Oliviers d’Oujda : le maire s’explique sur son recul

Le maire a annoncé la suspension de l’arrêté prônant l’arrachage des oliviers de la ville. La décision a été motivée par une volonté consensuelle de ménager les opposants au carnage incontrôlé des oliviers.  

Oliviers d’Oujda : le maire s’explique sur son recul

Le 17 octobre 2014 à 16h26

Modifié 17 octobre 2014 à 16h26

Le maire a annoncé la suspension de l’arrêté prônant l’arrachage des oliviers de la ville. La décision a été motivée par une volonté consensuelle de ménager les opposants au carnage incontrôlé des oliviers.  

Après un débat houleux qui a duré plus de 4 heures jeudi 16 octobre, la décision de la municipalité a fini par tomber.

Interrogé par Médias 24, le maire Omar Hjira déclare qu’il a fini par se ranger aux arguments des uns et des autres en prenant un arbitrage intermédiaire après une séance d’explications des belligérants.

Il annonce ne pas avoir annulé l’arrêté municipal (trainant depuis 2012) qui ordonnait une transplantation aux limites de la ville des oliviers, mais d’avoir suspendu son application immédiate.

Le report de sa mise en œuvre pour l’année 2015 est conditionné à la publication à venir de conclusions d’une commission chargée de recueillir les points de vue des différents antagonistes.

Le maire révèle aussi que son équipe municipale est revenu sur l’obligation de transférer l’ensemble des milliers d’oliviers d’Oujda vers d’autres cieux moins nocifs pour les habitants de la ville.

L’ordonnance future concernera uniquement les foyers allergènes de la ville clairement pré-identifiés. Le travail de la nouvelle commission sera de déterminer les zones qui posent un vrai problème de santé et où le déracinement des oliviers sera permis.

Omar Hjira s’est engagé à arrêter le « massacre en cours des oliviers par des personnes extérieures à la municipalité ». Pour cela, il a annoncé la création d’une cellule de surveillance de ce phénomène.

Ill affirme qu’à partir de vendredi 17 octobre, les services municipaux et ceux chargés de la sécurité s’attèleront à enrayer l’abatage clandestin et lucratif organisé par une certaine frange de la population.

Reconnaissant que sa décision a été mal comprise par certains qui y ont vu un feu vert pour s’adonner au trafic illégal de bois d’olivier coupé, il décline cependant toute responsabilité personnelle dans cette situation.

Il en profite pour dénoncer « les vandales et les voleurs de bois » qui ont profité du sa décision en abattant clandestinement des oliviers partout dans la ville d’Oujda : cimetière, route de l’aéroport, etc.

Le maire tient à rappeler que la décision municipale n’a pas été prise au départ dans une logique d’éradication des oliviers allergènes mais simplement de transplantation vers l’extérieur de la ville.

Il n’hésite pas à qualifier cette décision polémique de « courageuse et altruiste » car son mandat de maire prend fin dans une année et pourrait lui valoir l’inimitié de certains électeurs.

Il cite l’annulation de la CAN par le Maroc pour cause de menace de virus d’Ebola comme un argument pour dire qu’entre l’olivier allergène et la santé des citoyens d’Oujda, il n’avait pas le choix.

Chose nouvelle, il confie que sa municipalité a prévu un budget de 2 MDH pour leur transfert vers d’autres cieux moins « nocifs pour la santé des habitants », et leur remplacement.

Rappelons qu’il était prévu que la charge financière des transplantations et des remplacements d’arbres d’alignement (palmiers…) soient assumées par les propriétaires d’oliviers. Dans l’arrêté précédent, ces derniers étaient tenus de s’acquitter d’une somme de 600 DH par olivier transféré.

Omar Hjira déclare que désormais, c’est une logique consensuelle qui aura le dernier mot en mettant en place une commission multipartite qui démarrera ses travaux à partir de ce vendredi 17 octobre.

Elle sera constituée de scientifiques, de patients souffrant d’allergie et de citoyens voulant préserver la beauté esthétique des oliviers dans la ville d’Oujda. La commission décidera ce qu’il est permis de faire ou pas et ses travaux seront rendus public au jour le jour sur un site internet dédié.

A la question de savoir pourquoi n’a-t-il pas réuni toutes les parties avant le début de la polémique, Omar Hjira affirme que personne n’avait daigné manifester son soutien ou son opposition à sa décision ultérieure.

Contactés par notre rédaction, les opposants qui se sont battus contre la précédente décision polémique du maire ne cachent pas leur plaisir. Ils se disent satisfait d’avoir obtenus une « reculade inespérée » du maire qui a néanmoins su jouer le jeu en faisant preuve de pragmatisme.

Ils assurent que leur mobilisation à travers un groupe Facebook prouve s’il en était besoin qu’une démarche citoyenne pouvait être couronnée de succès et que ce genre d’initiative gagnerait à se multiplier au Maroc.


 

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