"Ils ont cassé l’hôtel Holiday et l’ont jeté dans la mer". La petite phrase du Dr. Bouhlal, résident à Assanaoubar, résume la situation qui voit depuis l’an dernier la filiale de la CDG Madaef casser l’ancien hôtel Holiday pour construire un Sofitel. Le chantier se trouve à 500 mètres de la résidence royale de M’diq.

Sa voisine, Amina Torrès, elle aussi me montre son pied blessé par un morceau de fer à béton sur lequel elle a marché… dans l’eau. Pour les nombreuses familles de Casablanca, Rabat et de Tétouan qui attendent toute l’année pour jouir de ces moments de vacances et de paix au bord de cette belle plage méditerranéenne, le gâchis est total.

C’est le couple Dellerro-Bennis qui a tout d‘abord donné l’alerte au mois de juillet dernier, en postant un article sur Facebook et en publiant plusieurs photos. Parallèlement à cela, Mme Torrès, Khadija Dellerro, le responsable du syndic Said Chahboun et d’autres copropriétaires se sont activés dans tous les sens : demandes de rendez-vous avec le gouverneur de M’diq, visites au secrétaire général de la province, et enfin contact avec un avocat et envoi de courrier en bonne et due forme. Mais rien ne se passe.

Une visite sur les lieux a permis de constater, jeudi 7 août, que Madaef aurait finalement décidé d’envoyer un petit tractopelle pour enlever les morceaux de béton et de métal les plus visibles de la plage. La question, ironique, posée par des estivants à M’diq était de savoir si la filiale de la CDG allait envoyer un sous-marin pour enlever ce qui est certes invisible mais bien sous l’eau et dangereux ?

La pollution créée par Madaef à M’diq n’est pas seulement faite de béton et de métaux. Elle est également constituée par deux grues qui tournent "tranquillement" au-dessus des appartements Assanaoubar sans se soucier de la sécurité. Vous vous imaginez passer des vacances en famille à M’diq, attendre toute l’année pour cela, et avoir du béton sur la plage, du métal dans l’eau et des grues qui grincent au-dessus de vos têtes dès 8 heures du matin ?