L’examen d’accès à la profession d’avocat surveillé personnellement par Ramid

Le ministre de la Justice s’est personnellement déplacé pour surveiller le déroulement de l’examen à la profession d’avocat et a rédigé les questions. Faut-il l’en féliciter?

L’examen d’accès à la profession d’avocat surveillé personnellement par Ramid

Le 3 mars 2015 à 17h42

Modifié 3 mars 2015 à 17h42

Le ministre de la Justice s’est personnellement déplacé pour surveiller le déroulement de l’examen à la profession d’avocat et a rédigé les questions. Faut-il l’en féliciter?

De prime abord, c’est une bonne chose.

Un ministre qui supervise personnellement le déroulement d’une épreuve d’examen, qui rédige lui-même les questions, c’est une première! C’est ce qu’a fait Mostafa Ramid, ministre de la Justice, ce dimanche.

Méritocratie, transparence et égalité des chances: Tels ont été les défis que devait relever le ministre de la justice, Mustapha Ramid, lorsqu’il a lancé, dimanche 1er mars, l’examen d’accès à la profession d’avocat. C’est certainement son intention et nous n’en doutons pas. Mais elle n’est pas à l’abri des critiques.

Un ministre aux aguets

A Casablanca, c’est donc M. Ramid en personne qui a supervisé le déroulement des épreuves. Accompagné par une commission ad hoc, le ministre faisait le tour des amphis où il était parfois accueilli par les applaudissements des candidats. Ces derniers, avant d’entamer l’examen,  ont eu droit au discours du ministre qui tenait à les sensibiliser sur ce qui est demandé à un «robe noire» : l’esprit d’analyse.

Fait inédit, les questions objet de l’épreuve ont été rédigées à la main par Mr Ramid, le matin même de l’examen. L’objectif est clair, annihiler toute possibilité de fuite. Les fraudeurs éventuels n’avaient qu’à faire appel, eux aussi, à leur esprit d’analyse.

 A ce propos, contacté par Médias 24, Mohamed Hissi, bâtonnier de Casablanca et membre de la commission chargée de superviser l’examen nous confie que les questions émanent de la réflexion spontanée du ministre. Celui-ci les a soumises à débat entre les différents membres de la commission, qui y ont souscrit.

Retard, frondeurs et fraudeurs

Le fait que les questions n’aient été débattues, choisies puis distribuées à l’échelle nationale que le matin même de l’examen constituait, certes, une manière de gérer le risque de fuite. Mais c’est sans compter le retard généré par le temps que devait prendre la notification des questions à l’échelle nationale.   

En effet, le début de l’épreuve était prévu à 8h30 mais n’est finalement intervenu qu’à 10h voire 11h dans certaines villes. Certains candidats, manifestement mécontents, ont quitté les salles. D’autres en ont profité pour véhiculer des rumeurs de fuite. Ce qui a leur valu d’être rappelés à l’ordre, selon ce qu’une source officielle du ministère nous a déclaré.

Cette même source qui nous a donné le chiffre de 33 fraudeurs épinglés cette année dans tout le Maroc. Tous ont été présentés à la police et poursuivis en état de liberté provisoire.

Il est à noter que cette année, le ministère de la justice a convoqué 14.690 candidats éligibles à passer l’examen d’accès à la profession d’avocat. Nombre qui a été étoffé par 137 candidats dont le dossier a été rejeté car n’ayant pas rempli certaines conditions de formes, mais qui ont été réadmis après régularisation.

Ainsi, un dispositif renforcé a été mis en œuvre afin d’éviter ou minimiser les risques de fraude. Notre interlocuteur emploie le terme «exceptionnel», faisant allusion à l’anarchie qui caractérisait cet examen lors des éditions précédente.

  Ainsi, cette année, dans chaque ville accueillant l’examen, la supervision a été dévolue à une commission spéciale, composée:

-Du directeur des affaires civiles en sa qualité de président. Excepté à Casablanca, où le ministre de la justice a présidé personnellement la commission.

-Des directeurs de l’administration centrale du ministère de la justice.

-Des premiers présidents des cours d’appel

-Des procureurs généraux du Roi près les cours d’appel

-Des présidents des deux tribunaux administratifs ainsi que les présidents des mêmes tribunaux.

-Du président de l’association des barreaux du Maroc

-Des 17 bâtonniers des barreaux du Maroc

-Et un représentant de l’instance centrale de lutte contre la corruption

Au final, la démarche de M. Ramid est certes louable. Le ministre a rédigé lui même les questions de l'épreuve, craignant des fuites du sujet préalablement préparé. Ce qui laisse entendre :

-Qu’il n’a pas confiance en ses propres structures

-Que s’il n’avait pas été là, les choses se seraient mal passées.

En réalité, M. Ramid aurait certainementeu encore plus de mérite s’il avait réussi à installer des structures, un système qui fonctionne d’une manière auto-entretenue, parce qu’il aurait été construit selon des principes de bonne gouvernance.

Espérons que lui et d'autres responsables, se fixent ce genre d'objectifs à l'avenir.


 

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