La montée du racisme au Maroc n’est plus à démontrer. Plusieurs migrants subsahariens en ont fait les frais ces dernières années, plus particulièrement à Tanger, au tristement célèbre quartier Boukhalef, une « prison à ciel ouvert » qui connait des assauts répétés de la part des autorités.

De fin 2013 à aujourd’hui, le bilan des descentes policières sur ce quartier est inquiétant ; fin 2013, deux migrants, un Sénégalais de 22 ans et un Camerounais de 18 ans sont morts dans des circonstances similaires, victime tous les deux d’une chute mortelle des balcons des appartements qu’ils occupaient. Un autre migrant camerounais, Charles Ndour, 25 ans, a été poignardé lors d’affrontements avec des Marocains, le 29 août dernier.

C’est dans ce cadre que se tiendra la caravane lancée par plusieurs associations et collectifs nationaux et internationaux. « Nous ferons le départ de Rabat vers Tanger samedi prochain, accompagnés des représentants de toutes les associations signataires de l’appel » nous confie Lucille Dumas, membre d’Attac Maroc, en charge de la question de la migration.

L’objectif est d’apporter le soutien nécessaire aux migrants subsahariens, victimes de violences, d’arrestations et de déportations massives, en essayant de lever le climat de terreur qui règne dans les quartiers à forte densité migrante, et en réclamant des poursuites judiciaires à l’encontre des personnes responsables de ces exactions.

Le problème réside dans la manière avec laquelle les différentes autorités européennes et africaines traitent la question de la migration. « Depuis maintenant plus de 15 ans, l’approche sécuritaire et répressive de la question migratoire, mise en œuvre par l’Union européenne et ses relais africains, a fait preuve non seulement de sa cruauté gratuite, mais aussi de son inefficacité à permettre une gestion cohérente et efficace de la mobilité des personnes qui, rappelons-le, est un droit fondamental » déclarent, dans un communiqué, les associations signataires de l’appel. Parmi elles, on trouve des organisations nationales telles que le Réseau Chabaka, l’AMDH, la fondation Orient-Occident ou le Collectif des communautés subsahariennes au Maroc, soutenues par des ONG internationales, à l’image de :

-l’Association des réfugiés sans frontières du Cameroun,

-la Coalition internationale des sans-papiers et migrants de France,

-le Conseil des migrants de France,

-SOS migrants de Belgique,

-ou encore l’ARACEM du Mali.

L’appel est ouvert à tout individu ou organisation qui souhaiteraient prendre part à cet événement.