieu dans la nuit du lundi au mardi.  Le même individu revient sur les lieux, comme il le reconnaît plus tard, et lance des pierres qui fracassent deux vitres de la taille d’une porte à l’entrée principale de l’établissement. Une troisième vitre subira des dégâts mineurs.

Des cocktails Molotov à l’intérieur de l’établissement

L’incident le plus grave, le troisième, s’est déroulé mercredi 22 avril vers 11h.

Malgré les incidents des jours précédents, la porte principale de l’établissement était restée ouverte. Cela peut être interprété comme une manière de «faciliter» l’approche du lycée à l’individu qui avait échoué dans sa tentative de jets de cocktails Molotov deux jours auparavant et donc de faciliter son interpellation.

Le choix de laisser les portes des écoles étrangères de Tanger ouvertes n’est plus de mise dans les établissements français et américains de la ville.

Dans ces établissements, le protocole de sécurité oblige à la fermeture de ces portes à toute heure du jour et de la nuit. Depuis plusieurs années, ces différents établissements font l’objet d’une surveillance policière et privée. Aucun incident n’y a été enregistré.

Mercredi matin, l’individu en question, «correctement habillé et portant une barbe» selon nos sources, parvient à pénétrer à l’intérieur du lycée Severo Ochoa.  Dans ses mains, et cachées sous son manteau, se trouvaient «trois bouteilles remplies de diluant et bouchées de morceaux de tissu» destinés à être allumés. Selon un garde présent à ce moment-là, l’homme a plusieurs fois crié «al jihad, al jihad», ce qui bien entendu n’a aucune signification particulière pour le moment.

Le directeur Bernardino Cervino Castro. (Ph. Médias 24).

 A l’intérieur des locaux, l’homme a aussi tenté de poursuivre une professeure de l’établissement avant d’être stoppé par les agents de sécurité.

Une fois neutralisé et en présence des forces de police accourus sur place, il reconnaît rapidement qu’il est l’auteur des incidents des jours précédents. Il a été présenté au juge d’instruction ce vendredi 24 avril.

Failles sécuritaires et directeur sur les nerfs

Depuis l’incident du mercredi 22 avril, les services consulaires espagnols restent injoignables. Le consul général d’Espagne Arturo Reig Tapia était en vacances cette semaine. C’est son second qui assure l’intérim. Il est resté injoignable au téléphone malgré plusieurs appels mercredi et jeudi.

Médias 24 a pu s’entretenir avec des sources policières et de la sécurité du lycée. Les échanges avec la sécurité du lycée se sont déroulés dans des conditions parfois houleuses. Le directeur de l’établissement Bernardino Cervino Castro a tenté de les interrompre.

Visiblement anxieux et nerveux,  il a également menacé  de sanctions professionnelles un responsable de la sécurité avec lequel Médias 24 s’entretenait tout en  demandant de «jeter dehors l’intrus» qualifié d’autres noms inélégants.

Selon des sources de la police de Tanger, la responsabilité de la direction de l’école dans ces incidents, surtout ceux de mercredi, intervenus après les deux incidents précédents est évidente. «Comment un lycée espagnol aujourd’hui à Tanger peut-il laisser les portes d’entrée grandes ouvertes?» s’interroge-t-on au siège de la préfecture.

La sécurité des institutions espagnoles de Tanger est assurée par la police marocaine, des gardes privées et des agents de police espagnols au niveau du consulat. Le consulat, comme les établissements scolaires espagnols se trouvent sur un même bloc. Des failles dans les protocoles de sécurité sont évidentes même si les autorités locales insistent sur la notion d’«acte isolé».

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