Enseignement: l’éducation religieuse ne sera plus la seule à véhiculer les valeurs
La refonte des programmes et des manuels scolaires est une priorité. Quel est la vision du ministère de l’Education nationale? Médias 24 a recueilli les déclarations de Rachid Benmokhtar.
Enseignement: l’éducation religieuse ne sera plus la seule à véhiculer les valeurs
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Amine Belghazi
Le 8 février 2015 à 19h26
Modifié 8 février 2015 à 19h26La refonte des programmes et des manuels scolaires est une priorité. Quel est la vision du ministère de l’Education nationale? Médias 24 a recueilli les déclarations de Rachid Benmokhtar.
Le système éducatif national est baigné, depuis plus d’une décennie, dans une crise de référentiel. Les valeurs et la morale demeurent au centre du tumulte.
Entre l’enseignement et l’éducation, la répartition des missions n’est pas clairement définie. L’école marocaine a raté le coche de la modernisation. Le ministre de l’Education nationale l’atteste: «l’école n’a pas suivi les progrès mondiaux réalisés. Elle est restée dans une approche classique et fermée sur elle-même»
A titre d’illustration, l’évaluation des élèves se fait toujours sur la base de l’excellence disciplinaire, «aujourd’hui encore, un bon élève c’est celui qui réussit à avoir de bonnes notes dans telle ou telle autre matière. Ceci ne reflète pas la réalité, car dans la vie, l’évaluation se fait sur la base des qualités et des compétences», nous déclare Rachid Benmokhtar.
L’école moderne ambitionne de développer chez l’apprenant un certain nombre de qualités, parmi lesquelles le ministre relève «la curiosité, l’endurance, la confiance en soi, l’acceptation du risque, l’esprit d’équipe et la conscience».
Sur ce dernier point, plusieurs efforts restent à faire, d’autant plus que, parmi les questions prioritaires auxquelles le ministère doit répondre, celle des valeurs revêt une importance particulière. En effet, elle a été identifiée par le ministère comme faisant partie des 4 éléments qui déterminent la réussite de l’élève.
La question des curricula, des programmes et des manuels scolaires s’invite tout naturellement au débat. Et les discours haineux, raciaux ou ségrégatifs n’ont plus lieu d’être. Interrogé par nos soins, le ministre de l’Education nationale a estimé qu’«il faut faire face quotidiennement aux discours discriminants dans les manuels scolaires, c’est un combat permanent qui prend du temps. Et ce n’est pas uniquement le rôle du ministère, mais aussi des personnes en charge de la défense des droits de l’Homme». Toutefois, Rachid Benmokhtar ne cache pas son inquiétude: «depuis que nous avons pris les dispositions pour libérer le marché de l’édition des livres scolaires, nous avons constaté que quelques livres sont mis en vente en l’absence d’une autorisation du ministère.»
Un danger d’autant plus important que les manuels scolaires souffrent d’une faible promotion des valeurs universelles.
Dans un rapport d’analyse des programmes scolaires réalisé par le ministère de l’Education nationale, et présenté en juin 2013, on apprend que l’ensemble des valeurs inculquées aux élèves sont concentrées dans la matière de l’éducation islamique.
Et c’est là où réside l’inquiétude: puiser les valeurs morales exclusivement dans le discours religieux, au détriment des valeurs universelles, fait partie du conditionnement de masse. Cette pensée monolithique conduira inéluctablement les générations montantes à déshumaniser toute personne qui ne partage pas le même référentiel de valeurs.
Il est temps d’adopter, dans les programmes scolaires, une approche orientée vers l’humain. L’éducation étant la locomotive de tout changement.
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