Ce qui fait le bonheur des Marocains

Alors que l’ONU vient de célébrer la Journée mondiale du bonheur, une étude réalisée par Ipsos pour Atlanta Assurance tente de cerner les mécanismes complexes de la joie de vivre chez les Marocains. Les résultats sont parfois surprenants. 

Ce qui fait le bonheur des Marocains

Le 25 mars 2015 à 15h23

Modifié 25 mars 2015 à 15h23

Alors que l’ONU vient de célébrer la Journée mondiale du bonheur, une étude réalisée par Ipsos pour Atlanta Assurance tente de cerner les mécanismes complexes de la joie de vivre chez les Marocains. Les résultats sont parfois surprenants. 

Voilà une étude sur un thème qui parle à tout le monde. Pour tenter de comprendre les moments de joie des Marocains et en définir les motifs, Ipsos a recueilli les réponses de 2.100 individus représentatifs de la population marocaine des 25 à 64 ans.

Il en ressort que la tranquillité d’esprit (36%), la santé (26%), la stabilité (15%) et l’argent (14%) arrivent en tête des critères de bonheur chez nos concitoyens. « Cela confirme que le bonheur chez les Marocains, comme dans toutes les définitions universelles, reste fortement lié à la quête de soi-même », commentent les auteurs.

La santé, principale source de bonheur

La santé (96%), le culte (80%) et la famille (70%) sont les principales sources de bonheur chez les Marocains. Fait notable, plus on avance dans l’âge, plus on s’attache à la religion, et plus on descend dans les classes sociales, plus la famille gagne de l’importance. Pour ce qui est du rapport à la famille, l’étude nous apprend que la réussite des enfants dans les études fait le bonheur des parents, tandis que la bénédiction des parents et la bonne image renvoyée à l’entourage font celui des enfants.

« Ces conclusions nous montrent à quel point les Marocains se soucient de ce que vont penser les autres, quitte à oublier que le bonheur est avant tout une affaire personnelle », analyse Amal Chabach, médecin psychothérapeute et sexologue.

Sur la relation entre culte et bonheur

Autre enseignement notable: la religion revête une grande importance dans la vie des Marocains et leur vision des choses. Dans le détail, les Marocains trouvent le plus de bonheur dans les pratiques du jeûne et de la zakat (donation de l’aumône), tandis que les baby-boomers sont plus attachés à la religion et ont tendance à pratiquer le culte en groupe.

Pour El Boukili Ahmed, professeur universitaire et chercheur en études islamiques, l’étude met en lumière le lien intime entre la culture marocaine et la religion : « Plus on avance dans l’âge, plus on a besoin d’un refuge spirituel. Et dans l’imaginaire des Marocains, le hajj représente le summum de cette spiritualité», décrypte-t-il. 

« Un indicateur qui traduit les attentes des Marocains »

Pour le sociologue et professeur universitaire Abderrahim El Atri, habitué des plateaux télé, l’un des effets les plus intéressants de cette étude est d’amener chercheurs, décideurs et citoyens à s’interroger sur notre qualité de vie : « Quand les Marocains désignent la santé comme leur principal critère de bonheur, cela signifie qu’ils sont préoccupés par les dysfonctionnements du système de santé marocain. Sans avoir une visée politique, cette étude constitue un indicateur qui traduit les attentes sociétales des Marocains ». 

Même son de cloche chez Amal Chabach, qui estime que « bien que le bonheur soit somme toute relatif, nous possédons des éléments concrets qui peuvent informer de manière utile les discussions sur le sujet ».

Le « bonheur national brut »

Pendant longtemps, les économistes ont postulé que le bien-être était uniquement lié à la richesse matérielle, arguant que seule la croissance du produit intérieur brut (PIB) peut mesurer notre progrès vers le bonheur.

Mais depuis une quarantaine d’années, la pertinence du PIB en tant qu’indicateur hégémonique ne cesse d’être remise en question. A l’origine de cette prise de conscience, le Bhoutan, ce petit pays coincé entre le Sikkim indien et le Tibet chinois qui a fait du bonheur un indice dans les années 1970 : le « bonheur national brut. »

Depuis, la recherche sur le bien-être subjectif a connu un intérêt croissant, et les indices et autres « théories » du bonheur n’ont cessé de se développer.

Même l’ONU a apporté sa contribution dans un sérieux rapport sur le bonheur réalisé en 2013, soit un an après avoir établi la Journée internationale du bonheur (le 20 mars). A en croire l'étude, les Danois sont les plus heureux de la terre. Viennent ensuite, dans l'ordre, les habitants de la Norvège, de la Suisse, des Pays-Bas et de la Suède. Les Marocains ne sont que 99e et troisièmes au Maghreb.

Mais revenons à l’étude marocaine. Pour capitaliser (surfer ?) sur l’engouement suscité, comme en témoigne l’importante présence médiatique hier en conférence de presse, Atlanta Assurance a annoncé le lancement de son «Observatoire marocain du bonheur », qui sera entièrement consacré au sujet. Pour peut-être un jour inciter les décideurs à mesurer le bonheur national brut ?

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