Connect Institute, un espace pour réapprendre le vivre ensemble

Le centre piloté par Taha Balafrej boucle sa première année avec une trentaine de débats auxquels ont participé quelque 900 personnes.

Connect Institute, un espace pour réapprendre le vivre ensemble

Le 6 février 2015 à 16h42

Modifié 6 février 2015 à 16h42

Le centre piloté par Taha Balafrej boucle sa première année avec une trentaine de débats auxquels ont participé quelque 900 personnes.

Cela fait désormais un an que Taha Balafrej, professeur universitaire, ancien directeur du développement durable à OCP, chroniqueur et blogueur bien connu a créé Connect Institute, un espace de sociabilité pour « stimuler l'esprit et les sens » dans une société de plus en plus déshumanisée.

La première agora avait eu lieu début mai, à Agadir. 26 rencontres-débats suivront, toujours selon la même formule : des gens de tout âge et de tout horizon se réunissent pour échanger, écouter l’autre, socialiser, s’imprimer avec sincérité et spontanéité. En somme, réapprendre le vivre ensemble.

« Il s’agit d’un espace où l’on réfléchit calmement, où l’on respecte l’autre, un espace dans lequel il est possible de converser librement, d’écouter, de découvrir (…), avec les jeunes et tous ceux qui nous font confiance, en respectant la parité et la dissemblance » souligne Taha Balafrej.

En tout, près de 900 personnes ont participé aux débats et plus de 60 jeunes ont été accompagnés, avec un impact rendu plus grand par les réseaux sociaux.

L’institut invite plusieurs personnalités publiques à s’exprimer et à partager leur expérience avec les membres. Parmi les nombreux intervenants, Aïcha Ech-Chenna, Najlae Benmbarek, Abdesselam Aboudrar, Fatym Layachi, Mohamed Tozy, etc.

D’ailleurs, pour ce dernier : « l’initiative de créer Connect Institute, comme espace de sociabilité, peut paraître a priori décalée et même un peu étrange. Mais, en la confrontant à des traditions sociologiques qui ont traité de la réinvention des sociabilités dans des espaces nouveaux ou dans des espaces où les sociabilités traditionnelles sont en crise, je pense que cette initiative a toute sa place ».

Outre les rencontres, l’institut organise des séminaires, des ateliers de théâtre ou de yoga. Chaque mardi, les membres prennent le café matinal ensemble et une fois par mois, ils vont en balade. Cet engouement montre que cette initiative trouve toute sa place dans une  « société déboussolée », pour reprendre les mots de Taha Balafrej.

« Quand j’ai lancé cet espace il y a un an, je n’avais pas grand espoir, car j’avais la conviction que le changement auquel nous aspirons est difficile à réaliser. Mais les choses ont changé quand j’ai vu des jeunes membres dire qu’ils sont moins désespérés depuis qu’ils fréquentent l’institut, des adultes se dire impatients de revenir, ou quand j’ai vu 200 personnes écouter pendant 6 heures Aïcha Ech-Chenna parler de son parcours », nous confie cet ancien cadre de l’OCP.

« Je crois qu’il faut créer des endroits où on réapprend le vivre ensemble, l’écoute de la conversation ; des endroits où chacun peut comprendre la période dans laquelle il vit. Durant nos ateliers, chacun prend conscience de ses limites, de son potentiel, de ses lacunes. Il cherche à s’améliorer », ajoute-t-il.

Il n’y a pas si longtemps, ce genre de connexions se faisait dans les quartiers marocains et les gens se retrouvaient de manière régulière. « Aujourd’hui, ces espaces n’existent plus, car les gens sont occupés, les quartiers se sont agrandis, les familles sont disloquées et occupées par la vie quotidienne. Je ne suis pas en train de regretter le passé, je constate qu’aujourd’hui, l’individu est livré à lui-même. Et on ne peut pas avancer avec des individus livrés à eux-mêmes et à des écrans de smartphone », conclut Taha Balafrej.

Comme quoi, lancer des espaces de sociabilité nouvelle, construits sur l’ouverture et le respect de l’autre, ça peut marcher.

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