Développement. Le Maroc atteindra 90% des OMD fin 2015

Scolarisation au collège, inégalités sociales et place des femmes sont les domaines où le pays est loin des objectifs du millénaire pour le développement.

Développement. Le Maroc atteindra 90% des OMD fin 2015

Le 29 janvier 2015 à 16h08

Modifié 29 janvier 2015 à 16h08

Scolarisation au collège, inégalités sociales et place des femmes sont les domaines où le pays est loin des objectifs du millénaire pour le développement.

Depuis l’adoption par le Maroc de la Déclaration du millénaire en 2000, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) réalise des rapports nationaux tous les 2 ou 3 ans pour suivre les engagements du pays en la matière.

A partir des projections établies suite au bilan de 2012, le Maroc ne réalisera pas totalement les objectifs du développement (OMD). Ceux-ci devraient être atteints à plus de 90% à la fin 2015.

Eradication de l’extrême pauvreté et de la faim et recul de la pauvreté absolue

L’extrême pauvreté et la faim sont presque éradiquées au Maroc depuis le début des années 2000. Le Maroc a pratiquement mis fin à l’extrême pauvreté: 0,28% de la population vivait avec moins de 1$ par jour en 2011, contre une valeur cible de 1,8% des OMD à l’horizon 2015. Même constat pour la pauvreté alimentaire : en 2011 0,5% de la population était en situation de pauvreté alimentaire (atteinte d’un niveau minimal d’apport calorifique), contre une cible de 2,3% en 2015 des OMD.

Le taux de pauvreté absolue a été réduit de plus de la moitié entre 2001 et 2011. A cette date, 2 millions de Marocains vivaient avec moins de 2,15 $ (10,5 DH) par jour. En revanche la pauvreté relative - mesurée à 60% de la médiane des dépenses de consommation par habitant - a faiblement diminué, passant de 22% de la population en 1990 à 19,4% en 2007.

L’accès des populations aux services sociaux de base a connu une cadence rapide. Le pourcentage des bénéficiaires de l’électrification rurale s’établir à 98% en 2012 contre 9,7% en 1994 et celui de la desserte en eau potable à 93% contre 14% en 1994.

Malgré tout, des inégalités sociales en hausse

Les inégalités sociales manifestent une rigidité à la baisse. Entre 1990 et 2011, aucun indicateur révélateur des inégalités de consommation n’a évolué, certains ayant même augmenté. Les 10% des ménages les plus aisés représentaient encore le tiers des dépenses de consommation (33,8% en 2012 contre 31,7% en 1990 !), et les 10% les moins aisés représentaient 2,6% de ces dépenses (même chiffre en 1990).

L’inégale survie dans le système éducation-formation serait la principale source d’inégalités : 31% de l’inégalité totale est due à la différence entre les niveaux de formation des individus.

L’inégalité des chances est également un facteur prééminent pour expliquer les disparités salariales. 26% de ces disparités ne sont expliquées ni par l’éducation, ni par l’expérience ou les capacités, et donc par d’autres facteurs discriminants comme l’entregent ou la condition sociale.

Enfin l’étude sur la mobilité sociale révèle le caractère structurel de ces inégalités : seules 17,9% des femmes voient leur situation socio-professionnelle améliorée par rapport à celle de leur père contre 43,7% chez les hommes. De même la mobilité sociale est plus répandue parmi les citadins (51%) que parmi les ruraux (15%).

Et des disparités régionales

Si les OMD sont une cible à atteindre au niveau national, le HCP a introduit des indicateurs de pauvreté au niveau régional, ce qui permet de faire ressortir les niveaux d’évolution par région.

Or celles-ci connaissent des rythmes très variés pour l’atteinte des OMD. Les régions de Meknès-Tafilalet, Taza-Al Hoceima-Taounate, Doukala-Abda et Gharb-Chrada-Beni Hssen qui sont aujourd’hui les plus pauvres (avec un taux de pauvreté relative allant de 8% à 10% de la population) ont connu un rythme de réduction de la pauvreté relative d’environ -50% entre 1990 et 2012, en-deçà de la cible de -66%.

Dans ces régions, tous les indicateurs de développement indiquent une rupture avec la moyenne nationale. Le Gharb présente le plus fort taux d’habitat sommaire (20% de la population contre 6% à l’échelle nationale). Le taux d’alphabétisation y est aussi le plus faible (75% contre 85% à l’échelle nationale). La région de Taza présente le plus faible taux d’accès au réseau d’assainissement (24% de la population contre 60% à l’échelle nationale). La mortalité infantile y explose (45‰ contre 36‰ à l’échelle nationale).

La scolarisation au primaire quasi-généralisée en 2012

Les effectifs de l’enseignement primaire ont enregistré une croissance continue. En 2012, on comptait 4.016.934 élèves au primaire soit un taux net de scolarisation des enfants âgés de 6 à 11 ans de 97% contre 87% en 2004, et 60% en 1994. Le taux d’achèvement du scolaire est passé de 76% en 2008 à 86%  alors que la charte avait prévu un taux d’achèvement de 90% à cette date.

Le taux de scolarisation au niveau collégial est encore alarmant, avec un niveau de 54% en 2012 contre 43% en 2008, alors que la cible pour 2015 est un taux de scolarisation des 12-14 ans de 100%. Le taux d’achèvement n’y est que de 65% en 2011.
En creux, ces scores positifs mais insuffisants expliquent que le taux d’alphabétisation reste bien en dessous de la cible visée par les OMD. De 85% en 2012 (avec une forte disparité hommes/femmes) auprès des 15-24 ans, il devrait attendre moins de 90% en 2015, contre une cible de 100% prévu par les OMD.

Hommes et femmes ne sont toujours pas logés à la même enseigne

Des progrès remarquables ont été faits en 20 ans pour éliminer les disparités entre les sexes dans l’enseignement. Entre 1990 et 2012, le taux de parité du primaire est passé de 66% à 91%, celui du supérieur de 56 à 91%. L’inégalité face à l’alphabétisation se réduit, puisque pour 100 garçons entre 15 et 24 ans alphabétisés, on compte pratiquement 85 filles alphabétisées contre 65 en 1990. Il apparaît également que les filles ont un taux d’achèvement du collège supérieur à celui des hommes puisque la parité garçon/fille passe de 78% au collège à 92% au lycée. Le bilan est plus contrasté néanmoins entre la ville et la campagne, où la parité au collège n’est que de 57% et au lycée de 64%.

En revanche, peu de progrès ont été réalisés en matière d’emplois en 10 ans. Les taux de féminisation de la population active occupée selon le statut socio-professionnel sont restés relativement stables entre 2000 et 2012. Les femmes représentent 20% de la population salariée en 2012, contre 22% en 2000, et 8% des employeurs, contre 6,6% en 2000.

Au niveau de la lutte contre les violences faites aux femmes, le chiffre unique dont on dispose pour 2009 donne froid dans le dos : le taux de prévalence de la violence à l’égard des femmes y étaient de 63%, soit 2 femmes sur 3 victimes de violence. 

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

A lire aussi


Communication financière

Managem: Résultats annuels au 31 décembre 2023

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.