Véritable bombe dans le champ de la recherche sur les implants neuronaux, la récente création d’un implant élastique menée par une équipe de scientifiques de l’Ecole polytechnique de Lausanne, ouvre de nouvelles et passionnantes perspectives dans le traitement des moelles épinières endommagées.

Et pour cause ! Publiées dans la revue de référence Science, les conclusions des travaux scientifiques indiquent que cet implant flexible testé sur des rats de laboratoire paralysés, ont permis aux cobayes de marcher à nouveau.

Dans les colonnes du site de la BBC, les chercheurs ont comparé le fonctionnement de la moelle épinière à une autoroute sur laquelle circule quantité de messages électriques. Des signaux qui affluent du cerveau vers les organes et différents membres et vice-versa. Une éventuelle blessure de cette moelle entrave alors la transmission des messages électriques véhiculés par le cerveau, conduisant ainsi souvent à une paralysie des membres inférieurs.

Les scientifiques ajoutent par ailleurs qu’une stimulation électrique et chimique de la moelle permettait de réactiver la marche sur certains rats de laboratoire. Bémol : cette stimulation n’est pas exploitable à long terme.

Les implants constituent la seconde étape du traitement de la moelle épinière. Cependant, les implants disponibles actuellement se caractérisent par leur rigidité et provoque des inflammations de la moelle épinière. Il faut comprendre en effet, que les implants rattachés à la moelle épinière sont soumis aux pulsations sanguines générées par le cerveau et suivent de fait les mouvements de contraction et relâchement. Un point qui a indubitablement nourri la réflexion des scientifiques de Polytechnique.

Le professeur Stéphanie Lacour, collaborant sur le projet d’implant flexible, déclare au micro de la BBC, que leur innovation « entièrement élastique permet d’accompagner le mouvement nerveux en douceur », évitant ainsi le risque d’inflammation mais assurant néanmoins le rôle de transmetteur de signaux électriques.

L’implant développé au terme de long mois de travail, composé de silicone élastique ainsi que d’un câblage en or, a permis aux rats de laboratoire de retrouver l’usage de leurs pattes. Si l’exploitation de cette technologie pour l’homme n’est pas encore d’actualité, les scientifiques n’en manifestent pas leur optimisme. Ils précisent selon la même source qu’ils travaillent actuellement à l’élaboration de matériaux à destination des paralysies humaines, mais attendent que ceux-ci soient approuvés par les institutions autorisées.