Des fuites de documents ciblent des responsables marocains
Plusieurs documents confidentiels ou privés de personnalités connues ou de responsables gouvernementaux sont diffusés depuis quelques jours sur internet, dans ce qui semble être une guerre des services de renseignements. Le point.
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Omar Radi
Le 7 octobre 2014 à 17h05
Modifié 7 octobre 2014 à 17h05Plusieurs documents confidentiels ou privés de personnalités connues ou de responsables gouvernementaux sont diffusés depuis quelques jours sur internet, dans ce qui semble être une guerre des services de renseignements. Le point.
Cela fait plus de deux semaines qu’un dénommé Chris Coleman diffuse des documents censés être confidentiels sur les réseaux sociaux, où il s’en prend principalement à des responsables de la diplomatie marocaine, ainsi qu’au service de contre-espionnage marocain, la Direction générale des études et de la documentation, la DGED.
La première “fuite” de Coleman a été largement suivie par la presse. Elle avait concerné une lettre du ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius à son homologue marocain, Salaheddine Mezouar.
Dans la correspondance, Fabius assurait à Mezouar que des ordres ont été donnés pour que la fille de ce dernier reçoive un permis de travail, afin de rejoindre l’équipe de Mckinsey France qui l’avait embauchée.
Il y a quelques jours, Coleman informe une mailing list bien remplie de journalistes et personnalités marocaines que son compte sur Facebook a été supprimé après un signalement massif, probablement en réaction aux premiers documents qu’il avait sortis sur des membres de l’exécutif et de la DGED, portant sur leur travail et, pour certains, il avait même révélé des éléments de vie privée.
Viré de Facebook, Coleman migrera par la suite vers Twitter où il mettra en ligne plusieurs autres documents, qu’il hébergera sur le site de hosting Mediafire. Même scénario que sur Facebook, le compte de “l’agent secret” sera supprimé après une vague de signalements.
Relations avec Israël, copinage et liens d’influence avec certains médias et journalistes américains, sortie de livres “commandés”, les documents mis en ligne par Chris Coleman n’ont pour l’instant pas provoqué de réactions de la part des personnalités concernées.
L’une des thèses évoquées par le microcosme qui a suivi ces fuites est qu’il s’agit d’une guerre du renseignement, dirigée contre le Maroc. Le compte Twitter en question est truffé de références au polisario, à la rasd et au Sahara. Mais ces références peuvent aussi avoir été placées pour brouiller les pistes.
L'auteur a "oublié" d'effacer les métadonnées des fichiers qu'il a mis en circulation. Les fichiers semblent provenir de piratages de boîts mails des personnes concernées.